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Cotisations prélevées mais non versées à la CNSS, pharmacie désaffectée, traitement à deux vitesses des agents…

Togo - Sante
Les 22 et 23 octobre prochains, le CHU-SO connaîtra son premier débrayage sous l’ère Sélom Komi Klassou. Mais le risque est grand que le Centre hospitalier régional de Lomé Commune (CHR-LC) communément appelé Bon Secours sis sur la route de Kégué se mêle aussi à la danse, à cause de l’inconséquence et de la cupidité de son Directeur, Yakoubou Sadicou. Traitement à deux vitesses à l’endroit des agents, gestion sinistre de la pharmacie de l’hôpital, prélèvement des cotisations sociales sur la paye des agents sans leur versement. Au CHR-LC, les agents se côtoient, mais ne se ressemblent pas. Et pourtant, les diplômes sont les mêmes ; seules diffèrent les conditions d’engagement dont la source provient de l’Etat togolais.
L’apparence du CHR-LC n’indique pourtant pas qu’en son sein, les droits minimums des agents sont brimés. Mardi et hier, nous avons cherché à rencontrer M. Yakoubou Sadicou, Directeur du CHR-LC, mais l’homme n’a répondu ni à notre message sollicitant un rendez-vous, ni à nos appels afin de lui donner la possibilité de donner sa version des faits. Même lorsque nous nous sommes rendus à la direction, c’est sa secrétaire qui, sans nous avoir annoncé, nous dit qu’il faudra envoyer un courrier auquel son directeur répondra. A-t-elle reçu des instructions, puisque dans le même temps, d’autres personnes sont passées voir son directeur pendant que nous attendions ? Elle et son directeur pourront le savoir, mais toujours est-il que notre passage a confirmé les informations que nous avons reçues.

Il y a sept ans que Yakoubou Sadicou, après ses passages peu glorieux et contreproductifs aux CHU-Campus et CHU-SO, a posé ses baluchons au CHR-LC en tant que directeur du centre. Très vite, les espoirs placés en lui se sont évaporés et aujourd’hui, c’est une démotivation qui ne dit pas son nom qu’on note au niveau des agents émargeant sur le budget autonome du centre. Lorsqu’il prenait fonction, la dette du CHR-LC vis-à-vis de la Caisse nationale de sécurité sociale (CNSS) oscillait entre 20 et 25 millions pour tous ceux qui émargent sur le budget autonome. Après sept ans de fonction, le directeur a multiplié cette dette au bas mot par quatre, portant les arriérés de cotisation à plus de 200 millions de FCFA ! Une situation dont les effets se ressentent sur les pensions de ceux qui partent à la retraite et qui sont sur ce type de budget.

Certains se sont entendu dire qu’ils ne sont pas en règle avec la caisse, raison pour laquelle ils sont privés de pension. La faute à qui, selon vous ? Mais dans le même centre, d’autres agents frappés par l’âge perçoivent cette pension, tout simplement parce que le versement de leur parts sociales ne transite pas entre les mains de Yakoubou Sadicou. Rappelons que ce sont près de 135 agents qui émargent sur le budget autonome au CHR et sont concernés par cette situation. En janvier 2012, un journal avait déjà zoomé sur ce même directeur dans un article intitulé : « Grève de trois heures au CHR Lomé Commune/ Le Directeur Yakoubou Sadicou se fait taper sur les doigts pour une gestion opaque et unilatérale des ristournes ». C’était dans la parution N°048 du 6 janvier 2012 de « Togo Réveil ». Mais apparemment, la tape sur ses doigts ne lui a pas servi de leçon.

Lorsqu’on parle des agents qui sont sur un budget autonome, cela suppose que la structure doit générer elle-même ses recettes afin de faire face au payement des salaires. Et pour un centre de santé, ce sont les bons de consultations et surtout les recettes provenant de la pharmacie au sein de l’hôpital qui lui permettent d’exister, et aux agents de subvenir aux besoins de leurs familles. Mais il suffit de se poster à côté de la pharmacie du CHR-LC pour réaliser à quel point elle manque de produits pharmaceutiques les plus prescrits. Conséquence, la majorité des patients ressortent de l’hôpital pour aller dans d’autres pharmacies, celle du CHR-LC étant dégarnie, désaffectée, non achalandée. Une patiente interrogée, sourit et nous répond : « D’où venez-vous ? Est-ce maintenant que vous, vous apprenez cette réalité ? Alors laissez-moi vous dire que ce phénomène ne date pas d’hier, monsieur. Depuis des années, nous sommes habitués à nous faire prescrire les produits ici et à aller les acheter ailleurs parce que jamais vous ne serez satisfaits en totalité. Nous nous sommes même demandé pourquoi le directeur ne fait pas fermer sa pharmacie où l’on manque de tout ». Avec ce constat, il nous a été facile de vérifier si oui ou non, les agents émargeant sur le budget autonome sont payés à temps comme leurs collègues du budget de l’Etat.

Au CHR-LC, les agents se côtoient, mais ne se ressemblent pas. Qu’il s’agisse du mariage de l’agent ou de son enfant, d’une naissance, du décès ou d’une maladie grave de l’agent ou d’un membre de sa famille, le directeur Yakoubou Sadicou a pris une note à l’attention du personnel, mais dans laquelle les jours diffèrent selon que l’employé émarge sur le budget autonome ou sur celui de l’Etat. Et il a pris soin de les nommer différemment : agent de l’Etat ou fonctionnaire, et agent du budget autonome ou travailleur. Et pourtant, le travail à abattre est une suite et sans les autonomes, le CHR-LC n’existerait pas, étant donné que ces derniers sont près de 135.

Nous avons également eu vent de ce que des dons en médicaments divers sont souvent faits au CHR-LC, mais l’usage qui en est fait mérite aussi d’être éclairci, sinon on sera tenté de dire que les produits sont vendus et les recettes prendraient une direction autre que les caisses de la pharmacie. Autant de casseroles qui résonnent mal, venant d’un directeur d’hôpital.

Aujourd’hui, l’usage que Yakoubou Sadicou a fait des prélèvements des 135 agents pendant des mois et les raisons pour lesquelles il ne les a pas fait verser à la CNSS risquent de resurgir et il doit donner des explications à sa hiérarchie, à moins que le nouveau ministre Moustapha Mijiyawa veuille user de la fibre ethnique pour le dédouaner. Un autre praticien nous a soufflé qu’avant le CHR-LC, c’étaient les agents du CHU-Campus et ensuite du CHU-SO qui avaient souffert du passage de Yakoubou Sadicou. La hiérarchie était-elle au courant des faits d’armes de l’homme avant de persister à toujours le placer à la tête de structures qui devraient être mieux gérées que ce qu’en fait Yakoubou Sadicou ? La grève des 22 et 23 octobre prochains risque de trouver un soutien de taille si d’ici là, rien n’est fait pour montrer une prise de conscience de la part des autorités en charge du secteur de la santé.

Pour la gouverne de la secrétaire et de son directeur, un projet de loi autorisant l’accès à l’information dans les administrations publiques est sur le point d’être voté par l’Assemblée nationale. Nous osons croire que la prochaine fois qu’un homme des médias voudra rencontrer le directeur, ne constituera plus une barrière à l’accès à l’information. Affaire à suivre.

Abbé Faria