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Il y a 23 ans, des Togolais étaient massacrés à Fréau Jardin

Togo - Politique
Ce 25 janvier 2016 rappelle un triste souvenir pour le Togo. Les massacres de Fréau Jardin de Lomé. Le 25 janvier 1993 les militants de l’opposition ont été massacrés par l’armée. 23 ans après, les auteurs de ce crime sont impunis. Pire, ces morts sont presque tombés dans l’oubli.
La place Fréau Jardin encore appelée « Place Anani Santos » est devenue un espace de loisirs. Est-ce pour conjurer les esprits de ces morts qui sont tombés sous des balles militaires 23 ans plus tôt, que les autorités l’ont voulu ainsi ? Peut-être, mais ces martyrs continuent de hanter le processus démocratique au Togo. Même si très peu se rappellent de cette date tragique aujourd’hui.

Depuis cette date malheureuse dans l’histoire du Togo, aucune action nationale d’envergure n’a été menée pour honorer la mémoire des victimes jusqu’à ce jour ; ne serait-ce qu’un jour de recueillement qui leur soit dédié.

Les familles touchées par ce drame doivent faire le deuil annuel chez elles. Pendant ce temps, les auteurs de ces tueries coulent une existence paisible. Ils sont couverts par une l’impunité. Plus, grave, il est difficile de situer les responsabilités. Car, aucune enquête nationale n’a été diligentée jusqu’à présent.

Accusé comme le principal responsable, en sa qualité du ministre de l’Intérieur de l’époque, Messan Agbéyomé a toujours nié les faits. Il a de tout temps fait porter le chapeau aux opposants. L’ancien ministre de l’Intérieur a toujours affirmé avoir averti le Prof Messan Gnininvi, président du Collectif de l’opposition démocratique (COD 2) sur le drame imminent. Des accusations que ce dernier et l’ensemble de la classe politique de l’opposition ont toujours botté en touche.

23 après, le flou entoure toujours ce drame. Le comble, une intoxication a été et continue d’être servie au peuple togolais. Car, si d’un côté le gouvernement est pointé du doigt, les opposants sont accusés d’avoir voulu surfer sur la tragédie pour démontrer aux yeux du monde entier le vrai visage du régime de Gnassingbé Eyadéma. Une accusation difficilement admissible mais qui a suffi à semer le doute dans l’esprit des Togolais.

Il faut rappeler que c’est le 25 janvier 1993, lors du séjour du ministre français de la Coopération Marcel Débarge et de son homologue allemand Helmut Schaeffer à Lomé qu’a eu lieu le massacre. Beaucoup de togolais étaient vêtus de blanc et des bougies allumées dans les mains suite à un appel à manifester de l'opposition. Bon nombre parmi eux ne rentreront pas à la maison. Ils ont été tués par l'armée.

Même les travaux de la Commission vérité justice et réconciliation (CVJR) n’ont pas jusqu’à ce jour permis de faire la lumière véritable sur ce massacre. Le triste constat est que, beaucoup se souviennent rarement de cette date.

A.G