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Lanwi Karba, expert allemand du comité DOSB commente les problèmes et perspectives de l'athletisme togolais

Togo - Sport
Lanwi Karba, Expert du comité Olympique allemand(DOSB) et de la Fédération internationale des Associations d’Athlétisme (IAAF), expose ici ce qui empêche l’athétisme togolais de décoller.
iciLome.com: Mr Lanwi Karba, vous êtes expert du comité Olympique allemand(DOSB) et de la Fédération internationale des Associations d’Athlétisme (IAAF). Vous êtes diplômé de la haute université de sport de cologne (Allemagne), et avez une expertise en entrainement et performances sportives.

Pouvez-vous nous dire les raisons de votre présence au Togo, votre pays de naissance ?

Lanwi Karba: Je suis envoyé au Togo dans le cadre des relations sportives et historiques qui existent entre le comité Olympique allemand (DOSB), le Comité National Olympique Togolais (CNOT) et la fédération togolaise d’Athlétisme (FTA). Je suis envoyé pour renforcer les capacités des entraîneurs d’Athlétisme au Togo. Ce renforcement s’articule sur plusieurs axes : La formation des entraineurs fédéraux Niveau 1 et Niveau 2 et la formation des entraîneurs des groupes de disciplines (Sauts, Lancers, et Courses) dans chaque région du Togo. Le deuxième volet de ma présence au Togo est le renforcement des capacités de tous les acteurs impliqués dans l’enseignement de l’éducation physique et sportive dans toutes les régions du Togo.

iciLome.com: Justement, dans le cadre de cette formation, vous avez formé des entraîneurs du 14 au 18 décembre dernier; peut-on savoir un peu plus sur cette activité?

Lanwi Karba: Merci. La formation s’est déroulée du 14 au 18 décembre 2015. Elle a été spécialement réservée aux étudiants de l’institut national de la jeunesse et des sports (INJS-Lomé). Les modules enseignés sont diverses: la détection des talents, la psychologique des jeunes, la conduite des entrainements de Jeunes, et la physiologie de l’entrainement des jeunes. Vous n’êtes pas sans savoir qu'un enseignant ou un entraîneur qui ne maîtrise pas la physiologie des jeunes enfants pourra toutefois avoir des difficultés au niveau de l’entrainement de ces jeunes. Nous avons enseigné également la planification de l’entrainement des jeunes de 12 à 16 ans. Il y a aussi d’autres modules qui sont basées uniquement sur la pratique (conduite d’entrainement des sauts, courses et lancers). Au fait, l’entrainement dans le monde sportif moderne doit être aussi adapté à l’âge des jeunes athlètes auprès desquels nous intervenons.

iciLome.com: En tant qu’expert, vous connaissez bien le monde athlétique togolais. Est ce qu’il y a de l’engouement au sein de la jeunesse togolaise pour l’Athlétisme. ?

Lanwi Karba: Je crois bien qu’il y a beaucoup d’engouement chez les jeunes togolais. Cet engouement doit être maintenu d’une manière ou d’une autre enfin qu’il y ait plus de jeunes qui s’inscrivent dans les clubs d’athlétisme dans les villes du Togo. Mais encore faut-il les motiver. Il y a à peu près 66 clubs d’athlétisme affiliés à la fédération togolaise d’athlétisme. Mais quand vous quittez Lomé en allant vers l’intérieur du pays, vous aurez l’impression que c’est uniquement à Lomé, à Kpalimé et dans une ou deux villes que des activités de l’athlétisme se déroulent. Au fait, l’engouement viendrait si on organise régulièrement des compétitions en athlétisme sur toute l’étendue du territoire et dans toutes les catégories d’âge. Aussi, les entraineurs que nous formons ont besoin de ces compétitions pour savoir s’ils font du bon travail. La motivation doit aussi venir de la FTA, des parents et des clubs qui sont sur place. Tout le monde doit aussi faire un travail de fond pour mieux motiver les jeunes.

iciLome.com: Qu’est ce qui reste à l’Athlétisme togolais pour son décollage ?

Lanwi Karba: Je ne peux que donner mes impressions d’expert sportif. Alors, je vous dirai que le Togo regorge de beaucoup de talents en athlétisme. Les athlètes togolais excellent bien en fonds et demi-fond dans la sous-région ouest africaine. Le Togo dispose de bons lanceurs et quelques sprinters au centre régional d’athlétisme de Lomé (CRAL) et à Dakar. Mais, comme je le disais plus haut, avec 66 clubs d’athlétisme il devrait avoir plus d’athlètes que ce que le pays dispose actuellement. Quel est le problème pour le décollage et le développement de l’athlétisme au Togo? : Il y a d'abord beaucoup de choses qui manquent à l’athlétisme togolais et à la fédération pour que les performances puissent suivre. Le problème récurrent est celui lié aux finances. La FTA manque de moyens financiers pour amorcer le développement de la discipline. Un autre problème est lié au manque de matériels et de structures sportifs. Nous essayons à chaque fois que l’occasion le permet et que nous arrivons au Togo (dans le cadre des projets de formation et de renforcement des capacités) de combler le manque de matériels sportifs par nos dons diverses au profit de la FTA. Il va falloir que les administrations de la FTA emboitent le pas avec la planification et l’organisation des compétitions des jeunes. Il est aussi important que la fédération mette en place des compétitions au cours de l’année, non seulement des compétitions de jeunes mais de plus haut niveau pour créer certaines émulations pour la performance chez les jeunes athlètes et les professionnels. On ne manquera pas de toujours le dire, on ne peut pas s’entrainer et ne pas faire de compétition. On espère que d’ici peu, les donnes contribueront à l’épanouissement de l’athlétisme au Togo.

iciLome.com: Vos prochaines activités dans le cadre de la formation ?

Lanwi Karba: Si les moyens nous le permettent, je compte me rendre à Sokodé et à Kara. Dans ces villes, j’aurai à diriger en tout quatre formations, à savoir deux stages de renforcement des capacités de tous les acteurs impliqués dans l’enseignement de l’éducation physique et sportive des Régions centrales et Kara et deux stages de formation des entraineurs fédéraux Niveau 1 et niveau 2 de ces même régions. Nous avons aussi prévu 3 ou 4 Stages dans la région maritime et à Lomé.

Interview réalisée par Lambert ATISSO