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Sante Pour la Cause du Togo

Togo - Opinions



Togolaises et Togolais, chers compatriotes, nous voici une fois encore dans la rubrique « Pour la Cause du Togo.» Notre réflexion de ce jour porte sur la Santé, un des secteurs clés, sinon le plus important, dans l’équilibre et le développement des populations vivant sur le sol togolais.
La santé des populations doit être une indéniable priorité des actions gouvernementales. C’est une nécessité de survie car une population malade est improductive. Le secteur de la Santé au Togo est en état de délabrement continu depuis des décennies et c’est avec amertume que l’on constate que nos structures de santé se transforment en mouroirs. Le peu d’intérêt accordé à ce secteur trouve tout son sense lorsqu’on sait qu’il n’y a pas de ministre de la sante au Togo depuis le dernier remaniement ministériel en date du 2014.
Les défis à relever dans ce secteur sont nombreux. Les dysfonctionnements s'expliquent par la mauvaise gouvernance du secteur, la mauvaise exécution des projets en direction de la santé et les insuffisances dans la maintenance des infrastructures de santé. Voici en filigrane 6 points cruciaux que nous relevons :
1. Le financement de la santé : Les ressources financières de la Santé proviennent de trois pôles : le budget de l’Etat, le financement communautaire et l’appui des partenaires au développement. Contrairement à la norme de 15 % recommandée par l’Organisation Mondiale de la Santé, le budget de la santé au Togo n'a jamais excédé les 6 %. En 2014 par exemple, il était de 6,36 %. Cette année 2015, il a connu une révision a la baisse et est passé à 5,48 % soit 1,75% du PIB. Autrement dit, sur toute la richesse que produit le Togo, seulement 1,75 % est consacré à la Santé. On observe aussi une allocation non équitable des ressources publiques par le Ministère de la Santé; et une intervention financière des bailleurs de fonds encore faible et imprévisible. Le tableau de la gestion comptable du Système de Santé Togolais est peu éclairci pour ne pas dire sombre.
2. L’Exécution des projets : Le projet BIDC encore appelé « projet d’équipement des structures sanitaires au Togo » qui a démarré en juillet 2009 portait sur un coût global de 10,5 milliards de FCFA. L’objectif était de renforcer et équiper les plateaux techniques des hôpitaux du Togo, en l’occurrence ceux du CHU Sylvanus Olympio, du Campus de Lomé et de Kara. Mais le constat dans la phase d’exécution du projet est des plus impopulaires : les matériels et équipements achetés n’étaient pas de bonne qualité. La plupart de ces appareils ne fonctionnent plus et sont rangés dans ce qu’on appelle aujourd’hui «le cimetière du projet BIDC».
3. La Gestion des Ressources Humaines : il y a une pénurie importante de personnel de santé qualifié, malgré les recrutements successifs à partir de 2008. La répartition géographique du personnel est extrêmement inéquitable : 75 % des médecins sont concentrés dans la capitale Lomé. On note aussi une faible productivité en l’absence de système d'évaluation des performances et de conditions salariales et professionnelles attractives.
4. La Régulation et contrôle du secteur pharmaceutique : l’Ordre National des Pharmaciens du Togo note qu’en 2014, 30 à 40 % des médicaments consommés dans le pays sont des faux, issus pour la plupart des contrefaçons asiatiques qui inondent le marché. Ces faux antipaludiques, antalgiques, anti-inflammatoires, antibiotiques, antiparasitaires et antifongiques sont incapables de traiter les maladies. Selon l’OMS, ils sont à l’origine de centaines de milliers de décès chaque année dans les pays en développement.
5. Les Infrastructures et équipements : nos hôpitaux traversent actuellement une situation de crise caractérisée par des pannes à répétition du matériel existant eu égard à sa vétusté. Au CHU Kara comme ailleurs dans le pays, "il n'y a pas d'appareil pour le monitorage des malades ; pas d'électrocardiogramme pour explorer la fonction cardiaque ; pas d'oxygène pour apprécier la saturation en oxygène. De même il y a absence d'otoscope pour l'examen du conduit auditif. Les structures sanitaires pour la plupart ne disposent d'aucun appareil de dialyse pour les malades ayant une défaillance en épuration rénale. Les centrales d'oxygène ne fonctionnent plus. Le scanner du CHU Sylvanus Olympio n'a travaillé que pendant six mois en 2013, 4 mois en 2014-2015. Il est toujours en attente de réparation. Celui du CHR Lomé commune n'a jamais fonctionné depuis son inauguration en grande pompe en 2010 par le Chef de l'Etat.

Qui a la sante a tout, qui n'a pas la sante n'a rien. Merci