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Gilbert Bawara en mission pour un coup de force électoral

Togo - Politique
Une seule hirondelle ne fait pas le printemps, dit-on souvent. Mais le ministre de l’Administration Territoriale, de la Décentralisation et des Collectivités Locales Gilbert Badjilembayena Bawara fait tout seul son printemps au nom du pouvoir des Gnassingbé. Il s’offre toutes les occasions pour débiter son glaive sur les acteurs politiques de l’opposition et de la société civile. Alors que Bawara déclare être en tournée citoyenne de sensibilisation pour une élection apaisée et sans violences, il n’a de cesse de verser dans des provocations et des propos orduriers qui n’attisent que la tension.
Bawara en mission pour terroriser les populations

Depuis quelques jours, M. Bawara est en tournée à travers le Grand Lomé pour sensibiliser les populations sur les enjeux de la présidentielle, les vertus de la paix et de la tolérance pour un scrutin apaisé au Togo. De Bè à Sanguéra en passant par Agoè-Nyivé, Sogbossito, Légbassito, il continue son show. Malheureusement, ses déclarations sont déplacées et suscitent plutôt dégoût, indignation et révolte.

A l’étape de Sanguéra, Bawara ne s’est pas empêché de déclarer expressément à l’endroit des habitants que « Si jamais un d’entre eux pose un acte qui est de nature à créer l’insécurité, qui est de nature à créer la violence, vous pouvez être certains, nous allons le placer à l’endroit où il va avoir le temps pour réfléchir. Nous les suivons de près ; celui d’entre eux qui franchira la borne entre la liberté d’opinion et de l’autre côté l’ordre public, nous allons l’aider à mieux réfléchir en le laissant là où il y a un peu plus de calme et de tranquillité … ». Ces propos indignes d’un ministre attisent plutôt la tension.

A propos des revendications de la Synergie des Travailleurs du Togo (STT), Bawara soutient que « nous ne pouvons satisfaire les revendications sociales que si au lendemain des élections, nous impulsons une nouvelle dynamique à la croissance économique ». Alors que le Togo organise le scrutin présidentiel sur fond propre à hauteur de plus de 18 milliards, c’est tout ce que Bawara trouve à dire face à des travailleurs meurtris et décidés à aller au bout de leurs revendications. Tous les acteurs politiques qui exigent l’audit du fichier et la transparence dans la transmission des résultats ont été passés aux moulinettes par le détestable Bawara. Selon plusieurs observateurs, Bawara est en mission pour terroriser les populations afin d’opérer le passage en force. C’est d’ailleurs pour cette raison qu’il a fait venir le trafiquant électoral Clément Aganahi pour la transmission des fausses tendances comme cela a été le cas lors des législatives du 25 juillet 2013.

Au demeurant, Bawara doit reconsidérer sa position belliqueuse qui n’apporte rien à l’instauration d’un climat de paix, de sécurité et de démocratie véritable. Comme c’est arrivé au Nigéria, un pouvoir qui se présente aux élections avec un bilan fantomatique doit s’attendre à une fessée électorale au lieu de compter sur la force militaire et les fraudes pour s’imposer.

Kokou AGBEMEBIO