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Un journaliste et responsable d'ONG arrêté pour "collaboration avec Boko Haram"

Niger - Justice
Le ministre de l'Intérieur nigérien a affirmé mercredi l’arrestation d’un journaliste et responsable d'ONG Moussa Tchangari, qui est très critique sur la situation humanitaire dans le sud-est du Niger, où l'armée combat Boko Haram.
"Depuis un certain temps ce monsieur collabore avec Boko Haram et il mène une propagande active pour propager de fausses nouvelles en lien avec Boko Haram", a expliqué le ministre Hassoumi Massaoudou.

"Toute sa propagande vise à montrer" que "ce sont les Forces de défense et de sécurité nigériennes qui sont les criminels" et "non Boko Haram", a assuré M. Massaoudou, pour qui les autorités nigériennes ne peuvent "tolérer cette collaboration aussi active avec des terroristes" et "une propagation systématique de fausses nouvelles".

Arrêté lundi matin, Moussa Tchangari est poursuivi pour "association de malfaiteurs en relation avec l'entreprise terroriste Boko Haram", a indiqué le ministre de l'Intérieur, un proche du président nigérien Mahamadou Issoufou.

L'arrestation de M. Tchangari, qui dirige l'ONG "Alternative espace citoyen", intervient après des propos critiques de son organisation sur la situation humanitaire dans le sud-est du Niger, où l'armée nigérienne combat Boko Haram.

Début mai, "Alternative" a produit un rapport jugé accablant contre les autorités nigériennes, qui ont fait évacuer quelque 25.000 résidents des îles du lac Tchad par crainte de nouvelles attaques de Boko Haram, après un assaut meurtrier des islamistes nigérians fin avril.

"Aucune disposition n'a été mise en place pour l'accueil" de milliers d'"hommes, femmes, enfants et vieillards" arrivés "exténués, affamés, assoiffés" après avoir "marché plus de 50 km à pied", avait dénoncé M. Tchangari lors d'une conférence de presse.

"La lutte contre Boko Haram ne doit pas servir de prétexte pour violer la liberté d’expression", a regretté Amnesty international mardi soir dans un communiqué. L'ONG internationale appelle à la libération immédiate de Moussa Tchangari.