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Un vent de lassitude dans les colonnes des journaux camerounais

Mali - Societe
De l’économie au judiciaire en passant par la politique, les colonnes des journaux camerounais parus mercredi avaient un air de défiance vis-à-vis du pouvoir de Yaoundé.

Avec pour titre «Grands projets : qu'est-ce qui coince ?» l'hebdomadaire Repères constate, dépité, que les chantiers majeurs devant conduire le pays à l'émergence connaissent des retards criards, et que l'exécution du budget d'investissement public (BIP) pointe seulement à 40% à un mois et demi de la fin de l'exercice budgétaire.

Cette publication constate alors que l'administration, censée se rapprocher des administrés, est quasiment sans domicile fixe avant de dénoncer la non-maturation des projets, l'absence des moyens pour l'élaboration des dossiers d'appels d'offres ainsi que les nombreuses erreurs sur les autorisations de dépenses, à l'origine des lenteurs évoquées comme autant de freins à l'exécution de la dépense publique.

Et les choses ne vont guère mieux du côté de la recherche, selon le quotidien à capitaux publics Cameroon Tribune qui, à l'occasion de la 5ème édition des Journées nationales d'excellence de la recherche scientifique et de l'innovation (JERSIC) ouverte la veille à Yaoundé, la capitale du pays, appelle à valoriser ce secteur.

Et, citant la ministre de la Recherche scientifique et de l'Innovation, Madeleine Tchuinte, le journal déplore «l'absence au Cameroun d'une structure d'intermédiation, en charge de faire le lien entre le fruit de la recherche et son insertion dans l'économie et dans la vie des populations».

Dans le champ de l'industrie, Le Quotidien de l'Economie établit le tableau noir de la fraude et de la contrebande dans le pays : vins et spiritueux, produits pétroliers, emballages plastiques et autre poulet congelé subissent, de plein fouet, ces fléaux qui en même temps affaiblissent le tissu productif local.

S'agissant du judiciaire, Horizons Magazine Plus se penche sur les visées réelles l'opération d'assainissement de la gestion des fonds publics décidée voici une décennie par le gouvernement pour révéler «la face hideuse d'un instrument de règlement de comptes.

S'il est un mystère que de nombreux observateurs ne parviennent pas à percer jusqu'à ce jour, c'est celui de la véritable motivation qu'ont les acteurs de l'action de répression des atteintes à la fortune publique, encore appelée «Opération épervier», à garder un silence de mort sur la gestion honteuse des actifs résiduels des ex-sociétés d'Etat privatisées ou fermées, peut-on y lire, toute chose qui «confine au plus gros scandale de notre temps».

Une des victimes de cette épuration politique, renchérit le quotidien à capitaux privés Emergence, c'est l'ex-secrétaire général de la présidence de la République et ancien ministre de l'Administration territoriale, Marafa Hamidou Yaya, condamné en septembre 2012 à 25 ans de prison ferme pour détournement de 29 millions de dollars US destinés à l'achat manqué d'un avion présidentiel.

Or, son dossier «est bloqué», le pourvoi en cassation introduit à la Cour suprême n'ayant pas évolué depuis 3 ans.

Sans compter, répond en écho Mutations, qu'un proche du même, le notaire Abdoulaye Harissou, arrêté depuis le 27 août 2014 pour «menaces à la sûreté de l'Etat», «activités et contacts présumés avec des groupes armés centrafricains, dont certains sont responsables d'attaques contre le Cameroun», vient de voir sa détention préventive prorogée une deuxième fois jusqu'au 21 avril prochain.

L'auxiliaire de justice, apprend-on, «non seulement nie en bloc ces accusations mais en plus affirme qu'il se trouvait hors du Cameroun, qui plus est avec des officiels du pays, au moment où l'accusation situe les faits».

Même au sein du Rassemblement démocratique du peuple camerounais (RDPC, au pouvoir), «les choses se passent mal» selon Le Jour qui évoque un vent de révolte des militants, suite aux nombreuses fraudes constatées dans les opérations en cours de renouvellement des organes de base.

«RDPC contre RDPC», confirme Horizons Nouveaux : entre fausses cartes d'adhésion, cartes indument délivrées, estampillées et délivrées seulement à des personnes bien en cours, le leader du parti et chef de l'Etat, Paul Biya ainsi que ses petits camarades, seront finalement les dindons d'une farce orchestrée par des nombrilistes qui veulent fausser le jeu démocratique et prendre la formation en otage dans une atmosphère de corruption à grande échelle.

Selon l'hebdomadaire régional Ouest-Echos, le consensus recherché dans la zone, à travers ces opérations renouvellement du sommier politique, connaît effectivement des fortunes diverses.