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25 AVRIL 2015 : ELECTIONS PRESIDENTIELLES AU TOGO Valider d’abord les résultats des bureaux de vote sans « SUCCES »

Togo - Opinions
Quatre prétendants au poste de Président de la République togolaise ont bravé la ruse du candidat du pouvoir sortant au Togo pour finalement aller aux élections présidentielles avec un fichier électoral erroné mais sur lequel un consensus est intervenu dans l’opacité totale. Les cinq protagonistes sont en face d’un dilemme qui risque d’accoucher de la contrevérité des urnes. Rappelons qu’il s’agit de Jean-Pierre Fabre, Président de l’Alliance Nationale pour le Changement (ANC) mais en campagne sous la bannière du CAP 2015 regroupant cinq partis politiques, Prof. Dr. Aimé Tchabouré Gogué, Président de l’Alliance des Démocrates pour le Développement Intégral (ADDI), Gerry Komandéga Taama, Président du Nouvel Engagement Togolais (NET), Me Mouhamed Tchassona Traoré, Président du Mouvement Citoyen pour la Démocratie et le développement (MCD) et Faure Gnassingbé, Président de l’Union pour la République (UNIR) représentant aussi quelques petits partis satellites ayant fait allégeance. Le problème est que personne ne fait confiance à la bonne foi du pouvoir en place qui a organisé ces élections dans les conditions les plus dolosives et déloyales possibles afin d’avoir le maximum de chance de se maintenir au pouvoir.
1. LA RUSE DE FAURE GNASSINGBÉ POUR ROULER LES CANDIDATS DÉCLARÉS

La Diaspora, la 6e région du Togo, exclue du processus électoral par le pouvoir en place ne peut que se contenter d’observer et de prévenir les citoyens togolais sur la répétition ou l’émergence de nouvelles ruses du pouvoir pour frauder. En l’espèce, tout va se jouer sur les annonces des résultats. Car au Togo en matière électorale, les dangers sérieux commencent au moment de l’annonce du résultat consolidé puisque les partis politiques d’opposition en course ont régulièrement refusé d’unir leur forces pour contraindre le pouvoir en place à proposer un processus électoral transparent. Donc, le temps viendra où toute l’opposition, la vraie, se retrouvera, mais ce n’est pas en 2015.

Tous les arrangements passés, récents et officieux risquent de conduire à la répétition de la technique favorite du système Gnassingbé et son parti RPT/UNIR pour usurper la victoire finale : il suffit de ne pas afficher clairement les résultats issus des urnes au niveau des bureaux de vote et de procéder de manière centralisée à une collecte douteuse des résultats qui sont très rapidement annoncés comme provisoires, puis très rapidement suivis de l’annonce de la victoire de Faure Gnassingbé. Le score en lui-même n’est plus déterminant puisque celui-ci ne relève plus de la vérité des urnes. Les observateurs qui ont été autorisés par le pouvoir à venir au Togo se contenteront alors de rappeler que « tout s’est bien passé… et les contestations ne sont pas de nature à modifier le résultat »…

