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Sociétés d’Etat : Ces « intouchables » qui refusent de partir

Togo - Economie et Finances
Gestion opaque, malversations financières avec création des caisses noires parallèles à celle de la société, marginalisation du personnel ; voilà le lot quotidien des sociétés d’Etat au Togo.
Cette triste image collée à ces sociétés, mais qui est malheureusement la réalité, reste l’œuvre de certains caciques qu’on nomme les « intouchables ». Tout porte à croire qu’ils sont arrivés à la tête de ces sociétés pour y demeurer jusqu’à la fin de leurs jours.

Certains parmi eux n’hésitent pas à vociférer à qui veut les entendre que c’est le feu Président, le Général Gnassingbé Eyadéma qui leur a « donné » ces sociétés en cadeau pour services rendus.

Et, avec son fils, l’aventure continue malgré la nécessité de réforme qui se fait sentir dans ces sociétés. Celles-ci, sans nul doute, ont besoin de nouvelles figures qui puissent leur impulser une nouvelle dynamique et un fonctionnement profitable à tous.

Parmi ces sociétés d’Etat à la tête de laquelle se trouvent ces tout-puissants directeurs généraux, deux retiennent particulièrement l’attention des Togolais. Il s’agit bien de la Caisse nationale de sécurité sociale (CNSS) et de la Loterie nationale togolaise (LONATO).

Cela fait bientôt 20 ans qu’il est déclaré admis à la retraite, mais il continue de diriger la Caisse nationale de sécurité sociale. C’est à croire que c’est son patrimoine privé. Koffi Walla, puisque c’est de lui qu’il s’agit, Directeur général de cette structure d’Etat, n’a visiblement pas encore envisagé son départ de la tête de la CNSS.

Inutile de revenir ici sur les difficultés que connaît le personnel de cette société, obligé de tirer le diable par la queue chaque jour que Dieu fait. Plusieurs fois, ces employés ont dénoncé, par voie de presse, la gestion opaque dont fait objet la société. Quant aux prestations, les pensionnaires de la caisse de sécurité sont toujours restés sur leur soif.

A la Lonato, Kudjow-Kum Pekemsi, Directeur général de cette société d’Etat, règne en conquérant et fait la misère aux employés. Nullement, il n’a été inquiété de son éviction de ce poste. C’est d’ailleurs pour ses « loyaux services » que cette société lui aurait été confiée également. Et il la gère à sa manière.

Pleine de sociétés d’Etat sont dans la même situation que celles précitées. Leurs premiers responsables se comportent comme s’ils n’ont de compte à rendre à personne. C’est d’ailleurs la réalité, puisqu’ils n’ont pas d'obligation de résultats. Il suffit que le bienfaiteur (qui est également leur protecteur) demande une enveloppe et qu’il soit satisfait. Le reste…

On se demande combien d’œuvres sociales ont accompli ces sociétés qui raflent des millions par semaine au dos du contribuable. C’est seulement pendant la rentrée scolaire qu’on les voit distribuer quelques cahiers et stylos aux élèves ou lors des périodes des fêtes de fin d’année qu’elles deviennent subitement des « mères Thérèsa » aux chevets des démunis.

C’est triste ce qui se fait remarquer à la tête de ces sociétés. Et pourtant, les ressources humaines, des jeunes diplômés et expérimentés sont là et attendent qu’on les mette à l’épreuve. Mais comment cela pouvait se faire lorsque la place est occupée par la vieille garde qui refuse de partir ?

I.K.