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Nigeria: le candidat du pouvoir s'engage à en finir avec la corruption

Afrique
 Adoubé par le président sortant Olusegun Obasanjo, le grand favori de la présidentielle du 21 avril au Nigeria, Umaru Yar'adua, veut faire de la transparence et de la loi des vertus cardinales, même s'il s'attend à des "résistances".

"Ca ne va pas être une simple promenade. Il y aura des résistances, parfois rudes", prédit le gouverneur de l'Etat de Katsina (nord) dans un entretien avec l'AFP.

Agé de 55 ans, Yar'adua a été désigné fin 2006 candidat du Parti Démocratique du Peuple (PDP, pouvoir) sur l'insistance d'Olusegun Obasanjo. Pour le "ticket présidentiel", le PDP a choisi de présenter au poste de vice-président le gouverneur de l'Etat pétrolier de Bayelsa, Goodluck Jonathan.

Umaru Yar'adua, qui a bâti sa réputation sur son intégrité, clame sa volonté de lutter contre la corruption qui ronge le pays depuis l'indépendance en 1960. "Si je suis élu, je mettrai immédiatement en place une machinerie pour s'assurer de la plus grande transparence et du règne de la loi", affirme-t-il.

Tout récemment, Olusegun Obasanjo et son vice-président, Atiku Abubakar, ont été reconnus coupables par une commission sénatoriale d'avoir agi illégalement dans la gestion d'un fonds public de développement pétrolier (PTDF).

"Nous avons besoin d'un gouvernement transparent, il nous faut établir la confiance de façon à traiter équitablement la population", juge Yar'adua.

Le gouverneur se garde toutefois de critiquer directement son mentor mais dresse un constat parfois sévère: "La confiance aurait dû être là mais, à cause d'une grosse corruption et d'abus de fonction, elle s'est émoussée et il nous faut absolument la rétablir."

Quand on lui demande qui, après huit ans de pouvoir Obasanjo, est responsable de la situation catastrophique du pays au niveau énergétique, en particulier la production d'électricité, la réponse est évasive: "la nation entière".

Le gouverneur promet qu'une fois élu il décrètera un "état d'urgence énergétique".

Au plan économique, le programme d'Umaru Yar'adua est simple: sixième producteur mondial de pétrole et doté d'immense réserves de gaz, le Nigeria ne doit plus compter exclusivement sur ces richesses et se remettre au travail productif, notamment dans l'agriculture.

Sur la manne pétrolière, qui n'a pas empêché les trois quarts de la population de s'appauvrir depuis 1960, Yar'adua infléchit aussi le discours du pouvoir: "Il y a de la corruption, de la mauvaise gestion, et la richesse dégagée n'est pas suffisante pour résoudre les problèmes de développement. Nous vivons pour l'instant sur des industries d'extraction".

Quant au delta du Niger, région pétrolifère en proie à des violences et d'où le pays tire 95% de ses ressources en devises, le gouverneur affiche aussi un ton différent: ceux qui se battent pour que la manne financière pétrolière profite davantage aux communautés locales "ont de véritables arguments.

"C'est vrai qu'ils ont été négligés en termes de développement", reconnait-il.