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De QUOI l’ARGOT de Mme Nadine MORANO est-il la MARQUE et le NOM ?

Togo - Opinions
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Empruntons, maladroitement il est vrai, au Divin Fabuliste Français – Jean de La Fontaine pour le nommer – afin de traduire, de façon à se faire comprendre un peu, le souci qui nous tourmente. Empruntons donc.

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Un mal qui diffuse la honte humaine, mal que le matérialisme vulgaire et décadent inventa pour avilir et accentuer son emprise hideuse sur les esprits faisait à la Civilisation humaine la guerre. Tous, sur tous les continents, en sont frappés. Grands et petits, riches et pauvres, malades et bien portants etc. Tous, ou presque tous.

Rares sont en effet les familles où on se surveille par le langage. Autrefois, chaque famille parisienne de souche se faisait l’honneur d’éjecter de son sein tout membre au langage inhabituel perçu comme une menace imminente de la cellule familiale. Mais encore aujourd’hui dans une moindre mesure tant le mal dont nous voulons parler a gagné du terrain. Considérablement.

De nos jours comme hier, un parent se met-il à parler bizarrement qu’aussitôt apparaissent les services compétents qui vous le passent la camisole et vous l’acheminent dans un asile psychiatrique en vue de lui administrer des soins. Et votre malheureux apprendra ahuri (s’il l’apprend jamais !) que son langage des derniers jours était le signe évident ou la manifestation indiscutable d’une folie avancée. Avec le risque d’y passer le restant de sa vie. En tout cas malade ou pas malade, son sort est bien scellé. Qu’on se rassure, je ne raconte pas une page du second Manifeste du Surréalisme (1930) d’André Breton, car cela se passe encore de nos jours…
Aujourd’hui, que de mondes au langage cru, monde en divagation, mériteraient la camisole et l’asile psychiatrique à la place de ce malheureux dont l’affaire peut transpirer le complot familial ! Ils sont partout, même à la radio, à la télévision etc., comme animateurs d’antenne ou comme invités. Dans les familles aussi… La société a donc changé, et le langage de ses habitants indique qu’elle est malade. Tout le monde se lâche, tout le monde déballe les ordures de son cœur et de sa vie privée. Sans frein et sans honte. En public, en privé, devant les enfants, entre adultes. A vrai dire, ce type de comportement est le signe absolu d’un individu malade ; auquel l’asile psychiatrique n’est plus d’aucun secours. Tout finira mal pour lui… Comme pour la société, car on est sur une pente irréversible. A moins d’une catastrophe qui remette les choses à l’endroit. Or un tel renversement dont l’Histoire a le secret semble impossible ! Pourquoi ?

Les hommes et les femmes politiques censés être des modèles sont devenus pareils au quidam assoiffé de langage cru et putride. Que peuvent-ils en fait puisque la radio et la télé, où ils sont invités, vous les rendront « blancs » ou « noirs », et du jour au lendemain vous les entendrez parler argot comme Mme N. MORANO, Yannick Noah etc.

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Mme MORANO a promis de « dézinguer » M. Nicolas Sarkozy si jamais celui-ci commettait l’erreur de solliciter le suffrage universel en vue de revenir à la présidence de la République française. A vrai dire le verbe « dézinguer » est un terme technique, de l’aviation entre autres. On zingue et dézinguer un avion, ou une charpente. Les lecteurs d’Emile Zola en savent quelque chose.

Au départ, « dézinguer » est un verbe appartenant à un lexique technique, un lexique qu’on apprend à ‘’l’école’’ donc. Cela peut, dans certaines petites entreprises – qui ne connaissent pas la crise comme dirait le regretté Alain Baschung -, cela peut devenir un jargon technique pour parler d’autre chose ayant néanmoins un rapport avec le travail à effectuer.

Ainsi, comme on peut le constater, Mme MORANO, qui n’est pas une technicienne du zinc (une zingueuse, féminin de zingueur) de formation ni d’Adam ni d’Eve, recourt au verbe « dézinguer » (verbe reconnu par le Larousse de la langue française lexis) pour exprimer un état affectif, ou mental, totalement étranger au zingueur c’est-à-dire à la profession ou au métier du zinc. Elle use donc de ce verbe d’une façon argotique.

Le mot argot s’y prête vraiment bien pour traduire les émotions de colère et de haine de Mme MORANO. En effet, bien que le mot soit d’origine obscure, on lui trouve comme origine un mot de l’ancien français hargoter qui veut dire quereller, ou encore harigoter, déchirer. Il est clair que lorsque Mme MORANO promet de « dézinguer » M. Sarkozy cela ne présage rien de bon même si Mme MORANO « zinguera » l’ex-président au sens figuré et non pas au sens réel. Mais qui sait ? Et si jamais elle était élue présidente de la république Française – puisqu’elle rêve de se présenter en 2017 – ce sont ceux et celles qui ne font pas partie de la « race blanche » qu’elle « dézinguera » à coup sûr. Dans les camps de concentration et les fours crématoires. C’est une raciste donc, et sans doute une nazie. Comme Jean-Marie Le Pen qui l’approuve et applaudit.

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A la suite de cette petite approche étymologique on peut affirmer que les mots « argot » et « jargon » sont loin d’être des synonymes comme on le présente souvent. L’argot, finalement, est le détournement d’un mot appartenant à un lexique régulier professionnel, devenu jargon de métier pour finir dans des emplois certes expressifs et imagés mais moralement étrangers à la profession ou au métier d’origine. C’est pourquoi on peut parler de l’argot des voleurs etc. Par ailleurs, il semble nécessaire de faire la différence entre le parler populaire et l’argot. Le parler populaire reste consécutif d’une modeste instruction défaillante, qui ébrèche la langue, sur les plans lexique et syntaxique, tandis que l’argot peut concerner des hommes et des femmes bien instruits. C’est le cas de Mme MORANO et de bien d’autres.

Apparemment, Mme MORANO nous prouve sans doute qu’il y a un argot des politiciens. Il faut croire aussi qu’elle le tient de son ancien mentor, M. Sarkozy si fort en langage décalé mi- vulgaire mi- populaire (« kass’twa, pov’kon »), dont elle a été ministre. Et quelle ministre je vous prie !
Une ministre qui défraya la chronique. En charge de la protection de l’enfance, elle prit des mesures contre les films violents à l’écran. Or durant l’interview qu’elle donna en direct depuis son salon – un salon huppé, cossu de bourgeois très aisés -, une télévision était allumée et y on vit des images interdites aux mineurs normalement… Elle avait alors des enfants encore mineurs non ? Une hypocrite direz-vous.

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Le langage de Mme MORANO n’est visiblement pas la marque d’un manque d’instruction. C’est le signe d’une absence d’éducation. Chez elle, comme chez tous les autres de la même catégorie, le vernis de l’éducation s’est décollé. Les instincts ont envahi la conscience et le permis de s’exprimer sans retenue a pris le dessus. Cependant, ce simple exemple (« dézinguer ») ne nous permet pas d’affirmer qu’elle fait dans la vulgarité. Comme Yannick Noah par exemple.

Le nouveau capitaine du Tennis français a tenu, après sa promotion, a tenu des propos orduriers d’une vulgarité inouïe lorsqu’on l’a interviewé sur certaines radios. On peut parier que a communication avec les Gille Simon etc. sera impossible. A cause d’un langage aussi abject. La vie facile et les plaisirs l’ont gâté, apparemment ! Pourtant, il a fait le book comme on dit au Cameroun. C’est vraiment lamentable./

Agôn PICDAGOU