Vous etes sur la version ARCHIVES. Cliquez ici pour afficher la nouvelle version de iciLome.com
 11:46:17 AM Mardi, 23 Avril 2024 | 
Actualité  |  Immobilier  |  Annonces classées  |  Forums  |  Annuaire  |  Videos  |  Photos 


La nouvelle loi antiterroriste adoptée par le Parlement

Tunisie -
Tard dans la soirée hier vendredi, le Parlement tunisien a bouclé l’adoption de la nouvelle loi "antiterroriste". Pour parvenir à l’adoption de cette loi qui se veut une réponse active à l’ampleur que prennent les attaques terroristes dans le pays et dans la sous-région, il a fallu trois jours de débats et des heures de pourparlers vendredi à huis clos. Et ceci en valait la peine pour aboutir enfin à un consensus autour ce texte et les controverses qu’il engendre. C’est donc à plus de 174 voix pour et 10 abstentions et 0 voix contre que cette nouvelle loi a été adoptée.
Le président de l’Assemblée nationale, Mohamed Ennaceur, au terme des votes n’a pas pu cacher sa joie : ‘‘Avec fierté, nous avons vécu ce moment historique (…) cette loi va rassurer le citoyen’’, indiquait ce dernier à la suite des députés qui ont accompagné leur acte par une exécution de l’hymne national.

Si la satisfaction du Président de l’Assemblée est bien partagée par les élus du peuple, tel n’est pas forcément le cas chez les Organisation Non Gouvernementales et l’opposition de gauche.

Pour ces dernières, il s’agit ni plus ni moins d’une loi rétrograde. ‘‘Cette loi représente un danger réel pour les droits et les libertés en Tunisie, de nombreuses entorses aux normes internationales des droits de l’Homme ont été incorporées dans ce texte et (elles) représentent un recul par rapport à la loi de 2003’’. Ce sont là de regrets formulés par la représentante de Human Rights Watch à Tunis, Amna Guellali. Elle ne conçoit pas que les actes de terrorismes soient sanctionnés par une peine capitale, peine qui, bien qu’existant dans le code pénal tunisien, n’a jamais été appliquée depuis 1991 et que le nouveau texte remet au goût du jour pour punir une série de crimes terroristes.

Comme partageant le point de vue de Mme Guellali, l’avocat pénaliste Ghazi Mrabet trouve que ‘‘ce projet de loi est un mauvais signal qu’on donne au monde libre qui nous regarde. On ne combat pas le terrorisme avec des réformes rétrogrades!’’. Quant l’opposition de gauche, elle fustige le fait que cette loi est vague sur la définition même du terrorisme et qui peut mettre à mal des mouvements de contestation.

Mais quel lendemain pour de telles critiques face à l’appel lancé au peuple tunisien, un peu plus tôt dans la journée de vendredi par le chef de l’Etat, Béji Caïd Essebsi, à s’unir pour contrer la poussée jihadiste ? That is the question, diront les Anglais.