En vérité, Faure Gnassingbé, le Président de la République sortant et Président du parti UNIR et ses agents de son système ne souhaitent parler d’alternance éventuelle qu’en 2025, soit dans 10 ans une fois la victoire de 2015 annoncée et bien ou mal digérée par les uns et les autres. Rapidement chacun criera au retour de la paix et du pardon qui se soldera par quelques attributions de postes à quelques membres de l’opposition, vraie ou fausse. Les postes s’accompagnent souvent de compensations financières dont les montants réels resteront inconnus, du fait de l’Omerta, ce silence coupable fondé sur le consensus où chacun doit avaler « sa couleuvre ». Mais pour l’élection du 25 avril 2015, il ne s’agit pas d’avaler une couleuvre mais un python, tant l’ensemble du processus relève de l’improvisation, de l’illégalité et surtout d’un consensus sur un processus électoral fondés sur des écueils et des pièges dont : l’élection à un tour, la liste électorale déficiente, le système de comptage centralisé incontrôlable, la contestation post-électorale vouée à l’échec, l’achat des consciences liées à la pauvreté et l’humiliation sociale ambiante, etc. Alors, la ruse consiste à réaliser des élections dites propres aux yeux des communautés africaine et internationale qui ont systématiquement accepté l’innommable système électoral du régime Gnassingbé que constitue la contrevérité des urnes. Faure Gnassingbé l’a bien compris et en joue comme d’un instrument de musique mal accordé en :
• organisant une fois les candidatures déclarées et d’autres éliminées, un financement pré-électoral non remboursable estimé autour de 72 millions d’euros par candidat sans compter les arrangements occultes ;
• s’assurant que ceux des Togolais et Togolaises qui ont décidé d’aller voter malgré les importantes anomalies constatées en amont du processus électoral sont prêts à lui pardonner dès lors qu’il « recherchera » la paix et le partage le pouvoir avec une partie de l’opposition et des militaires une fois « réélu » ;
• refusant de déclarer nulle cette élection présidentielle de 2015 si le nombre d’abstentions et de votes blancs dépassent les 50 % du corps électoral ;
• validant à postériori sa première place par un consensus « intra-candidats aux élections présidentielles » sur une liste électorale comportant d’importantes erreurs, sur l’opacité de la transmission des résultats entre les bureaux de vote et les structures de centralisation notamment les Commissions électorales locales et nationale dites indépendantes (CELI et CENI) ;
• consolidant en fait un pouvoir d’ingérence et d’abus de droit au travers d’une Commission électorale nationale indépendante et d’une Cour constitutionnelle pour faire avaliser et valider des résultats issus d’un système électronique plus ou moins préétabli dont le logiciel a pour nom prédestiné « SUCCES », Système unifié de collecte et de centralisation pour les élections et les statistiques ; c’est paradoxalement avec un système similaire que l’opposition s’est systématiquement déjà fait avoir par le passé.
Pour que l’opposition en lice ne se fasse pas rouler à nouveau dans la farine de manioc, il faudra, sans arrangement consensuel, que l’opposition témoigne de son unité afin :
• de contraindre à l’affichage des résultats des bureaux de vote dès la fin des comptages et les résultats des urnes approuvés par les partis et les populations en présence dans le bureau de vote ;
• de ne pas laisser la décision définitive de validation finale au « chef » du bureau de vote dont certains par le passé ont accepté d’afficher la contrevérité des urnes pour quelques sacs de riz « FAURE », quelques billets de banque ou une motocyclette d’occasion ;
• de valider l’information communiquée par le bureau de vote au départ de la transmission et à l’arrivée lors de la réception au niveau des CELI et de la CENI ;
• de procéder au comptage manuel des résultats des bureaux de vote au niveau des structures décentralisées et centralisées de la CENI ;
• de ne valider les résultats de la CENI que sur la base d’un accord (y compris avec les contestations) de tous les représentants des candidats et de la population ;
• de sensibiliser les populations de ne pas croire aux annonces provisoires du Gouvernement qui ne se priverait pas d’annoncer les résultats provisoires en sa faveur.
Bref, la fraude électorale étant devenue une constante lors des élections au Togo, toute recherche de la vérité des urnes doit passer par le refus des résultats centralisés non validés au niveau des bureaux de vote, ce avec un affichage officiel et vérifiable par tous.
Les résultats fournis par les CELI et La CENI ainsi que le mode de transmission des résultats des élections ayant fait l’objet de sévères critiques par le passé, les citoyens togolais doivent s’en méfier et demander à contrôler ces résultats.
Aussi, c’est donc bien le système de centralisation sans vérification au niveau des bureaux de vote qui a toujours posé problème et qui pose encore problème. C’est ce système qui permet à Faure Gnassingbé et son système de pouvoir altérer les résultats issus de la vérité des urnes et d’annoncer une contrevérité des urnes parfois fondée sur l’inversion des résultats. L’opposition désunie mais en lice qui n’a pas remis en cause ce système auparavant vient enfin de prendre conscience de la technique dolosive d’organisation électronique de la contrevérité des urnes au Togo. La fraude électorale au Togo peut contribuer à voler la victoire à celui qui a déjà gagné par le passé les élections présidentielles au Togo.

