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La proclamation des résultats électoraux par les médias doit être réglementée, selon des journalistes

Afrique - Politique
La proclamation des résultats des élections par les médias doit être réglementée, ont estimé, mercredi à Dakar, des journalistes participant à un atelier régional sur le rôle des médias dans la promotion et la conduite de processus électoraux pacifiques en Afrique.

"Il faut réglementer cette pratique pour éviter des dérives" parce que "la proclamation des résultats de scrutins à temps réel gène la plupart des politiques en Afrique", a estimé le responsable de programmes médias à l'Organisation internationale de la Francophonie, Tidiane Dioh.
"Il n'y a pas de textes juridiques qui encadrent le travail des journalistes en période électorale alors qu'ils sont au cœur du processus", a-t-il souligné.
De son côté, Sellé Seck, enseignant au Centre d'études des sciences et technique de l'information de Dakar, a considéré que "l'annonce des résultats par les médias à partir des bureaux de vote est dû à l'absence d'encadrement juridique".
"L'avantage de la proclamation de résultats d'élections par les médias est qu'elle peut dissuader des tentatives de fraudes", a-t-il soutenu avant d'estimer qu'"il y a également un inconvénient parce qu'elle peut nourrir des contestations au cas où il y aurait des irrégularités".
"La publication des résultats d'élections par les médias est autorisée dans certains pays et interdite dans d'autres. Il faut alors encadrer la pratique parce que, dans la plupart des pays, il y a un organe habilité à proclamer les résultats de scrutins", a-t-il suggéré. Le président de l'Organisation professionnelle des presses en ligne du Togo, Kohouvi Emmanuel Vivien Tomi, a, pour sa part, estimé qu'"il faut donner ce droit aux médias".
Cependant, a-t-il précisé, "il ne s'agit pas de donner des résultats d'une zone et de faire croire que c'est la tendance générale. Il faut expliquer que ce sont des résultats partiels et provisoires".
"Il y a une nécessité de collaboration entre les différents médias en période électorale pour assurer une couverture médiatique correcte des scrutins sur tout le territoire afin de donner des résultats qui ne vont pas à l'inverse des bonnes tendances", a-t-il enfin proposé.
Le président de l'Union de la presse francophone, Madiambal Diagne, a lui, affirmé que "le journaliste est en droit de donner les résultats du scrutin dès leur proclamation dans les bureaux de vote".
"On ne peut pas permettre à un journaliste de couvrir tout le processus électoral, l'inscription sur les listes, la campagne électorale, les incidents le jour du vote, etc. et lui interdire de donner les résultats du scrutin", a-t-il expliqué.
Pour M. Diagne, "il faut juste prendre des précautions d'usage avec un encadrement des journalistes via un cadre juridique".
"Pourquoi écarter les journalistes au moment décisif alors qu'ils sont impliqués du début à la fin du processus électoral ?", s'est d'ailleurs interrogé Orlando Rodrigues de la télévision du Cap-Vert.
"Les hommes politiques veulent nous exclure quand arrivent les choses sérieuses comme la publication des résultats au soir d'élections", a-t-il dénoncé.
"La commission électorale nationale a essayé de nous empêcher de publier les résultats des élections avant la proclamation officielle mais ça n'a pas marché", a-t-il relevé parlant de son pays.
"Maintenant il n'y a personne qui ose s'opposer à la proclamation des résultats par les médias capverdiens ou les contredire quand ils donnent des résultats", s'est-il enfin félicité. Fin