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Vendre du Tchoukoutou pour pousser ses enfants dans les études, dame Mazalou, un exemple à suivre.

Togo - Societe
Lassa Elimdè est une localité à environ 10 km de la ville de Kara. Nous sommes dans le petit marché dudit village reconstruit dans le cadre du programme de développement communautaire en zones urbaines (PDC-ZU) grâce l’assistance financière de Togo Terminal, filiale du Groupe Bolloré à travers l’Agence nationale pour le développement à la base (Anadeb).
Ce marché construit en deux hangars, et servant de plateforme pour de nombreuses femmes de cette localité qui sont les bénéficiaires directes, a fait l’objet d’une visite le 26 mars dernier. Il faut le rappeler, le PDC-ZU a été exécuté dans trois villes du Togo : Lomé, Kara et Dapaong.

A Lassa Elimdè, la plupart des femmes mènent de petites activités génératrices de revenus (Agr).La plupart vendent des tomates, du sel, bref, de petits condiments,des légumes et des produits vivriers.

A côté de ces revendeuses, on trouve aussi celles qui vendent du Tchoukoutou, une boisson locale à base de mil très prisée par la population.

Dame Mazalou, belle femme au sourire jovial est une de ces vendeuses de Tchoukoutou et ceci depuis douze ans.

Sa seule source de revenu reste la préparation et la vente de cette boisson. Une activité qu’elle dit avoir apprise chez sa mère. Mariée et mère de deux enfants (une fille et un garçon), c’est avec cette activité qu’elle arrive à subvenir aux besoins de sa famille.

Grâce à cette activité, notre revendeuse est une femme épanouie, pleine d’ambitions pour ses enfants car elle même n'a pas eu beaucoup d'opportunités dans son enfance.Elle dit se battre pour que, ce qu’elle n’avait pas pu faire, soit réalisé par ses deux enfants. "Si je me bats tous les jours pour mes activités, c’est pour être en mesure de supporter mes enfants dans leur cursus scolaire", nous a-t-elle expliqué.

"Mon plus grand souhait, c’est que, au terme de leurs études, ils deviennent de grandes personnalités de ce pays".

S'agissant de ses gains journaliers, dame Mazalou reste méfiante. Elle n'a pas voulu nous le dire mais a finit par céder histoire d'encourager les autres femmes aussi à faire quelque chose. "Par jour, j'épargne 300 fcfa auprès d'une tontine et je rentre avec au moins 700 FCFA. De quoi faire tourner la cuisine, nous a t-elle expliqué tout en souriant.

Toute maquillée et assise devant son étalage de boisson le jour de la visite du marché par une délégation de Togo Terminal et de l’ANADEB,le hangar de dame Mazalou attire foule.

A ces clients à qui nous avons tendu notre micro pour savoir pourquoi avoir décidé de venir boire chez dame Mazalou alors que d’autres femmes vendent la même boisson, la réponse a été plus que claire : "Elle accueille bien et fait une bonne boisson. Je viens très souvent pour boire et causer avec des amis. Je connais cette dame depuis six ans. Ma prière pour elle, c’est qu’elle ait longue vie pour continuer à nous préparer notre boisson", témoigne un cultivateur visiblement grand amateur de tchouk.

"C’est une dame qui fait bien sa boisson et sert bien aussi raison pour laquelle, moi je la préfère plus que les autres", renchérit un enseignant du confessionnel avant d'ajouter "Mr le journaliste, si tu me vois en ce moment ici, c'est à cause de la grève. Nous sommes fatigués et pauvres, il faut que le gouvernement pense aussi aux autres togolais".

Pour faire du commerce de la boisson locale, à en croire notre revendeuse, point n’est besoin d’avoir des millions. Avec 15000 voire 30. 000fcfa, c’est largement suffisant pour un début.

Interrogée sur le Fonds national de la finance inclusive (FNFI), notre revendeuse dit avoir entendu parler et avait même mené des démarches pour plus d'informations. Seulement elle entend de constituer avec d’autres femmes un groupe solidaire pour pouvoir bénéficier de ce crédit de 30.000fcfa. Somme qu’elle compte prendre pour consolider un peu plus ses activités.

A.L Y