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Obtenir un prêt auprès d'une banque, un parcours de combattant

Togo - Economie et Finances
Le Togo a connu un avènement sans précédent des banques sur son territoire ces cinq dernières années. Bien que cette situation soit le meilleur appât à l’hameçon de la politique économique de l’Etat envers les investisseurs, l’octroi de crédit bancaire demeure un véritable parcours de combattant ou encore un privilège qui n'est réservé qu’aux grandes multinationales.
Depuis 2010, les Togolais ont vu s’installer sur le territoire, près d’une dizaine d’institutions bancaires. Quelques-unes, croupissant déjà sous le poids d’une gestion calamiteuse, se sont vus fusionner avec d’autres institutions financières plus stables.

Ces institutions, pour s'attirer la clientèle, ont laissé paraître une lueur d'espoir aux populations quant aux conditions d’octroi de crédit. Mais la surprise se révèle des plus amères.

Les établissements bancaires demeurent encore un monde de privilège au Togo. Malgré les campagnes et promotions multipliées à longueurs de journées par ces banques qui donnent l’impression de vouloir se rapprocher davantage de la population, les frustrations restent les mêmes.

Les taux de crédit qui étaient entre 11 et 18 % sont aujourd'hui à une moyenne de 10%, suite à une obligation de se conformer aux taux en vigueur dans l’UEMOA. Toutefois, cela n'a visiblement aucun effet sur la demande de la population.

Mieux vaut se mettre à la quête de graines de sucre dans du sable que de vouloir obtenir un prêt dans des banques au Togo. Le protocole est béton, et on finit très souvent par user de tous son maigre capital sans gain de cause.

En somme, les banques n’octroient pas de crédit si les requérants n’apportent pas de solides garantis de remboursement. Cette condition robot est motivée par la mauvaise qualité de gestion, notamment au sein des PME/PMI.

Jusqu’au citoyen ordinaire, les Togolais sont conscients des responsabilités qu’implique un emprunt auprès d’une banque et la plupart de ceux qui arrivent à obtenir un prêt, ne dorment presque pas les nuits.

Un rapport du Fonds National de Finance Inclusive (FNFI) a révélé que pour la première vague de crédit octroyé pour les activités génératrices de revenus, plus de 95% seraient fidèles remboursements.

Ne prête-t-on qu’aux riches ?

Si les banques se montrent autant exigeantes envers les PME/PMI, l’attitude n’est pas la même envers les multinationales. Pourtant, la perfection exigée aux PME/PMI n’est pas non plus en vogue dans les grandes multinationales et certaines banques ont eu le malheur de faire cette mauvaise expérience par le passé.

Le constat amer est que les opérateurs économiques étrangers sont privilégiés dans par les banques togolaises, ce qui causes inévitablement l’assujettissement total des jeunes diplômés togolais qui, à défaut de fonds pour la concrétisation de leurs projets, se mettent aux services des Libanais, Indiens et d’autres étrangers qui viennent installer des entreprises au Togo. Ces derniers n’ont d’ailleurs aucun scrupule à faire des Togolais des esclaves sur leur propre territoire.

Entreprendre, c’est avoir le goût du risque, dit-on. Et si les premiers entrepreneurs que sont les banques du pays font encore la confusion entre pessimisme et risque, l’impossible sera inévitablement au rendez-vous et les étrangers viendront toujours exploiter les richesses nationales avec le grand soin d’emporter les capitaux. On verra les banques compter beaucoup d'argent, mais régulièrement viré à l’extérieur.

Non seulement un accompagnement des banques aux jeunes entrepreneurs locaux qui sollicitent des prêts s’impose, mais il faudra encore que ces banques, généralistes pour la plupart, se spécialisent par secteur pour plus d’efficacité dans l’action.

Dans cette optique, l’agriculteur saura dans quelle banque trouver satisfaction, autant pour l’architecte, l’industriel, le commerçant et pourquoi pas les étudiants et les chercheurs ?