2. NE VALIDER QUE LES RÉSULTATS DES BUREAUX DE VOTE

Il ne faut donc pas accepter au soir du 25 avril 2015, les résultats peu fiables qui seront issus du Système unifié de collecte et de centralisation pour les élections et les statistiques « SUCCES » par la Commission électorale nationale indépendante (CENI) mais se donner un délai de trois jours au plus pour annoncer tous les résultats bureaux de vote par bureau de vote afin de procéder à la consolidation en toute transparence. Le délai de trois jours se justifie par la possibilité de procéder à des recomptages au niveau des bureaux de vote, et de résoudre les contestations directement au niveau des bureaux de vote.
Les statistiques devront aussi mettre en avant le pourcentage des citoyens togolais qui auront choisi de s’abstenir ou qui sont allés voter « blanc » pour éviter que le sang des Togolais et Togolaises ne coule encore. Les bulletins de vote qui auront été « invalidés » volontairement doivent aussi être publiés. Car la dernière fois, des bulletins valides ont été « invalidés » grâce à la sueur, des doigts sales apposés sur les bulletins ainsi que toutes sortes de procédés malsains.

3. BARRER LA ROUTE A LA CONTREVERITÉ DES URNES

La technique est simple pour renouveler la contrevérité des urnes au Togo. Il suffit de faire des élections apaisées, sécurisées et ensuite inverser les résultats et se proclamer vainqueur grâce à une Commission électorale nationale indépendante et une Cour Constitutionnelle à sa solde. C’est cela la contrevérité des urnes ! Cette pratique a été régulièrement tolérée, organisée, voire suscitée tant par les chefs d’Etat africains amis, mais aussi par la France d’avant le Président François Hollande. Le problème ou la chance pour les autocrates togolais est que François Hollande veut entrer dans l’histoire en ayant « contribué à une alternance effective » dans les pays francophones. Cela semble avoir marché pour le moment au Mali, en cours de préparation au Burkina-Faso et en Centrafrique. Le Togo ne peut échapper à cette loi des séries. Alors la peur a-t-elle changé de camp ?

Pour autant, si Faure Gnassingbé souhaite lui aussi entrer dans l’histoire par la « Grande porte » et sans effusion de sang, il lui suffit, - malgré toutes les velléités de fraudes sur le fichier électoral et demain sur la consolidation électronique des résultats -, d’annoncer lui-même, sa défaite sans utiliser le logiciel « SUCCESS », cela bien avant la CENI et la Cour constitutionnelle. Ce n’est qu’à cette condition que lui et une partie restée propre de son réseau tentaculaire pourront se faire pardonner par le peuple Togolais, et peut-être par Dieu, lui-même…

4. « SUCCES » : INFORMATISATION DE LA CONTREVERITE DES URNES AU TOGO

La CENI propose de « sécuriser les résultats devant les électeurs, en collectant avec un téléphone simple utilisé par deux membres d'un bureau de vote, de tendances politiques opposées, les données électorales avant le transport de l’urne vers la Commission électorale locale indépendante ». Mais pourquoi ne pas compter et afficher directement les résultats dans les bureaux de vote devant tous les citoyens présents dans les bureaux de vote ? Une fois l’affichage effectué avec l’accord d’au moins un parti d’opposition et un parti de la mouvance présidentielle, personne ne pourra remettre en cause la preuve de l’existence du résultat exprimé par le citoyen togolais partout sur le territoire national. Faut-il rappeler que le réseau internet fonctionne par intermittence, mais souvent est totalement défaillant peu avant la nuit des transferts d’information. Le coup de la coupure d’électricité juste au moment des transmissions va-t-il recommencer ?

Le système unifié de collecte et de centralisation pour les élections et les statistiques proposé par M. Clément Aganahi, un consultant informatique franco-béninois spécialisé dans les élections en Afrique, n’a jamais fait l’unanimité quant à sa fiabilité. La ruse consiste à fournir des résultats centralisés sans vérification et sans compatibilité avec ceux des bureaux de vote. L’astuce consiste à s’assurer que plusieurs de ces résultats électoraux sont grossièrement erronés dans un premier temps, puis de procéder à des corrections de façade dans un 2e temps, corrections qui ne mettent pas en cause l’essentiel des résultats en faveur du pouvoir en place. Pour taire cette controverse sur la fiabilité du système électoral électronique « SUCCES », il suffit de procéder à un comptage manuel et de n’utiliser le système SUCCES qu’à postériori pour constater l’ampleur des écarts et de la fraude en rapport avec la vérité des urnes.

