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25 ans après le 05 octobre, l’idéale de l’alternance demeure un serpent de mer

Togo - Politique
Le peuple togolais commémore ce lundi la date du 05 octobre qui est considérée comme le déclenchement du mouvement de démocratisation du Togo. La célébration est sobre, à l’image des résultats obtenus par l’opposition politique depuis le déclenchement des mouvements.
Au lendemain du discours de la Beaule, invitant les dirigeants africains à une ouverture démocratique, la volonté du général Eyadema d’étouffer les jeunes dans une affaire de distribution de tractes le 5 Octobre 1990 avait révolté le peuple. Ce jour, le palais de justice de Lomé pris feu et une révolte s’ensuit dans tous les quartiers comme. On n’en a jamais assisté sous le régime Eyadema.

Dans la foulée, cinq (5) jours après le 5 octobre, le comité centrale du parti au pouvoir d’alors le Rassemblement du peuple togolais (Rpt) se réunit et annonce que le pays sera doté d’une nouvelle constitution et s’ouvrira au multipartisme. Pourtant dans le mois de mai de cette année, le comité central du Rpt n’a pas voulu, lors de leur retrouvaille, s’ouvrir à la démocratie.

Les effets de ce soulèvement semblent visibles, mais le régime traine le pied jusqu’en mars 1991 où les mouvements reprennent sous l’égide du Front des associations pour le renouveau (Far). Le regroupement des associations en lutte pour la démocratie réussissent à avoir l’essentiel des acquis démocratiques connus à ce jour au Togo entre autres le multipartisme, la liberté de presse, la liberté de conscience et de culte.

Le 23 avril 1991, le Far est dissout et a laissé la place aux organisations politiques qui ont pris le relais surtout pour la conquête du pouvoir politique.

Si au regard de l’histoire, on pourrait dire que le but que le Far s’est assigné a été atteint, on ne saurait dire la même chose en ce qui concerne les formations politiques.

Le constat est là, depuis bien trois décennies, l’alternance promise aux militants très enthousiastes des premières heures de l’ère démocratique au Togo n’est pas au rendez-vous.
Les personnalités proches de l’opposition mettent cela sous le compte « appétit » gourmant du pouvoir du système Rpt/Unir qui régente le pays depuis au moins 1967. Mais, on est tenté de se demander s’il existe un système politique au monde qui à l’avantage du pouvoir se résout librement à le remettre à une autre frange de la classe politique du pays.

Souvent, c’est par contrainte ou avantage en ce qui concerne le rapport de force que les systèmes politiques enracinés cèdent. Et cet avantage à bien de moments précis de l’histoire récent du Togo, l’opposition l’a eu.

Pourtant l’alternance, l’objectif principal est comme un mirage ou mieux glisse sous la main de l’opposition comme un serpent de mer à chaque fois que les forces de l’opposition semblent l’attraper. Le fait peut être, dans tous les cas, à part le désir de conserver le pouvoir du système actuel, mis sur le compte des « erreurs impardonnables » de l’opposition.

Entre autres, la dénonciation de l’accord de Ouagadougou signé en 1993, le boycott du scrutin présidentiel de 1993, la mauvaise gestion de la victoire de la partie de l’opposition qui a participé aux élections législatives de 1994 et le boycott de celui de 2002 , la remise en cause de l’accord cadre de 1999, le refus de l’Ufc à participer au gouvernement issu de l’Accord politique global et la signature de l’accord Rpt/Ufc en mai 2010, conduisant à la scission de l’Union des forces du changement (Ufc).

Les causes ne sont pas exhaustives, mais les errements peu avant la présidentielle de 2015, sur la limitation du mandat présidentiel et la guerre fratricide au sein de l’opposition semblent dire que le bout du tunnel pour l’opposition n’est pas encore perceptible.

Germain Doubidji