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Nicolas Lawson rappelle les devoirs d'un chef d'Etat à Faure Gnassingbé

Togo - Politique
Jean Nicolas Lawson, président du Parti pour le Renouveau et de la Rédemption, fustige la gestion de Faure Gnassingbé depuis sa réélection à la tête du Togo le 25 Avril 2015. « Faure Gnassingbé ne s’occupe pas des affaires nationales depuis sa réélection, ses intérêts et compassions sont essentiellement tournés vers l’extérieur » écrit M. Lawson dans une missive adressé au chef de l’Etat.

L’intégralité de la missive…
Lomé le 01 octobre 2015

Excellence Monsieur Faure
Gnassingbé Chef de l’Etat
Présidence de la
République

TOGO Objet : Missive franche au Chef de l’Etat,

Monsieur le Chef de l’Etat, Quand le rôle dirigeant n’est plus pleinement assumé, il est forcément comblé par le désordre et l’anarchie. C’est à cette situation que notre pays est confronté actuellement et nous descendons année après année et cercle après cercle vers l’Enfer de Dante.

Depuis l’élection présidentielle du 25 Avril 2015, vous ne vous occupez plus des affaires nationales. Vos intérêts et vos compassions sont essentiellement tournés vers l’extérieur. Pourtant, il est évident qu’au moment où une minorité, en complicité avec des prédateurs étrangers, s’accapare des richesses de la nation, l’immense majorité de notre peuple est ravalée au-dessous de la condition humaine.

La multitude est ainsi privée des jouissances, qu’elle voit se multiplier pour quelques-uns. Elle est minée par la misère et le désespoir. Si je suis habité par une colère sourde et une insatisfaction profonde de la situation détestable de crève-la-faim et de traîne-savate que la minorité qui vous entoure nous crée, je dois confesser que seule la force de mon âme, portée par l’ascendant de la vérité, par l’amour et la crainte de Dieu et par la haine de la violence, me conduit encore à réprimer les élans entraînant à l’appel sans ménagement du peuple à la révolte et à la conquête pleine et entière de nos droits.

Comment pouvez-vous ignorer que ce sont les longues suites d’injustices de toutes sortes qui provoquent les révolutions ? Croyez-vous que nous allons rester indéfiniment esclaves de l’autorité usurpatrice des droits de la nation et continuer à être les jouets des intrigants et des ennemis de la République ? Comment est-ce possible que vous ne réalisez pas qu’il n’est pas tolérable de jeter en prison des citoyens sans jugement et sans condamnation ? Comment est-ce acceptable de laisser nos jeunes massivement en chômage mais permettre à vos amis de cumuler des responsabilités alors que leur incompétence et leur corruption sont avérées ?

Notre pays est faisandé et en pleine putréfaction. Dans son abaissement et dans le dérèglement général, les plus pervers continuent dans l’impunité totale de corrompre les mœurs, l’âme du pays et la jeunesse. Pourquoi a-t-on dépensé des milliards de FCFA, en prétendant réformer la justice ? Pourquoi aviez-vous créé la CVJR ? Croyez-vous normal que vos amis utilisent les plus monstrueux sophismes pour justifier les scandaleuses violations des droits communs ?

Sachez que vous ne pouvez plus maintenir encore longtemps les funestes inégalités qui règnent dans le pays et qui sont source d’immoralité, d’injustice et d’oppression. Le salut public et la sûreté générale exigent la formation d’un nouveau gouvernement représentatif de la nation, la mise en place sans délai du Conseil Economique et Social exigé par la Constitution en vigueur et la composition sans tarder du Conseil constituant devant proposer les réformes politiques indispensables à la paix civile et à la stabilité politique.

Nous avions fait la Conférence Nationale Souveraine pour mettre un terme à cette faction de mélange de vanité, d’intrigue, de fausseté, de vénalité et de corruption. C’est véritablement regrettable de la restaurer en y joignant vos amis personnels du même acabit. Vous leur donnez en plus l’occasion d’assouvir leur rapacité et leurs viles passions antisociales. Cependant, le jour approche où tout va fléchir sous le niveau et plier sous le joug de la morale et de la justice.

C’est en grand-frère que je vous écris cette missive franche pour vous rappeler que l’ambition politique doit être le désir de mériter la gloire et de servir la patrie. Alors, c’est ensemble que nous pourrons travailler pour substituer l’humanité à l’égoïsme, les devoirs aux bienséances, la grandeur d’âme à la vanité, le mérite à l’intrigue, le génie au bel esprit pour avoir un peuple magnanime, instruit, tolérant et heureux au lieu d’un peuple frivole, ignorant et misérable.

Ce qui constitue la République, ce n’est pas la richesse et la brutalité d’une minorité ni la reconnaissance des étrangers mais la sagesse des lois, la bonté des mœurs, la pureté et la stabilité des maximes du gouvernement.

Nous portons encore le deuil des centaines de nos frères et sœurs morts violemment en Avril 2005 dont vous profitez ; alors agissez en véritable réconciliateur, en élargissant les prisonniers politiques dans les prisons et en indemnisant les victimes des attentats contre notre peuple.

Ce n’est pas en tremblant que l’on brise les chaînes d’un peuple et sachez que notre jeunesse ne supporte plus la tyrannie à l’œuvre. Que Dieu vous inspire et nous protège.

Nicolas LAWSON Président du PRR.