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La prochaine présidentielle est une « comédie qui ne fait pas rire » Farida Nabouréma

Togo - Politique
La jeune togolaise de la diaspora, Farida Bemba Nabourema revient sur le processus électoral en cours au Togo. A l’en croire, on ne peut jamais parler d’une élection crédible au Togo, du moment où le pays restera entre les mains des « despotes ». Lecture !
Farida Bemba Nabourema

Je suis de ceux qui ne croient pas du tout en la possibilité d’avoir des élections crédibles au Togo aussi longtemps que ce pays sera dirigé par des despotes. Heureusement, je ne suis pas la seule à le croire et même ceux qui se réclament anti-RPT-UNIR et accompagnent ce processus sont convaincus de la mauvaise foi du régime au pouvoir. Toutefois d’aucuns clament que le contentieux qui découlera des élections frauduleuses peuvent conduire à un soulèvement populaire. Et cela me désole que l’on attende un contentieux électoral pour une révolution.

Mais les partis politiques ont tout à gagner de cela. Quand on demande au peuple de réclamer la victoire d’un individu, ou un groupe de gens, on arrache au peuple, son pouvoir car les gens sont appelés à faire des sacrifices pas pour ce en quoi ils croient, mais pour celui en qui ils croient. Ils deviennent des sujets qui se battent pour des individus et non pour des valeurs et des principes. Je trouve cela très outrageant.

Je veux voir le peuple togolais se battre pour sa propre destinée, pour son futur et pour le bonheur de ses enfants. Pas pour que X prenne le pouvoir. Et pour cela, nous n’avons pas besoin d’élections. Des élections doivent avoir lieu uniquement quand le peuple aura le pouvoir d’imposer son choix au monde. Et par le monde je désigne cet ensemble de groupes de pression, ou plutôt d’oppression que l’on qualifie de communauté internationale.

J’ai mal que l’on aille quémander de l’aide auprès des institutions étrangères qui n’ont rien à cirer de notre liberté et qui plutôt œuvrent pour son contraire. Je suis énervée par la naïveté criarde de ces personnes qui se réclament leaders politiques qui pensent que les kiosques du néocolonialisme appelés institutions régionales peuvent apporter une solution à notre problème.

Nous voulons faire partir un régime incompétent qui nous a été imposé par des ennemis de notre liberté et nous ne pouvons pas aller cogner à la porte de ces ennemis pour faire partir leurs propres employés. Je voudrais que pour une fois, nous Togolais nous battions pour nous et comptions sur nos forces internes. Que nous croyions fermement en notre pouvoir que depuis des décennies nous refusons d’exercer. Que nous arrêtions de nous illusionner sur l’amitié des autres nations car les nations n’ont jamais eu d’amis.

Par ailleurs, je ne finirai pas sans faire un coucou répugnant à ces personnes véreuses qui exploitent la somnolence du peuple. Et ici, je parle de ces soient disant défenseurs des droits de l’homme qui le jour réclament les réformes institutionnelles et constitutionnelles et scandent : « pas de reformes, pas d’élections » et le soir vont déposer des demandes de financement auprès de l’Union Européenne pour soit disant superviser des élections qu’eux-mêmes disent vouloir empêcher. Il faudrait que ces aigrefins qui se reconnaitront sachent que tous les togolais ne sont pas incultes et naïfs et nous les avons bien à l’œil.
La scène politique togolaise est à pleurer car chacun se bat pour son petit poste ou sa poche trouée. Mais je ne suis pas de ceux qui fuient les difficultés, je les affronte. Je ne suis pas de ceux qui abandonnent parce que tout va mal mais plutôt de ceux qui mènent ce combat justement parce que tout va mal.

Les prochaines « élections présidentielles » au Togo sont un fiasco pour une pas dire une comédie qui malheureusement ne me fait pas rire. Et comme je n’ai jamais pensé qu’elles puissent être une voie pour l’avènement de la démocratie au Togo, je l’ignorerai tout simplement.
Que ceux qui y croient aillent voter et que ceux qui n’y croient pas laissent les croyants rêver de leur paradis tout en cherchant à leur tour une véritable porte de sortie ! Nous ne pouvons guère leur demander d’abandonner cette dangereuse aussi longtemps que nous ne leur auront pas trouvé une meilleure. Et souvent, l’on apprend mieux des expériences que des conseils.