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Dankpen : Les persécutions continuent. Derrick Tamandja, un proche du député Targone, échappe à un complot judiciaire du préfet Maganawè

Togo - Politique
Le « monstre » n’a pas perdu ses réflexes rétrogrades. Le Colonel-préfet Dadja Maganawè continue de pourchasser le citoyen Tamandja Niwirmi alias Derrick Tamandja pour une lugubre affaire de fausse identité.
Il est connu dans le monde des médias et dans les milieux politiques aux cotés de l’opposition démocratique sous le nom de Derrick Tamandja. Le citoyen Tamandja est l’un des rares Togolais à jouir de ses aspirations profondes dans la jungle qu’est devenue la préfecture de Dankpen où le Colonel Dadja Maganawè règne en dictateur. Tamandja est l’un des fidèles du député Targone et répond toujours présent partout où les droits de l’Homme sont bafoués. Son interview du jeudi 09 janvier 2014 accordée au confrère Alphonse Ken et sous-titrée « Nous sommes comprimés… Dankpen est la préfecture où vous pouvez être arrêté, déféré sans aucune procédure judiciaire », a été un hérisson coincé dans la gorge de la machine machiavélique du RPT/UNIR. De son intervention sur Radio Kanal FM à la mobilisation des populations de Dankpen en avril 2015 pour le retour du député Sambrini Targone en passant par la révision des listes électorales, les manœuvres du tout-puissant Dadja Maganawé n’ont pas cessé. Il passe par les intimidations et les mises en garde. Mais depuis quelques jours, ses hommes de main passent à l’acte.

En effet, le militant des droits de l’Homme était revenu à Dankpen en 2013 après un long séjour de 14 ans au Ghana. Il est utile de rappeler que tout fils ou fille du pays bassar-konkomba a un parent de l’autre coté de la frontière ouest. En ce sens que le peuple bassar-konkomba de l’ancienne Gold Cost fait quatre fois celui du Togo. Dérrick décide alors d’établir ses papiers d’identité, et c’est ainsi qu’il constate des incohérences sur son acte de naissance. Il introduit un rectificatif au Tribunal de Première Instance de Dankpen qui lui délivre le papier. Il continue à la Mairie pour se voir attribuer la transcription. Mais en lieu et place de la transcription, l’agent de la municipalité, un certain Djassoba lui délivre un duplicata. Le duplicata établi est légalisé par le secrétaire général de la préfecture et il a continué le processus jusqu’à la brigade pour enquête d’établissement du certificat d’origine. Là, le dossier est bloqué pour faux document. A la grande surprise, c’est la Gendarmerie nationale qui surgit à la Mairie pour l’interpellation du fonctionnaire d’Etat civil. Les familles de ce dernier se sont mobilisées pour aller demander pardon et voir enfin leur fils libéré. Cette affaire date de mars 2015.

Le comble est qu’aujourd’hui, c’est-à-dire trois mois après, c’est le Commandant de Groupement par intérim l’adjudant Assiobo, car il est arrivé il y a à peine 10 jours en remplacement de Laou Aklisso appelé à d’autres fonctions, qui envoie deux de ses agents au domicile de Derick Tamandja. Heureusement que le sieur Tamandja était hors de son domicile. Mais plus tard, l’adjudant a tenu à le téléphoner pour le convoquer à la brigade. Contrairement à la procédure, aucune convocation préalable n’avait été adressée à Derrick. Donc le départ du CB Laou Aklisso qui avait considéré que c’était simplement une erreur administrative et que Derrick Tamandja n’en était qu’une victime, constitue la porte ouverte au « Préfet-président de Dankpen » d’assouvir sa vengeance.

Tout en prenant soin d’en informer la Ligue togolaise des droits de l’Homme (LTDH), Derrick Tamandja s’est rendu à la Gendarmerie dans la matinée du vendredi 3 juillet dernier. Après plusieurs heures d’interrogatoire, il a été enfermé à la gendarmerie de Kouka pour faux et usage de faux et tentative de corruption de l’agent de la mairie. « Il m’a été reproché de tenir un document faux et d’avoir corrompu le sieur Djassoba. J’ai eu droit à un interrogatoire musclé de plus de 5 heures. Je suis rapidement identifié et l’ordre a été donné de me mettre dans la cellule de 1 m sur 1. J’ai protesté en expliquant qu’à mon avis la garde à vue n’est pas une détention et que je ne devrais pas être dans une cellule mais le CB m’a dit de m’y conformer. Je lui ai fait remarquer la violation de mes droits. Lorsque ma famille m’a apporté à manger, le repas m’a été remis dans la cellule très puante où les détenus défèquent. J’ai demandé à être sorti pour manger, ils me l’ont refusé », raconte-t-il.

De sources proches de la gendarmerie, le CB informait constamment le tout-puissant préfet de Dankpen de l’évolution de l’interrogatoire. « Au cours de l’interrogatoire, le CB a régulièrement rendu compte au préfet par téléphone de l’évolution du dossier. Pourtant, il n’est ni juge ni le responsable du service de gendarmerie pour être informé de l’évolution d’un dossier de procédure pénale dans lequel il n’est pas cité. Les deux agents de la préfecture nous ont confié une fois qu’ils auraient subi d’énormes pressions pour déclarer que M. Tamandja leur a payé de l’argent pour qu’ils lui établissent un faux papier », nous confie un gendarme dont nous taisons le nom.

Le juge de la localité, Douti Laré Kolani, qui fait office de tout, était prêt à enfoncer Tamandja. Surtout qu’il avait eu maille à partir avec ce juge pendant le processus électoral. Mais le procureur de Kara a ordonné sa libération immédiate pour faute d’enquête et défaut de preuve. Ce qui fut fait le même jour. Comme quoi il y a encore au Togo des juges qui ont du respect pour la personne humaine et qui disent le droit.

Source : Liberté N°1978