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Le synchrétisme, la nouvelle religion en vogue

Togo - Societe
L’on reconnaît l’Afrique de par ses nombreuses traditions. Dans les rencontres entre l’Afrique et l’occident, beaucoup de ces richesses propres au continent noir ont disparu pour faire place à la culture européenne. Aujourd’hui, nous assistons à une cohabitation des deux civilisations, bien celle de l'occident tend à prendre le pas sur celle de l'Afrique.
Dans cette cohabitation, deux religions se rencontrent. L'animisme et le christianisme. Au début, il était difficile pour l’Africain d'abandonner ses traditions pour la nouvelle religion apportée par l'Occident. Mais aujourd'hui, les Africains finissent par adopter cette religion importée, après tant de résignation. L'Africain semble d'ailleurs plus avancé que l'Européen en créant une nouvelle religion.

En effet, le plus grand problème de nos jours est le choix entre ces deux religions. Certains optent pour une religion (animisme ou christianisme) alors que d’autres tombent dans le syncrétisme (jumelage des deux), une nouvelle religion.

« Ce n’est pas un attachement, c’est ma raison de vivre c'et la religion que m’ont légué mes parents. La renier serait désobéir et perdre toutes mes racines", indique Bamazi, un traditionaliste.

Et il ajoute : "Tous le problème de l’Afrique vient du fait qu’elle a abandonné ses ancêtres pour d’autres dieux. Pensez –vous que ce continent puisse se développer après avoir tourné le dos aux dieux que nos ancêtres ont toujours servi?".

Il y a quelques années, l’église catholique, sous l’autorité du défunt père Adjola, a accepté de faire initier les jeunes filles à l’Eglise, une sorte d’adaptation de la tradition à la religion chrétienne. Les tenants de cette nouvelle religion justifient ce choix qu’ils jugent normal dans la mesure où toutes les religions se valent.

« Je ne conçois pas une vie heureuse sans Christ. Tous nous avons servi Satan (Ndlr, en référence à la tradition) avant de découvrir la lumière (Jésus-Christ). La parole dit dans Acte 4 :12 qu’il n’y a de salut en aucun autre car il n’y a sur la terre aucun autre nom par lequel nous devons être sauvé. Tous ces sacrifices que nos parents ont fait les ont détruis et ils sont morts dans les ténèbres sans Christ. Le parfait sacrifice de Dieu a couvert toutes nos fautes. Alors pourquoi continuez de servir des dieux qui n'ont ni oreilles ni yeux ? ».

Au sein même de la religion importée, il y a deux classes : celle qui dit avoir tout abandonné pour suivre la nouvelle doctrine et celle qui veut faire d’une pierre deux coups.

"Le pasteur ou le prêtre catholique et le prêtre vaudou appellent "ATA" qui est le même Dieu. L'animisme n'est pas bien loin du christianisme. Moi je ne trouve pas d'inconvénient à ce qu'un chrétien s'attache encore à la tradition. Les deux religions se complètent, en fait", tente d'expliquer Adotévi.

Aujourd'hui, nombreux sont les chrétiens qui tombent dans le synchrétisme. La plupart le font sans sourciller. C'est devenu d'ailleurs la mode. Les gens peuvent, sans aucun gêne, quitter l'église pour se rendre chez le "bokonon" (féticheur).

Cependant, il est donné de constater que les adeptes du vodou ont du mal à embrasser cette nouvelle religion dont raffolent les chrétiens. Ces animistes témoignent d'une fidélité légendaire à leur croyance. Est-ce à dire que les chrétiens n'ont aucune règle dans leur mode de vie?

Des animistes ainsi que des chrétiens critiquent cette manière de mettre ensemble deux religions diamétralement opposées. Pour les uns, cela dénature la religion authentique. Pour d’autres, la vraie vie chrétienne ne commence que lorsqu’on a rompu avec la tradition qu’il nomme « œuvre des ténèbres ».

Se prononcer sur ce fait reviendrait à prendre parti. La préoccupation reste de nos jours sur le tapis, chacun s’attachant à ses convictions et croyances.

Magnim (stagiaire)