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Les tribulations du CAR

Togo - Politique
Le comité d'action pour le renouveau ne sait plus à quel combat se vouer. De tribulation en tribulation le parti du bélier noir se coupe de tout.
Il fut l'un des grands partis politiques du Togo. A un moment le premier avant que l'union des forces du changement UFC avec sa puissante machine d'alors ne le relègue au sécond plan.

Dès sa création, le CAR avec à sa tête le charismatique Me Agboyibor était de tous les combats. La CAR par ici, le CAR par là, le parti des déshérités canalisait l'aspiration des bon nombre de togolais à la liberté et à la démocratie.

Il faut dire que la personnalité de son dirigeant d'alors en est pour beaucoup. Me Yaovi Agboyibor était l'archétype même du fils du terroir adepte de discussions et de compromis. Avocat brillant et intellectuel accompli, il a gardé et reflète plus par devers lui, l'image d'un paysan que celui d'un intellectuel.

Son amour de la simplicité et sa capacité à collaborer avec tout le monde en est pour quelque choses.D'ailleurs son combat politique a commencé avec les pauvres paysans qu'il défendait avec acharnement contre les affres de la dictature d'alors.

Pendant que le gouvernement pourchassait nos parents, et interdisait notre alcool local, le fameux Sodabi pour favoriser celui des blancs, Me Yaovi Agboyibor est monté au créneau pour défendre le savoir faire local.

Avec son CATR ( comité d'action contre le tribalisme et le régionalisme) association devenue plus tard parti politique le CAR, Me Agboyibor savait concilier la pratique et la théorie réussissant à implanter le CAR dans les hameaux les plus reculés et se posant en interlocuteur valable et sérieux tant pour la dictature que pour ses amis de l'opposition.

Mais très vite le CAR et Agboyibor se sont confrontés aux réalités de la politique. En bute à la toute puissance de Gilchrist Olympio, la voix du CAR avait de plus en plus de peine à porter.

Arrive la grande trahison d'Édem kodjo, qui avec sa recette de parti charnière rafla la primature à Me Agboyibor dans un tour de passe passe politique piloté par Éyadema.

De guerre lasse et voulant laisser sa marque sur la scène politique Me Agboyibor finit par accepter de devenir premier ministre de Gnassingbé Eyadema. Une décision incomprise des togolais et qui lui coûta la peau des fesses.

Depuis lors le CAR peine a sortir la tête de l'eau. Agboyibor à la "retraite", la nouvelle génération ne fait guère mieux pour redonner au parti sa place d'antan.

Pire on a l'impression que le CAR s'enlise dans une situation de sécond couteau et de parti de moindre importance.Ses actuels dirigeants sans charisme ne font guère le poids.

L'implosion de l'UFC devrait en principe donner un sécond souffle au parti mais malheur pour eux, c'est toute la machine de guerre de l'Ufc qui est devenu l'Anc et en plus fort.

Toujours deuxième de la classe, les dirigeants du CAR ne semblent pas accepter cet état de fait et jouent à l'autruche.La conséquence pour eux est qu'ils sont en lutte au même moment contre l'Anc et au même moment contre le pouvoir. Une lutte difficile à mener et qui isole de plus en plus le CAR.

Les élections présidentielles du 25 avril dernier illustrent cette situation. Tout comme le parti au pouvoir Unir, qui a de la peine a fêter sa victoire, le CAR a eu beaucoup de peine a jubiler pour son appel au boycotte.

Pire le CAR ne propose rien de nouveau aux togolais. Se contentant de servir de réchauffé aux togolais en proposant le rassemblement à l'opposition.

Ses critiques, devenues virulentes et acerbes contre le chef de file de l'opposition et le CAP 2015 n'augurent rien de bon entre les deux partis.

Me Apévon à propos de l'Anc parle "d'un parti d'obédience marxiste qui use de la violence et de l'intimidation" et Jean Kissi de renchérir que "le CAP 2015 va aux élections non pas pour gagner mais pour prendre la rue"

La réalité est que le CAR se sent bien seul sur la scène politique togolaise.Certains togolais disent même que son histoire de boycotte est un deal avec le pouvoir en place.

En refusant de reconnaitre sa vraie place et d'apporter sa juste contribution à la lutte pour la démocratie les tribulations du CAR ne sont qu'à ses débuts.

Pour le moment les deux poids lourds de la scène politique restent UNIR et l'ANC. Ou le CAR surprend tout le monde et s'allie à UNIR ou le CAR accepte le leadership de l'ANC et s'engage dans une coalition qui fonctionne avec un chef.

Ou encore en définitif le CAR continue de poursuivre deux lièvres à la fois en continuant de lutter, et contre UNIR , et contre l'ANC pour finalement perdre le souffle et sombrer.