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Crash de l’avion russe: l’industrie touristique nord-africaine plonge

Afrique du Nord - Societe
Le crash de l’avion russe le samedi 31 octobre dernier dans le Sinaï égyptien avec un bilan de 224 morts, dont la quasi-totalité est russe, n’est pas de nature à arranger l’industrie touristique des pays de l’Afrique du Nord; c’est un secret de polichinelle. On évoque un chiffre de 62% de l’ensemble des touristes, qui sont Russes et Britanniques qui ont dû quitter l’Égypte sur demande des autorités de leurs pays d’origine. Aussi, la Russie et la Grande-Bretagne ont aussitôt interdit les vols en direction de l’Égypte pour plusieurs mois.
Si, d’après les acteurs du secteur, on peut estimer le nombre de touristes ayant visité, en 2014, l’Égypte, à 9,9 millions, des chiffres en dessous des 14,7 millions en 2010, avant le "printemps arabe", et qui seront en forte baisse.

Président de l’Association des tour-opérateurs indépendants, Derek Moore, a affirmé que "l’Égypte ne sera pas prisée par les touristes britanniques pour un moment, certainement jusqu’en 2016". Aussi explique-t-il "il y aura de l’inquiétude à propos d’une nouvelle attaque à la bombe dans un avion ainsi qu’autour de la sécurité laxiste à l’aéroport de Charm".

Avec ce crash, l’Égypte et son tourisme vivent désormais une situation presque similaire à celle d’un autre pays d’Afrique du Nord, en l’occurrence la Tunisie, dont le tourisme a pris un sérieux coup avec l’attentat de Port El Kantaoui perpétré le 26 juin, par un étudiant qui avait ouvert le feu dans un hôtel, tuant 38 touristes, dont 30 Britanniques. Privé dès lors d’un apport du tourisme à l’économie de plus de 500 millions de dollars et 2 millions de nuitées d’hôtel cette année, le pays s’est déclaré depuis plusieurs mois en récession technique.

La crainte aujourd’hui est constater que ce recul ne frappe pas aussi les autres pays de la région dont le Maroc qui, bien que n’ayant pas été frappé par cette violence islamiste radicale depuis l’attentat d’avril 2011 à Marrakech, pourrait se voir ravir la vedette par Dubaï, Abou Dhabi, le Qatar mais aussi Oman, d’après l’analyste au cabinet Euromonitor International, Nadejda Popova.