Vous etes sur la version ARCHIVES. Cliquez ici pour afficher la nouvelle version de iciLome.com
 7:12:06 AM Mardi, 16 Avril 2024 | 
Actualité  |  Immobilier  |  Annonces classées  |  Forums  |  Annuaire  |  Videos  |  Photos 


Le Maire de Mango : Une victime expiatoire

Togo - Politique
Jeudi dernier à Mango, les violences ont repris et ont entraîné la mort du Commissaire principal Mouzou. Dans la foulée, un conseil des ministres d’urgence a été convoqué. Des différentes mesures qui ont été prises, le gouvernement a décidé de relever de ses fonctions le maire de la ville de Mango pour…détournement de fonds.
« Selon que vous serez puissants ou misérables, les jugements de la cour vous rendront blancs ou noirs», disait la Fontaine dans l’une de ses fables. Et le malheur de ce maire est d’être faible dans un système où les pontes du régime RPT/UNIR jouissent toujours de l’impunité totale au regard des nombreuses malversations qui pèsent sur leurs épaules.

En effet, les scandales financiers éclaboussent beaucoup de sociétés de l’Etat qui ont à leur tête des directeurs généraux protégés par le parapluie de la carte UNIR. Tous sont membres du parti au pouvoir en place et ne sont inquiétés de rien, même lorsque leur gestion révèle des malversations à crever les yeux.

Des scandales financiers avaient éclaté sous Sam Bikassam, un proche de Faure Gnassingbé, lorsqu’il était Directeur général de Togotelecom.

Il a été mis en cause dans un détournement de fonds. Un audit avait relevé un trou d’un milliard FCFA. Comme toute mesure, la signature lui a été retirée. Mais il a suffi que les réactions s’estompent pour que quelques mois plus tard, Sam Bikassam retrouve sa signature ! Et rebelote. Un autre scandale financier va sceller son sort. Il a été remplacé sans qu’il ne soit inquiété de rien. Depuis, l’ex-directeur de Togotelecom court tranquille les rues de Lomé.

La Banque togolaise pour le commerce et l’industrie (BTCI) située sur le boulevard du 13 janvier est en faillite. Débarqué, Yao Kanékatoua, son ancien directeur se verra confier la gestion du patrimoine togolais à l’étranger. C’est aussi la prime à la mauvaise gestion sous Faure Gnassingbé. Son successeur Etienne Bafai, lui aussi, un proche du chef de l’Etat n’a pas su relever l’épave qu’est la BTCI.

Tout récemment, c’est le confrère « La Lettre du Continent » qui a révélé que Magui Gnakadé, une intime de Faure, qui a pris les commandes de la banque. Les tractations sont en cours pour la fusionner avec l’Union togolaise de banque qui, à en croire nos sources, se porte mieux. La même fusion serait en cours avec Togotelecom et Togocel.

Sotoco, Opat, Otp (plusieurs fois rebaptisée IFG, SNPT), sont entre autres des sociétés saignées à blanc par les proches du régime qui malheureusement bénéficient comme prime, l’impunité. Il faut relever que Ferdinand Tchamsi qui a dilapidé l’argent du Fonds d’entretien routier (FER) devenu SAFER se la coule douce. Le relevé des nombreuses malversations financières commises sous ce régime rempliraient les pages d’un livre.

Un maire relevé de ses fonctions pour détournement. On aimerait que le gouvernement aille plus loin dans sa décision. Les budgets alloués aux mairies, aux délégations spéciales et l’argent qu’elles génèrent contrastent avec leurs états. Il y a nécessité de voir clair dans la gestion de ses entités territoriales.

Le maire même s’il n’est pas à excuser, ne saurait être une victime expiatoire de plusieurs détournements qui ont saigné et continuent de saigner à blanc les grandes sociétés d’Etat.
Couvrir de ses deux mains une fumée, c’est comme foncer sur une porte déjà défoncée. Et c’est ce que le gouvernement togolais a fait par cette mesure.

Heureusement que beaucoup ne vont pas se laisser duper par cette supercherie. Que la « minorité qui accapare les richesses du pays » soit traduite en justice. C’est aussi ça la sincérité, Faure Gnassingbé !

A.G