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La STT confirme l’instrumentalisation des élèves

Togo - Societe
La Synergie des Travailleurs du Togo (STT) a annoncé avant-hier lors d’une conférence de presse à la Maison de la Santé, le report au mercredi 8 avril prochain de sa grande marche nationale initialement prévue le 02 avril pour voir aboutir sa plate forme revendicative. Argument avancé : respecter le délai des cinq (5) jours exigés par la loi sur les manifestations. Tout le monde aura cependant compris que la motivation première de ce report est de s’assurer le soutien des élèves, en vacances jusqu’au 07 avril.
En effet, la loi sur les manifestations impose aux organisateurs un délai de cinq (5) jours francs entre le dépôt du courrier informant les autorités compétentes et la tenue de l’évènement. C’est pour respecter cette exigence légale que la centrale syndicale aurait sursis selon ses leaders, à l’organiser le 02 pour lui préférer le 08 avril.

Cette explication aura peu convaincu surtout pour une STT aussi bien organisée, et qui a déjà à son actif des manifestations publiques. En réalité, c’est la crainte d’avoir une faible mobilisation qui aurait obligé les dirigeants de la centrale à repousser d’une semaine leur marche.

Il est patent que les bataillons les plus importants de la STT viennent des secteurs de la Santé et de l’Education. Et que c’est la vie tournant au ralenti dans les centres de soins pendant les jours de grève, associée au déferlement des élèves dans les rues du pays, qui donnent davantage d’ampleur à la fronde sociale qu’elle entretient. De fait, projeter une manifestation pendant la période où justement professeurs et élèves sont en vacances, c’est prendre le risque d’un fiasco qui impacterait négativement sur la suite du bras de fer qui l’oppose depuis plusieurs mois au gouvernement. Risque d’autant plus grand que l’administration générale suit de moins en moins les mots d’ordre et que plusieurs enseignants commencent à s’interroger sur la pertinence de la stratégie. Voyant par ailleurs avec une certaine panique, leur fiche de paie fondre au soleil à cause des jours de grève non payés.

ACCUSATIONS !

Plusieurs ministres ont récemment accusé les leaders de la STT d’avoir des motivations inavouées derrière les revendications sociales. Des informations non confirmées ont également fait état de visites régulières, effectuées en semi-clandestinité, par ces responsables à un diplomate en poste au Togo ; de même que des discussions formelles entre la centrale et l’Alliance Nationale pour le Changement (ANC) de Jean-Pierre FABRE, candidat au scrutin du 25 avril. Si les intéressés ont toujours nié ces accusations et qualifient de délires d’ " illuminés" les informations sur leur rapprochement avec l’ANC, il n’en demeure pas moins que leurs sorties médiatiques et leurs déclarations parfois d’une rare violence ces dernières semaines, ne lèvent pas totalement le doute sur leurs réelles intentions.

Au contraire. Organiser une série successive de grèves dites sèches en pleine période électorale et projeter une manifestation de rue sur l’ensemble du pays, à deux jours de l’ouverture officielle de la campagne électorale, peuvent difficilement être considérés comme des démarches anodines, sans aucune arrière-pensée ; quelle que soit la bonne foi dont se prévalent les dirigeants de la STT.

Il est en effet de tradition dans tous les pays, que s’installe une trêve sociale peu avant les élections, pour ne pas influencer le vote des électeurs ; et peu après, période qualifiée de période grâce, permettant au président ou à la majorité élue, de prendre ses marques.