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Baisse du niveau académique inquiétante

Bénin - Societe
On ne devrait pas être surpris. D’année en année, le niveau de nos apprenants chute considérablement. Pourtant, des décennies durant, le Dahomey ex- Bénin a été perçu comme le quartier Latin de l’Afrique. Nos enseignants, nos étudiants châtiaient leur langage. Ils étaient très calés. Ils étaient remarquables par leur intellect et leur intelligence. Ils faisaient la fierté de l’intelligentsia africaine. Aviez-vous eu la chance de lire une des lettres écrites par l’un de ses anciens maîtres dahoméens ? Ce sont des écrits impeccables et qui exaltent l’art de bien dire.
Dans les prétoires ou les meetings, les Béninois étaient pratiquement les meilleurs rhétoriciens et harangueurs de foule. Patatras, depuis ces dernières années, on assiste à des échecs massifs à nos différents examens scolaires. Dans nos écoles et universités, le niveau des apprenants reste problématique. Lors des délibérations, on repêche des candidats qui ont 7 sur 20 comme moyenne à l’examen.

Beaucoup d’élèves et d’étudiants n’arrivent plus à écrire et à s’exprimer correctement dans la langue de Molière. C’est la totale, avec l’avènement des nouvelles technologies de l’information et de la communication. Les gens écrivent au son. On ne respecte plus la syntaxe. Tout est sens dessus-dessous.

Que s’est –il passé pour que les choses en soient ainsi ?

Quatre niveaux de responsabilités.

1- L’État

La constitution béninoise fait obligation à l’Etat d’offrir aux apprenants de meilleures conditions d’études et de travail. Aujourd’hui, dans plusieurs localités du pays, les élèves et étudiants reçoivent les cours dans des conditions exécrables. Pléthore des classes, pénurie de matériels didactiques, insuffisance d’enseignants. Il y a même des écoles qui sont à proximité des marchés, des buvettes et des zones marécageuses ou insalubres.

2- Les enseignants

On dit souvent que l’apprenant est à l’image de son maitre. Aujourd’hui, l’école béninoise est confrontée à un problème de pénurie d’enseignants qualifiés. En raison du chômage qui frappe le pays, beaucoup de jeunes diplômés sans emploi se sont rabattus sur l’enseignement. Désormais, l’enseignement n’est plus une vocation ou un sacerdoce. Il est devenu un pis-aller, une profession que certains exercent faute de mieux. Beaucoup d’enseignants ne sont plus des modèles pour leurs apprenants. On pense à ces enseignants qui harcèlent les filles. On pense aussi à ces enseignants instables qui courent d’établissement en établissement pour pouvoir joindre les deux bouts.

3- La démission des parents d’élèves.

Beaucoup de parents d’élèves n’arrivent plus à suivre leurs progénitures à la maison. Si bien que les enfants sont livrés à eux-mêmes et à l’éducation de la rue. Pourtant, on le sait très bien. La rue n’éduque pas. Elle enseigne de mauvaises choses aux enfants. Elle contribue à la dépravation des mœurs.

4- Enfin, la responsabilité de l’apprenant.

Beaucoup de jeunes ne veulent plus se gêner. On préfère la facilité. On veut gagner l’argent sans consentir le moindre effort. On se lance ainsi dans la recherche des voies de contournement. On triche sans vergogne à l’école. On achète les notes auprès de l’enseignant. On excelle dans la cybercriminalité, c'est-à-dire le vol via le net.

Que dire de plus ? Comme on le voit, le mal est profond. Il ne nous reste qu’à trouver la thérapie adéquate pour sauver nos enfants qui sont l’avenir de demain.