Dans une interview parue jeudi dans le quotidien français le Figaro, l'ancien chef d'Etat, Nicolas Sarkozy, et président du parti Les Républicains, invite à la création d'un statut de "réfugié de guerre". Un tel statut permettra à ces réfugiés de retourner dans leur pays à la fin du conflit. "Les Syriens et les Irakiens sont des réfugiés de guerre, on ne peut pas les abandonner. Il faut aménager un véritable statut provisoire de réfugiés de guerre qui n'existe pas aujourd' hui", a déclaré M. Sarkozy L'ancien président français propose dans la foulée, la création de centres de rétentions dans les pays périphériques à Schengen dans lesquels se feront les demandes d'entrée en Europe. M. Sarkozy demande également de revoir les règles de regroupement familial, qui sont selon lui source de nombreuse fraudes. "Si nous n'y prenons garde, les risques de désintégration de la société française grandiront jusqu'à devenir inévitables", a-t-il indiqué dans le Figaro. Des déclarations qui ont fait réagir vivement les partis de gauche ainsi que certaines organisations de défense des migrants. Pour le Premier ministre français, Manuel Valls, le moment n'est pas à la critique mais au rassemblement et, le droit d'asile ne peut se découper en tranches. "Le droit d' asile, droit d'accueillir les réfugiés est un droit universel, il ne se découpe pas en tranches. La critique ne sert pas l'intérêt général, aujourd'hui la France a besoin de se rassembler, de s'unir pour faire face à a crise des réfugiés", a répondu M. Valls. "J'appelle alors chacun, dans la majorité comme dans l'opposition, à faire preuve de la plus grande responsabilité face du moment à ce défi considérable qui mérite rassemblement et qui mérite que chacun soit à la hauteur", a ajouté le Premier ministre français en réponse à M. Sarkozy. Plus tôt, c'est le ministre de l'Intérieur, Bernard Cazeneuve, qui a réagi depuis Marseille, à la déclaration de Nicolas Sarkozy. "Le statut de réfugié n'est pas divisible, il est un et indivisible comme la République. Si nous devions décider, par exemple, que ceux qui sont réfugiés de guerre auraient vocation à venir ici (...) et à repartir après, nous ajouterions aux persécutions, les incertitudes et la précarité d'une situation incertaine", a indiqué M. Cazeneuve. Le ministre français de l'Intérieur a rappelé que dans l'histoire de la France est réfugié "quiconque est persécuté dans son pays en raison de ses origines, de sa religion, de ses convictions". Même réaction chez le commissaire européen Pierre Moscovici qui était l'invité de RTL ce jeudi. Selon lui, la réponse à la crise des migrants ne doit pas être "une réponse de fermeture des frontière, une réponse xénophobe et nationaliste mais plutôt une réponse européenne (...) j'ai plus d'admiration pour Angela Merkel qui est pourtant de la même famille politique que Nicolas Sarkozy", a réagi M. Moscovici, tout en saluant l'attitude "très humaine" de la classe politique allemande face à la crise des migrants. Emmanuelle Cosse, secrétaire national d'Europe Ecologie les Verts qualifie d'"inadmissibles et scandaleuses" les propositions de M. Sarkozy. "Il y a des milliers de personnes qui quittent leur pays parce qu'il est en guerre et la seule réponse de la droite soit disant républicaine c'est d'ériger des murs, je trouve ça scandaleux", a dit Mme Cosse. "Je crois surtout que cette proposition de M. Sarkozy est plutôt un message adressé à son électorat. Mais cessons d'introduire des distinctions qui n'ont pas lieu d'être", a indiqué Pierre Henry, président de France Terre d'asile, sur Europe1. Fin
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