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Les crimes à Lomé : De simples opérations de braqueurs ou des rituels ?

Togo - Societe
Cambrioler et tuer n’ont rien de commun. Presque chaque jour, on signale des vols de moto, avec à la clé, l'assassinat du propriétaire de l'engin. Mais quand on commence par arracher la tête des personnes volées, on se pose des questions sur les dessous de ces actes déguisés en vols.
Qu’appelle-t-on voleur ? Qu’appelle- t-on meurtrier au Togo ? lançait un commentateur à la suite d’un article dénonçant les vols suivis de meurtres qui provoquent la vindicte populaire dans la capitale togolaise. Il convient encore une fois de se demander pourquoi ôter la vie à sa victime, quand on a déjà réussi à la déposséder de tous ses biens.

Déjà ce Lundi matin, on signale encore de nouvelles victimes à plusieurs endroits de la capitale. On parle même de victimes décapitées ou égorgées alors que les brigands auraient réussi à toute aise à s’octroyer les engins et tout le contenu des sacs de leurs victimes.

Devant ces horreurs, les supputations gagnent du terrain. « Ces actes n’ont rien à voir avec le vol. C’est des sacrifices humains déguisés en vols à mains armées », nous a lancé un ancien combattant sur les lieux d’un énième crime.

Une révélation quoique non vérifiée n’aurait rien de faux. Il est vraisemblable que ces crimes soient essentiellement commandités par certaines personnes à des fins rituelles.

Dans une société où seuls les résultats comptent, bien de personnes se sont alliés à des forces obscures pour parvenir à une aisance matérielle. Des alliances qui doivent être honorées chaque fin d’année par des sacrifices humains et des et rituels macabres. Pour un rang social donné, une protection surnaturelle, une promotion, on est prêt à sacrifier leurs proches d’une façon très lamentable.

« Vue la tournure que prennent ces forfaits, je pense que ces jeunes à qui on charge de rapporter du sang, essaient de faire d’une pierre deux coups. On cherche une victime à qui on peut soutirer le maximum en attendant de se faire payer par le commanditaire pour le sang ou l’organe qu’on lui rapportera », nous confiait un riverain devant le cadavre d’un professeur d'informatique la semaine dernière.

Le blanchiment d’argent fait la loi au Togo et l’incapacité des autorités judiciaires à déterminer qui gagne combien pour quel style de vie est d’un avantage notoire pour ceux qui se font de l’argent avec du sang de leurs frères.

Depuis des semaines, la pratique semble être au summum. Quand il faut une perte en vie humaine à chaque cas de vol, c’est évident, le vol n’était pas le premier mobile des brigands.

En effet, pour chaque crime, des autopsies ne sont pas faites pour découvrir quelle quantité de sang la victime aurait perdu, ni quel organe lui aurait été amputé. Des prérequis sciemment ou inconsciemment ignorés, ne favorisant aucune lumière sur les meurtres.

Aucun rapport public n’est établi après les crimes ; et la lenteur des autorités à prendre des mesures idoines pousse à des soupçons. On se rappelle encore, comme hier, de la série d’assassinats d’une vingtaine de jeunes filles qui impliquait Simliya Kpatcha, l’assassin, et les commanditaires Bruno Amah et Kpiki Sama Raphaël, tous des cadres dans l'administration, qui voulaient garantir leurs postes avec du sang humain.

La panique a pris place dans la capitale et le « sauve-qui-peut » semble être le mot d’ordre.

« Nous vous prions de nous garantir un minimum de sécurité », a criée à chaudes larmes, une jeune commerçante terrifiée par le meurtre odieux d’un de ses proches.

A.L