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Projet de Protocole d’Accord : une prime au coup d’État

Opinions
(Eléments constitutifs proposés par la médiation des présidents Yayi Boni et Macky Sall)


Afrique, que-fais-tu-demain? Un autre coup d’État, pour freiner la démocratie et recevoir absolution de tous les crimes politiques...

Voici les 13 points du Projet de Protocole d’Accord qui sera présenté aux chefs d’États de la CEDEAO le mardi 22 septembre 2015 dans un Sommet extraordinaire. Ce curieux « Compromis », véritable prime au coup d’État du 17 septembre 2015, ressort du communiqué final lu ce dimanche soir à l’hôtel Laïco, à Ouagadougou, par le président de la Commission de la CEDEAO, Kadré Désiré Ouédraogo, un ancien premier ministre de Blaise Compaoré qui ne s’était même pas abstenu de participer à la démarche de médiation.

1. La libération sans condition des personnalités détenues au cours des événements du 17 septembre 2015 ;

2. La restauration des autorités de la transition avec Michel Kafando comme président ;

3. Le retrait des militaires du gouvernement (ce qui signifie que le Premier ministre de la transition, Isaac Zida qui s’était affranchi du Régiment de Sécurité Présidentielle, le RSP, est déchu) ;

4. La reprise du processus électoral avec les élections au plus tard le 22 novembre 2015 ;

5. La CENI doit prendre toutes dispositions nécessaires pour la tenue de la nouvelle date ;

6. Le gouvernement organisera les élections ;

7. Le CNT, le Parlement de transition, s’abstiendra de légiférer dans les matières autres que celles relevant des élections et des conclusions du présent accord ;

8. Les personnes inéligibles du CDP, le parti de Blaise Compaoré, pourront prendre part aux élections ;

9. Toutes les réformes substantielles telles que celles liées à la réforme de l’armée seront laissées à l’appréciation du gouvernement d’après transition ;

10. La cessation de la violence ;

11. Les Forces de Défense et de Sécurité assureront la sécurité des personnes et des biens sur tout le territoire national ;

12. L’acceptation du pardon et de l’amnistie pour les conséquences liées à la présente crise ;

13. Le comité des médiateurs veillera à l’application de ces recommandations.


La précipitation avec laquelle ce projet de Protocole va être adopté par la CEDEAO à Abuja, au Nigeria, le mardi 22 septembre 2015, donne l’impression que les forces républicaines ainsi que le Peuple burkinabè vont être forcés d’ingurgiter un Accord au goût amer. L’Afrique veut une démocratie grande et définitive. Il est donc temps que les dirigeants africains le comprennent, et pardonnent cette faiblesse aux Africains : Nous, Africaines et Africains, sommes de notre temps et ne voulons rien d’autre qui ne soit grandiose, noble, intègre et ambitieuse d’une autre Afrique.

●Pierre S. Adjété●