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Quatre jours après l'attaque de Radisson, l'enquête piétine

Mali -
Le flou règne toujours autour de l'attaque de l'hôtel Radisson Blu, quatre jours après l'attaque revendiquée par deux groupes terroristes. Visiblement, les enquêteurs chargés de l'attaque de l'hôtel Radisson Blu situé en pleine capitale ont du mal à se situer. En effet, aucun présumé complice n'a été arrêté à ce jour et les autorités maliennes viennent de lancer un appel à témoin.
Deux ou cinq assaillants?

Beaucoup de questions restent sans réponses et ne permettent pas aux spécialistes chargés de cette enquête de vraiment avancer sur le dossier. Qui sont les assaillants? difficile de répondre à cette question car l'attaque de l'hôtel a été revendiquée par deux groupes terroristes.

D'abord c'est le Front de libération du Macina (FLM) qui, le 22 novembre, a revendiqué l'attaque ajoutant l'avoir perpétrée "avec la collaboration d'Ansar Dine, un groupe de rebelles malien. Le FLM déjà suspecté d'être à l'origine de l'attaque d'un hôtel à Sévaré a indiqué que les assaillants étaient au nombre de cinq, dont trois sont en fuite.

Dans la même journée, ce fut autour du groupe al-Mourabitoune dirigé par le terroriste algérien Mokhtar Belmokhtar, de revendiquer à deux reprises l'attaque faisant état de deux assaillants, lesquels ont été tués dans l'assaut des forces spéciales maliennes.

Faille dans le dispositif sécuritaire de l'hôtel

Là encore, le doute persiste. Comment les assaillants ont-ils pu avoir un accès aussi facile à cet hôtel dont les clients sont pour la plupart des étrangers? Difficile d'y répondre. Tout ce que l'on sait est que les terroristes sont venus du côté ouest de l'hôtel avec une valise contenant des grenades et des munitions selon Sidiki Samaké, procureur du pôle juridique spécialisé de lutte contre le terrorisme à Bamako. C'est lui qui chapeaute l'enquête.

Dès leur entrée dans l'hôtel, ils ont ouvert le feu grâce à des armes automatiques et neutralisé les agents de la société de gardiennage de l'hôtel; visiblement c'était la seule résistance à laquelle les assaillants ont eu à faire face.

Cependant, un autre élément brouille davantage les enquêteurs. Interrogés, des employés de l'hôtel ont laissé entendre que les assaillants logeaient à l'hôtel Radisson Blu. Même si les enquêteurs ne donnent pas assez de crédibilité à cette déclaration, ils admettent que d'éventuels complices sont dans la nature.

Appel à témoin

Afin de donner tous les moyens aux enquêteurs qui planchent sur ce dossier, le Mali bénéficie de l'appui de techniciens français, belges et canadiens. Ainsi, pour recueillir davantage d'informations sur les assaillants et leurs éventuels complices toujours en cavale, les autorités ont lancé un appel à témoin.

"Ce qui est évident, c'est qu'ils (les assaillants, Ndlr) ont bénéficié de complicités pour venir à l'hôtel, (...) pour commettre le forfait", a indiqué Sidiki Samaké. L'attaque a ôté la vie à 22 personnes dont au moins 14 étrangers selon la Minusma.

Par ailleurs, l'état d'urgence est décrété dans tout le Mali pour une durée de dix jours et le pays observe trois jours de deuil qui se termineront demain mercredi 25 novembre. Par solidarité, le Sénégal, la Mauritanie et la Guinée observent également ces trois jours de deuil.