Trois des candidats de l’opposition devraient pouvoir trouver une unité d’action en refusant tous résultats issus du logiciel SUCCES qui pourrait, éventuellement encore servir à postériori, après l’annonce des résultats, - les vrais -, à une forme de test grandeur nature d’un système non fiable. Il faut espérer qu’en l’absence d’une unité sur la question entre les quatre candidats, ces derniers ne trouvent pas un consensus de dernière minute dans l’opacité absolue pour accepter de nouveau le logiciel électoral « SUCCES » s’il venait à être « toiletté » et « parfumé » en fonction de l’argent qui aura circulé.
Le logiciel électoral « SUCCESS » n’offre :
• aucune garantie pour la sécurisation des résultats issus de la vérité des urnes ;
• ni aucune assurance quant au contrôle à postériori compte tenu de l’opacité du mode de centralisation et de calcul des résultats.
Bref, le futur du Togo ne peut pas encore dépendre d’un Bug informatique électoral programmé. Au niveau des valeurs et des principes de la vérité, on assiste à une évolution notable et encourageante de l’église catholique au Togo.

5. LA CONVERSION DE l’EGLISE CATHOLIQUE TOGOLAISE

Rappelons à ce sujet que les ecclésiastiques togolais ont majoritairement fini par comprendre qu’ils ne pouvaient continuer à laisser certains d’entre eux soutenir un système fondé sur la contrevérité des urnes. Après tout, tout culte à Dieu se fait sur la base de la vérité et de l’innocence. Faure Gnassingbé a quelques soucis avec les deux principes. Certains ecclésiastiques togolais, par une trop grande naïveté ont cru pouvoir convertir un expert de la contrevérité des urnes en un « agneau » qui se laisserait conduire sur l’autel de la vérité des urnes. C’est méconnaître le droit à la survie des régimes autocratiques, surtout au Togo.

Sur le plan intime, la conversion a toujours été un choix personnel et un acte volontaire. Nul n’a jamais converti son prochain à faire quoi que ce soit si cela ne se fait pas sous contrainte, ou alors la résultante d’un choix raisonné ou/et d’une décision personnelle. Il faut donc se poser la seule question qui éclaire les lanternes :

Est-ce que Faure Gnassingbé, sous la pression des esprits de la vérité, et plus particulièrement, l’esprit de la vérité des urnes, pourra encore continuer à retarder l’autodétermination du peuple togolais, même si les conditions actuelles d’illégalité et de falsification possibles des résultats ont évincé de nombreux candidats valables qui ne souhaitaient qu’apporter mieux-être, vérité, justice, croissance économique partagée au peuple togolais ? La réponse reste plus proche du « oui » que du « non » compte tenu de la non-neutralité de l’armée togolaise, notamment la partie non républicaine.
En effet, QUE FAIRE ? Personne ne doit considérer les résultats consolidés de la CENI, ni des annonces du Gouvernement, encore moins celles de la Cour constitutionnelle du Togo si les résultats des bureaux de vote ne sont pas comptés, recomptés, approuvés par les représentants des candidats et de la population et affichés en toute transparence. Ce sont ces résultats acceptés qui pourront faire l’objet d’une consolidation sans le logiciel SUCCES.

Compte tenu de l’histoire tumultueuse du Togo avec la contrevérité des urnes et l’élimination arbitraire systématique de candidats dangereux, Faure Gnassingbé ou ses affidés militaires - qui le tiennent parfois aussi en otage - pourraient choisir la voie de la répression afin de préserver leurs privilèges aux dépens de la grande majorité du peuple togolais. Tous les militaires ne sont pas sous hypnose de Faure Gnassingbé. Mais ils sont contraints à l’exil après avoir subi les pires tortures et humiliations en prison comme le Colonel Olivier Amah-Poko, le Président de l'Association des Victimes de la Torture au Togo (ASVITTO) qui peut enfin s’exprimer librement en exil bien que le pouvoir de Faure Gnassingbé ait tenté à maintes reprises d’attenter à sa vie.

