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Le report du scrutin diversement apprécié par les acteurs politiques

Togo - Politique
Initialement prévue au 15 avril, l’élection présidentielle au Togo se déroulera finalement le 25 avril prochain, soit un report de dix (10) jours. La décision a été prise en Conseil des ministres du vendredi 27 avril 2015, tenu au Palais de la Présidence de la République de Lomé et présidé par le Chef de l’Etat, Faure Essozimna Gnassingbé.
Ce report, selon le Conseil des Ministres tient compte de la recommandation formulée par le Président en exercice de la CEDEAO, le Président ghanéen John Mahama Dramani, au terme de sa visite, le 24 mars 2015 à Lomé, et de ses échanges avec les autorités togolaises, ainsi qu’avec les candidats à l’élection présidentielle et la Commission électorale nationale indépendante (Céni).

"Cette démarche traduit la volonté d’ouverture, l’esprit conciliant du Gouvernement et son souci de décrisper davantage le climat politique en vue d’une élection présidentielle apaisée et sereine", lit-on dans le communiqué sanctionnant le Conseil des ministres.

Cependant, cette décision est loin de faire l’unanimité. Le professeur Aimé Gogué, fait parti des premières personnes à réagir suite à ce report. Le Candidat du parti Alliance des démocrates pour le développement intégral (Addi) n’est pas d’accord sur le report de l’élection. Dans une émission sur une radio locale, il a expliqué que ce délai ne permet pas de résoudre tous les problèmes liés à l’organisation de cette élection notamment le problème du fichier électoral. Selon lui, la proposition faite par le Président en exercice de la CEDEAO, est sans fondement.

Pour son Conseiller, Nangbadja Kampatibe, la CEDEAO est" dans la sauce du gouvernement » togolais. « A chaque fois qu’il y a des élections au Togo, nous constatons que c’est au dernier moment que la CEDEAO se présente pour généralement nous inciter à participer aux élections. Ils ne se sont jamais présentés pour dire que la situation est si compliquée, qu’il faut surseoir les élections pour éviter le pire. Quand la CEDEAO arrive, c’est pour encourager les élections" , a déploré le conseiller d’Aimé Tchabouré Gogué.

Me Dodji Apévon du Comité d’action pour le renouveau (Car) pour sa part, trouve que la proposition faite par le Président John Mahama est « extrêmement grave". "Nous réclamons depuis des mois les reformes mais ces gens là n’ont rien fait dans ce sens. Et aujourd’hui, ils viennent gaillardement nous dire qu’il faut reporter les élections de dix jours ? C’est comme cela qu’ils font la démocratie chez eux au Ghana ? C’est dans dix jours qu’on va régler le problème du fichier électoral ?", s’est interrogé Me Dodji Apévon.

"Nous n’avons pas demandé 10 jours de report. Ce que nous dénonçons aujourd’hui, c’est que les élections ne se préparent pas dans de bonnes conditions", s’est plaint Gerry Taama, Candidat du Nouvel engagement togolais, de son côté.
Parallèlement, pour le ministre de l’administration territoriale, des Collectivités locales et de la décentralisation, M. Gilbert Bawara, ce report doit plutôt être considéré comme une mesure de détente du climat politique

"A l’issue des entretiens du Président de la CEDEAO avec le gouvernement, le Chef de l’Etat, les candidats à l’élection présidentielle, la Commission électorale nationale indépendante, il a proposé le report du scrutin électoral et le gouvernement ne voit aucun inconvénient à ce report. Si ce report permettra de compléter les travaux de la mission de l’OIF au Togo, de déterminer les bureaux de vote, d’améliorer et de renforcer l’éducation et la sensibilisation des citoyens, il doit être considéré comme une mesure de détente du climat politique", a- t-il déclaré.

Au regard de toutes ces divergences qui entourent le scrutin, la question qui reste suspendue sur toutes les lèvres est de savoir si les élections vont se dérouler dans le calme et sans violences comme le souhaitent les uns et les autres.

Hélène Doubidji