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Infrastructures : Avenue Jean-Paul II, un chantier en souffrance pour le plus grand malheur des riverains et opérateurs économiques

Togo - Societe
Jean-Paul II considéré comme l’un des meneurs politiques les plus influents du XXè siècle, est décédé le 2 avril 2005 au Vatican. Durant son Pontificat, il a parcouru 129 pays dont le Togo qu’il a foulé en 1987. C’est de bonne guerre, et en mémoire de cette visite historique qu’une avenue de Lomé porte son nom. Canonisé le 27 avril 2014 par le Pape François, Saint Jean Paul II de son sommeil éternel doit se retourner dans sa tombe à la vue de ce qu’est devenue l’avenue qui porte son nom dans la capitale togolaise.
Cela fait plus de 7 mois que ce chantier ouvert à la sauvette à la veille de la présidentielle du 25 avril, est totalement abandonné sans aucune explication officielle. Un tour sur les lieux permet de constater la désolation tout le long du tronçon jusqu’à Djagblé sans parler du reste de l’axe qui va de là jusqu’à Vogan. C’est la portion située en pleine ville de Lomé qui constitue désormais un cauchemar pour les usagers, les riverains et les opérateurs économiques.

En dehors des accidents notamment les chutes dans les caniveaux avec leurs lots de blessés, les accidents, de voitures et de motos, l’ensemble des activités sur cet axe est totalement au ralenti, avec des pertes énormes pour les opérateurs économiques et même des sociétés d’Etat. Les agences de banque, les agences de téléphonie mobile, les prestataires de divers services le long de cette route ont tous baissé leurs rideaux.

Et pourtant tous ces opérateurs économiques doivent faire face à des charges énormes allant des coûts de location au personnel en passant par l’électricité. A la fin, il faut se mettre en règle aussi avec l’OTR et ses nouvelles exigences. Le moral est encore plus en baisse auprès de ces opérateurs économiques qui ne savent plus le délai de finition des travaux. L’autre menace qui s’annonce, c’est la saison des pluies qui risque de provoquer des inondations jamais vues, mais aussi des risques d’effondrement des immeubles au bord de la route dont les structures de soutien sont menacées par les caniveaux éventrés.

Une situation assez rocambolesque qui, dans un pays normal, devrait déjà interpeller les autorités compétentes, surtout que des fonds ont été mis à la disposition de la société chargée d’exécuter les travaux, l’entreprise CECO BTP, pour ne pas citer son nom.

Le paradoxe du Togo est d’avoir à la tête du pays un soi-disant diplômé en économie des universités occidentales qui laisse le pays à la merci des vautours, des pilleurs, des prévaricateurs qui s’en servent à cœur-joie. De toute évidence, son indifférence frise une complicité de réseau. Les ministres Adji Otèth Ayassor de l’Economie et des Finances, Ninsao Gnofam, des Infrastructures et des Transports, au lieu de lancer une fatwa contre la presse privée qui les accuse d’avoir bénéficié de mirobolantes retro-commissions auprès de l’entreprise CECO BTP dans l’exécution de ce chantier, gagneraient en crédibilité en expliquant aux citoyens ordinaires les raisons évidentes et pertinentes qui justifient l’arrêt des travaux et le repli du matériel depuis deux mois.

Il serait judicieux de leur part d’aller dans ce sens que de s’aventurer dans les intimidations et autres opérations d’enfumage avec des arguments d’hémiplégie intellectuelle. Tant que ce tronçon sera en souffrance, avec, tous les désagréments qui vont avec les deux ministres en question et l’entreprise CECO BTP chargée de l’exécution des travaux seront toujours en zone sous le feu des projecteurs.

Quant au Saint Père Jean Paul II, de son séjour éternel, il attend de Faure Gnassingbé que la route qui porte son nom soit à la hauteur de l’image qu’il a laissée lors de son passage sur la « Terre de nos Aïeux ».

Mensah K. (L'ALTERNATIVE)