Il ne faut compter que sur les résultats des quelques 9 000 bureaux de vote et attendre que les annonces soient confirmées d’abord par les candidats, puis les populations et seulement en dernier ressort les observateurs de la CEDEAO et de l’Union africaine dont les termes de référence restent flou et ne portent pas sur la période post-électorale de l’annonce des résultats. La consolidation des résultats par la CENI ne pourra se faire qu’une fois que ces résultats individualisés (bureaux de vote) auront été validés. La fraude devenant très difficile, il ne restera que la contrevérité des urnes. Mais celle-ci ne pourra pas reposer sur des faits documentés, sauf des résultats fantaisistes concoctés d’avance avec la complicité du système électoral intégré CELI, CENI et Cour constitutionnelle. Personne au Togo ne doit croire que des recours seront considérés comme pouvant inverser les affirmations d’un régime RPT/UNIR qui n’a certainement pas oublié de prévoir ce que ses affidés feront, - y compris contre lui -, une fois que leur système de gouvernance opaque et injuste se conjuguera au passé…
Même certains artistes comme King Mensah en mal de succès national et international ont choisi de soutenir discrètement le pouvoir en place tout en niant bénéficier des faveurs en retour. Pourtant, c’est bien lui qui a accepté, en toute conscience et en fonction d’un financement provenant du Gouvernement de Faure Gnassingbé de participer au « sabotage » du concert gratuit organisé par l’ex-candidat Alberto Olympio, Président du Parti des Togolais, au stade de Kégué le 2 août 2014. . Il y a des « confessions » indispensables pour retrouver l’inspiration « divine » même pour les musiciens… Il n’est jamais trop tard pour choisir le chemin de la vérité…

6. L’EGLISE CATHOLIQUE A RETROUVÉ LE CHEMIN DE LA VÉRITÉ, CELUI QUI PRÉCÈDE LA VÉRITÉ DES URNES

En filigrane du vœux et des prières des ecclésiastiques pour « une élection apaisée, démocratique et transparente » au Togo, il faut bien constater que les différentes confessions religieuses se réclamant du christianisme ainsi que les structures représentatives de l’Islam et de l’animisme ne souhaitent pas « servir de caution morale pour un régime sans foi ni loi qui ruse et abuse de la confiance d’institution aussi crédible et impartiale comme les confessions religieuses les plus significatives dans le pays ».

Le Togo, sous l’impulsion du Pape François, issu d’un pays où la dictature et l’arbitraire n’ont pas pu avoir raison de la liberté, de la vérité et du courage, pourrait connaître le vent de « vérité des urnes ». L’honneur et la dignité de Faure Gnassingbé sont d’ailleurs remis en cause par l’Eglise catholique dès lors que celui-ci a refusé de procéder aux réformes constitutionnelles et institutionnelles en 10 ans de pouvoir et surtout a contribué à humilier Monseigneur Nicodème Barrigah-Benissan en refusant d’abord, puis en repoussant dans un futur lointain la mise en œuvre des recommandations de la Commission Vérité Justice et Réconciliation que celui-ci présidait. La réponse a été claire. L’Eglise togolaise ne participera pas en tant qu’organisation à l’observation par la société civile togolaise des résultats de l’élection présidentielle du 25 Avril 2015. Rappelons d’ailleurs que le financement de ces « observateurs nationaux » relève du budget de l’Union européenne transmis directement dans les caisses de Faure Gnassingbé qui choisit, comme bon lui semble, les fameux « observateurs ». L’Eglise catholique apostolique et romaine du Togo semble enfin avoir retrouvé une partie de son indépendance en souvenir du courage de l’archevêque émérite Philippe Fanoko Kpodzro lors de la conférence nationale souveraine.

L’Eglise catholique le fait savoir en rappelant que les déclarations de l’une de leur catholique fervente et accessoirement Présidente de la CENI, Mme Angèle Aguigah, sur la fiabilité du logiciel SUCCESS, le futur « succès » des élections et la crédibilité des annonces à venir pourrait ne constituer qu’un « pur mensonge servi au peuple » togolais. L’Eglise catholique aurait-elle lâché Faure Gnassingbé en choisissant de ne plus se faire manipuler par un apprenti-sorcier catholique né le 6 6 66 ? La neutralité coupable de l’Eglise catholique a pris fin. Cela ne peut qu’aider à l’émergence de la vérité des urnes.

