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Les femmes du grand marché de Kara lorgnent toujours l'ancien site

Togo - Societe
Les commerçantes et commerçants de la ville de Kara ont un nouveau grand marché, après la destruction de l'ancien par un incendie criminel. Au début, les commerçants ont rejoint le nouveau site avec beaucoup d’engouement. Mais quelques mois après, ces femmes ont fait marche arrière et sont revenues sur leurs pas.
Plusieurs raisons expliquent ce départ en nombre du nouveau site vers l'ancien. Premièrement la distance. Certains clients ont de la peine à faire 1.5 km en plus de leur trajet habituel pour aller au marché. Pour d’autres c’est la peur inexpliquée de traverser un cimetière avant d’y arriver. Les clients ont alors décidé de s’approvisionner au bord des routes, dans les boutiques de quartier et les petits marchés environnants.

Et logiquement, cette absence de clients engendre une mévente qui indispose les revendeurs et revendeuses. Alors nos chères mamans ont plié bagage et sont retournées a leur ancienne maison où tout est démoli et entouré par des tôles que le vent fait tomber de temps en temps. Ces femmes y retournent bien que l’intérieur de la clôture sois devenu une poubelle publique.

Les femmes, pour leur part, s’insurgent contre cette mauvaise manière qu’on eue leur déléguées de s’approprier les bonnes places dans le marché pour mieux vendre alors que d’autres qui n’ont aucune positon sont reléguées au second plan.

Un autre problème, celui des taxes. Ces taxes, autrefois, étaient de 25 F CFA tous les jours et 100 F CFA les jours de marché. Aujourd'hui, les taxes reviennent à 50 et 200 F CFA, malgré la mévente.

Comme on pouvait s'y attendre, la réaction des autorités municipales est d'obliger les commerçants à retourner dans le nouveau marché. Malgré la présence des forces de l'ordre autour de l'ancien site, ces femmes ne baissent pas les bras. C’était devenu une lutte acharnée entre les femmes et les forces de l’ordre, avec des courses-poursuites à longueur de journée.

Fatigués, la mairie a fait sortir ses vigiles pour renforcer la garde, avec des amendes.

Maintenant, ce sont des avertissements qui se succèdent, mais elles sont toujours là sous le soleil et la pluie et étalent leurs marchandises, avec l’espoir qu'on les autorisera un jour à regagner l'ancien marché.

« Notre fétiche a refusé de quitter les lieux alors nous y restons ! », affirme l’une d’elle.