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Ce que coûtent les richesses minières aux Togolais dans leur propre pays

Togo - Societe
Le drame de l'usine Wacem de Tabligbo rappelle à bon nombre de citoyens la misère faite aux employés togolais dans ces usines d’extraction et d’exploitation des minerais enfouis dans le sous-sol togolais, mais également aux populations environnantes.
La misère faite aux Togolais par des expatriés (Indiens, Chinois et Israéliens surtout) à la tête de ces usines ne date pas d’aujourd’hui. Le drame, c’est que tout cela se passe au nez et à la barbe des autorités togolaises qui feignent ne pas se rendre compte de la situation. Il a fallu que plusieurs Togolais décèdent mardi dans cette explosion dans l’usine de cimenterie Wacem de Tabligbo, avant qu’elles ne réagissent. Et de quelle manière encore !

La situation est presque la même à Bangéli avec l’extraction du fer par la société MM Mining, à Pagala avec l’exploitation de marbre par la société Pomar SA, dans la préfecture de Vo (Hahotoé, Kpémé et autres), avec l'exploitation du phosphate. Dans ces régions, c’est d’abord les populations qui se plaignent du manque d’égard des responsables de ces sociétés à leur endroit.

Ces sociétés qui devront, selon le code minier, développer les zones dans lesquelles elles exploitent les minerais, les laissent au contraire dans un état lamentable, obligeant les populations à observer des mouvements d’humeur.

Plusieurs fois, la population du canton de Bangéli s’est soulevé pour dénoncer les conséquences néfastes de l’extraction du fer de la zone sur l’environnement. 12 villages de ce canton ont été touchés par l’installation des usines de MM Mining. Mais les populations espèrent depuis belle lurette des dédommagements.

Le village de Tabalé reste le cas le plus patent. En 2007, la société MM Mining, a décidé d’installer à l’emplacement exact du village, une station de lavage de ses minerais et un barrage d’eau. C’est ainsi qu’ils ont été déplacés, y compris pour les plus récalcitrants par la force vers le versant de la montagne.

Et pourtant, la loi n° 96-004 /PR portant code minier de la République togolaise dispose : « Le détenteur d’un titre minier ne devra pas entraver les activités du propriétaire ou de l’occupant légitime du sol (…) et devra éviter toute atteinte à la sécurité de ces personnes, à leurs biens ou à un gisement, et il sera responsable pour toutes pertes ou dommages en résultant ».

Mais la société n’a versé aucun centime aux populations autochtones qui ont perdu leurs champs et leurs habitats. Certains ayant réussi tant bien que mal à se construire de nouvelles cases, les plus démunis squattent dans les cases de leurs parents, amis ou voisins.

Le même problème se pose avec acuité avec l’extraction et l’exploitation des phosphates dans la préfecture de Vo. Plusieurs fois, les populations du canton de Dagbati, de Hahotoé, de Kpémé et autres se sont soulevées contre les responsables de la Société nouvelles des phosphates du Togo (SNPT) pour leurs promesses non tenues.

Mais à chaque fois, ce sont les forces de l’ordre qui sont lâchées à leur trousse. Le problème demeure en l’état.

Il y a quelques jours seulement, trois villages de la côte sont montés au créneau pour dénoncer la pollution de la mer par les déchets de phosphate qui y sont jetés. Ces déchets tuent les poissons, empêchent les activités de pêche des villageois et pire, l’eau des puits se trouvant dans les maisons ont pris la couleur des déchets des phosphates.

Mais jusqu’à ce jour, personne n’a daigné lever un petit doigt pour chercher une solution à ce problème,en dépit des actions des organisations de défense des droits de l’Homme qui dénoncent la situation.

A côté de cette misère faite aux populations autochtones, s’ajoutent les traitements inhumains et dégradants infligés aux ouvriers togolais dans les usines.

Voilà le drame qui se joue dans ces usines d’extraction et d’exploitation des ressources minières au Togo. Le Togolais est devenu esclave dans son propre pays. L’expatrié peut l’utiliser, l’exploiter et faire de lui ce qu’il veut, sans même que ceux à qui le peuple a confié sa souveraineté, ne se portent à son secours.

Pis, une complicité semble prévaloir au plus haut niveau et les investisseurs étrangers se sentent au Togo comme en territoire conquis.

Un triste sort en fait pour les Togolais.

I.K.