7. RECOMMANDATIONS DU CVU-TOGO-DIASPORA

Quel est le seul pays de la Communauté économique et de développement des Etats de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO) qui n’a pas connu d’alternance depuis les années 1990 ? Le Togo bien sûr.
Alors que le Président sortant du Bénin Yayi Boni a sagement renoncé à toutes velléités d’aller au-delà des deux mandats présidentiels, alors que l’ex-Président Blaise Compaoré s’est fait kidnapper pour « raisons humanitaires » par hélicoptère par la France pour ne pas être jugé par les « hommes et femmes intègres » du Burkina-Faso, on peut se demander de quelle manière Faure Gnassingbé mettra fin à son pouvoir usurpé à la tête du Togo ?

La manière élégante serait tout à son honneur. Il suffirait tout simplement d’abord de reconnaître que ni lui, ni son père n’ont jamais gagné des élections au Togo sur la base de la vérité des urnes. Une telle confession est-elle impossible ? Assurément ! Mais rien n’est impossible à Dieu disent les ecclésiastiques qui pour certains refusent de s’alimenter pour cela. Mourir de faim pour Faure Gnassingbé un vrai paradoxe !

Alors les priorités sont claires et évidentes. Il convient de :
• s’assurer qu’aucun Togolais et Togolaise ne meure, ne soit blessé, ne soit humilié, ne soit spolié au Togo lors de la phase postélectorale des élections présidentielles du 25 avril 2015 ;
• de rejeter d’avance les résultats issus du Système unifié de collecte et de centralisation pour les élections et les statistiques (SUCCES) même si l’un des candidats, M. Gerry Taama a d’ores et déjà accepté les résultats qui seront produits par le logiciel SUCCESS en se demandant aussi pourquoi les partis qui siègent à la CENI comme l’ANC n’ont pas soulevé ce problème plus tôt ; et
• ne pas faire de consensus opaque entre candidats de l’opposition pour accepter des résultats qui ne reflèteront pas la vérité des urnes.
En effet, déjà que les résultats des élections présidentielles de 2015 au Togo ne seront pas « exempts d’erreurs » comme au demeurant le fichier électoral, il faut s’assurer que l’altération des résultats par la fraude électronique soit empêchée. Il y va de la conscience éthique des candidats de l’opposition, mais aussi de la population elle-même qui semble vouloir faire une distinction :
• entre le maintien de la « paix » confondue avec le « silence des cimetières » ; et
• l’émergence de l’autodétermination et le changement que constitue la vérité des urnes, malgré les ruses, l’achat des consciences et l’argent déployés par le système au pouvoir.
C’est donc dans des conditions électorales douteuses et avec un scrutin à un tour que les 3,5 millions d’électeurs togolais, chiffre qui est « tombé à 3 millions » puis remonté à 3,5 millions sans contrôle et sans la Diaspora - qu’une partie des citoyens togolais vont choisir ou pas, le prochain Président du Togo. Alors, pour ceux qui iront malgré tout voter,

Aussi, le CVU-TOGO-DIASPORA :
1. rappelle que le logiciel « SUCCES » choisi par le Gouvernement de Faure Gnassingbé n’est pas fiable et n’est pas totalement sécurisé ;
2. préconise que les résultats issus de SUCCES » ne servent pas de référence pour les résultats exprimant la vérité des urnes surtout si la disponibilité des Procès-verbaux des résultats au niveau des bureaux de vote ne sont pas mis à disposition des membres du bureau de vote et de la population pour contrôle immédiat et à postériori ;
3. suggère fortement aux candidats de l’opposition de tout faire pour ne pas accélérer la publication des résultats provisoires issus du système SUCCES mais de procéder à un comptage manuel plus efficient préalable à la consolidation, source de falsification et d’inversion des résultats.
Après les élections du 25 avril 2015, la fête de l’indépendance togolaise du 27 avril 2015 ne doit en aucun cas servir de prétexte à une fête si les résultats de cette élection présidentielle sont encore fondés sur la contrevérité des urnes.
22 avril 2015.

Dr Yves Ekoué AMAÏZO
Coordonnateur général
© Cvu-togo-Diaspora.org