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Les députés RPT/UNIR, un frein à la démocratisation du Togo

Togo - Politique
« Vous ne devez pas perdre espoir en l’humanité. L’Humanité est un océan : même si quelques gouttes sont souillées, l’océan ne le devient pas » (Gandhi)
Les députés de la majorité présidentielle sont à l’image du système qu’ils représentent : réfractaires à toute idée de changement et de progrès. Ils constituent un véritable frein au développement et à la démocratisation de ce pays. Ils s’étaient négativement illustrés dans le passé en charcutant la Constitution adoptée par tout un peuple. Ils l’avaient tellement toilettée, nettoyée, cette constitution, qu’ils l’ont vidée de toute sa substance. Les conséquences de cet acte sont toujours actuelles. La loi fondamentale est aujourd’hui un simple livret qui n’a même pas la valeur d’un papier hygiénique. Si le Togo peine à entrer dans le concert des nations démocratiques, c’est aussi la faute aux députés RPT/UNIR.

Ce sont les mêmes élus qui, le 30 juin 2014, avaient surpris désagréablement les Togolais, en rejetant en bloc le projet de loi portant réformes constitutionnelles et institutionnelles. Le texte, soumis par le gouvernement, proposait la limitation du mandat présidentiel à deux, un scrutin présidentiel à deux tours et la recomposition de la cour constitutionnelle.

L’impératif des réformes institutionnelles et constitutionnelles comme condition nécessaire à la consolidation de la démocratie, de l'Etat de droit, de la bonne gouvernance et de la réconciliation nationale au Togo n’est que le rappel des engagements pris par le régime de Faure Gnassingbé et les partis politiques de l'opposition lors de la signature de l'Accord politique global (APG) de 2006. Le rejet du projet de réformes politiques était d’autant plus surprenant que cette réforme avait été annoncée par le Premier ministre dans sa déclaration de politique générale devant cette même Assemblée nationale quelques mois plus tôt.

Chasser le naturel, il revient au galop. Aujourd’hui, les mêmes députés RPT/UNIR, encore et toujours eux, font parler négativement d’eux. Le Togo dispose d’un code de la presse et de la communication considéré comme l’un des textes les plus libéraux de la sous-région et salué comme tel. En 2013, les députés RPT/UNIR avaient déjà tenté de bâillonner les médias togolais, en adoptant une loi qui renforce les pouvoirs de la Haute Autorité de l’Audiovisuel et de la Communication (HAAC).

Pour justifier l’adoption de la loi controversée, le président de l’Assemblée nationale d’alors, Abass Bonfoh avait laissé entendre que la presse s’est spécialisée dans « la diffamation, les contre-vérités et les atteintes à l’honneur des honnêtes citoyens à telle enseigne qu’on se demande s’il n’y a aucun pouvoir dans ce pays pour arrêter cette presse ». Les journalistes, comme un seul homme, se sont mobilisés pour faire échec à leur projet funeste.

Mais les députés de la majorité sont parvenus à leurs objectifs en contournant le code de la presse et de la communication. En effet, les députés RPT/UNIR ont adopté vendredi la loi portant nouveau code pénal. Le hic, c’est qu’il y a une disposition dans cette loi qui autorise la poursuite de tout citoyen, dont les journalistes, pour publication de fausses informations. Ce qui ouvre la voie à une cascade de plaintes contre les journalistes jugés critiques à l’égard du régime de Faure Gnassingbé comme on y assiste d’ailleurs maintenant.

Un internaute prend avec philosophie cette loi qui restreint la liberté d’expression au Togo. « C'est réjouissant, tout cela. Au moins les choses sont claires à présent. On ne viendra plus vanter la supposée liberté d'expression comme avancée démocratique au Togo (…) Faure Gnassingbé n'a jamais été et ne sera jamais différent de son père. Il est même pire que ce dernier », écrit-il. No comment !

Médard AMETEPE