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Il vend sa seule richesse, les livres

Togo - Societe
Sur les pavés d’Adéwui et dans les quartiers environnants, il sillonne avec un lot de livre et, à la tombée de la nuit, sous les lampadaires des pavés il les expose, juste devant sa maison. Une véritable librairie ambulante.
La cinquantaine dépassée, l’on se demande comment il en est arrivé là. Très accueillant, il fait de son mieux pour convaincre les clients à se procurer de ces livres.

Ce que l’on retrouve dans cette bibliothèque par terre révèle vraiment l’image de celui qu’on a en face. Des livres inutilisés, parfois recherchés par les nouvelles générations s’y retrouvent. Des romans de différentes littératures, des collections harlequins, des livres d’expression et d’orthographe, de grammaire etc.

Originaire de Vogan, il a fait des études supérieures en Lettres à l'Université de Lomé, où il a eu une maîtrise. Il a commencé par enseigner dans les collèges et lycées de la place avant de se lancer dans une aventure qui ne lui sourira pas malheureusement. Il s'est abstenu de narrer cette histoire qui, visiblement, le trouble encore.

L’idée de la vente des livres a germé depuis 5 ou 6 ans. Une bibliothèque par terre comme on les appelle, c’est l'activité pour laquelle il a finalement opté. Plein de divers romans, sa fameuse bibliothèque regorge de beaucoup de richesses.

« Je vends des livres que j’ai acheté quand j’étais encore au lycée, à l’Université et après lorsque j’étais enseignant. J’ai passé plusieurs fois des concours qui n’ont pas marché. C’est ce voyage périlleux que j’ai entrepris qui m’a vraiment coûté. Revenus, je n’avais pas de moyens, la seule source que j’avais est ma bibliothèque. Décision est ainsi prise de vendre son contenu», raconte M. Benjamin.

Malgré la peine que Benjamin a de voir son patrimoine se vider au jour le jour, il dit ne pas avoir le choix.

« Ce n’est pas un plaisir pour moi de vendre ces livres. Je revois les économies que je faisais en m'abstenant de certains plaisirs pour me les procurer. Mais j’ai l’impression que cela n’a pas été vain dans la mesure je vis de ma semence », explique-t-il.

La vente des livres est devenue une manière de survivre et un moyen de se faire un peu d'argent. Que serait devenu Benjamin, s'il n'avait pas ce puits de connaissance?

Magnim (stagiaire)