Vous etes sur la version ARCHIVES. Cliquez ici pour afficher la nouvelle version de iciLome.com
 1:48:20 PM Mardi, 16 Avril 2024 | 
Actualité  |  Immobilier  |  Annonces classées  |  Forums  |  Annuaire  |  Videos  |  Photos 


Interview exclusive du Président du PNP/ Me Tikpi ATCHADAM : « Il n’y aura pas d’élections sans reformes. Le Peuple prendra sa responsabilité dans la légalité »

Togo - Politique
Le Président National du PNP : Parti National Panafricain, Salifou Tikpi ATCHADAM également membre du tout nouveau collectif « Tchoboé » s’est prononcé au cours d’une interview exclusive à la Rédaction de Plume Libre sur plusieurs sujets d’actualité nationale.

"Le Parti National Panafricain va mettre tout en œuvre pour réclamer les reformes avant les élections. S’il n’y a pas de reformes, il faut utiliser tous les moyens légaux pour qu’il n’y est pas d’élections", dit entre autre le Leader du PNP.
Lisez plutôt l’intégralité de l’interview.

PLUME LIBRE : Me Tikpi Salifou ATCHADAM, vous êtes le Président National du PNP : le Parti National Panafricain. Est-ce que vous pouvez vous présenter encore mieux pour ceux qui vont vous lire ou vous écouter ?

ATCHADAM : Merci de me tendre votre micro. Comme vous le savez déjà, je suis Tikpi Salifou ATCHADAM. Je suis juriste et anthropologue.

PLUME LIBRE : Dites nous, votre parti se situe dans quelle tendance ? Êtes-vous de l’opposition, de la mouvance présidentielle ou du centre ? Où vous situez vous exactement ?

ATCHADAM : Vous voulez que nous soyons de la mouvance présidentielle pour continuer la forfaiture, l’exploitation du Peuple Togolais ? Vous voulez que nous soyons de la mouvance présidentielle pour perpétuer les souffrances, les dénis de justice, l’impunité ? Pour perpétuer la descente aux enfers des populations affamées ? Pour perpétuer la violation des droits de l’Homme ? Non. Ce n’est pas le cas. Le parti est même né pour faire en sorte que l’on en finisse avec ce régime. Voila un pays ou quelqu’un a gouverné pendant longtemps et après il a positionné son fils pour gouverner à son tour. Cela fait plus d’un demi-siècle qu’une seule famille nous gouverne. Le PNP est un parti d’opposition qui entend œuvrer en tant que tel à court terme à l’alternance. Et nous sommes prêts à nous battre avec tous les moyens légaux à notre disposition. Il faut que ce régime parte pour que le Togo connaisse la démocratie et le développement.

PLUME LIBRE : L’actualité nationale est dominée par la question des reformes. Aujourd’hui, au niveau du PNP, que pensez vous de la question des reformes. Reformes avant les élections ou reformes après les élections.

ATCHADAM : Il faut faire les reformes avant toute élection. Le principe au PNP, c’est que l’on doit opérer obligatoirement les reformes. Maintenant on se rend compte que le Chef de l’Etat qui a parlé des reformes, qui a signé l’APG (ndlr : Accord Politique Global), a fabriqué un coffre qui s’appelle Awa Nana (ndlr le Médiateur) dans lequel il a bloqué les reformes. Il faut lui rappeler ses engagements. Le PNP se battra avec d’autres partis politiques et la société civile pour que Faure GNASSINGBE respecte ses engagements. C'est-à-dire qu’il entreprenne les reformes. S’il n’entreprend pas les reformes ,je ne crois pas qu’il puisse avoir des élections. Nous ne pouvons pas aller aux élections s’il n’y a pas de reformes. Il faut que le Peuple se mette debout pour arrêter ça. Le peuple doit prendre ses responsabilités. Et le Parti National Panafricain va mettre tout en œuvre pour réclamer les reformes avant les élections. S’il n’y a pas de reformes, il faut utiliser tous les moyens légaux pour qu’il n’y est pas d’élections. Il n’y aura pas d’élections sans les reformes. Le Peuple prendra sa responsabilité dans la légalité. Je ne crois pas que les élections sans les reformes constituent une solution pour le pays.

PLUME LIBRE : Aujourd’hui, quelles sont vos relations avec les autres partis politiques et les autres leaders ? Pensez-vous qu’une candidature unique de l’opposition est encore possible.

ATCHADAM : Le PNP ne parle pas encore de candidature pour le moment. Nous parlons de reformes. S’il n’y a pas de reformes, il faut que le Peuple Togolais empêche les élections de se tenir.

PLUME LIBRE : Comment ?

ATCHADAM : Par des mouvements reconnus par la Constitution de notre pays. Il y a une loi qui réglemente les manifestations publiques. C’est une loi togolaise. Et j’ai toujours rappelé que ceux qui manifestent dans la rue ne sont pas des hors la loi. Tout ce qu’il faut c’est manifester pacifiquement et exiger les reformes. Et si les reformes ne sont pas faites, il faut tout simplement demander le départ de Faure GNASSINGBE du pouvoir. Le PNP est très clair là dessus. Nous demandons à Faure GNASSINGBE d’opérer les reformes. Il doit ramener le dossier des reformes sur la table et l’opérer. S’il n’opère pas les reformes, nous demanderons qu’il quitte le pouvoir. C’est très clair et les mots sont très courts.

PLUME LIBRE : Mais Me ATCHADAM de quoi disposez vous comme force pour pouvoir exiger par exemple le départ de M. Faure GNASSINGBE, élu Président.

ATCHADAM : Le Peuple est là. La demande du Peuple est très claire. Le Peuple demande l’alternance. Pour y arriver, le Peuple ne demande que l’union de l’opposition. Cette union est possible. L’union d l’opposition est possible. Il y a des initiatives en cours. Je peux vous le dire. Une mobilisation est possible pour demander les reformes. Voilà la voie.

PLUME LIBRE : Mais aujourd’hui avec les marches qui sont galvaudées, vulgarisées on a comme l’impression que l’essence est perdue. On a comme l’impression que les marches n’ont plus la puissance d’antan. Pensez-vous en toute franchise qu’aujourd’hui on peut se retrouver au Togo dans une situation comme ce fut le cas au Burkina Faso. Ne pensez vous pas que les citoyens togolais sont un peu dégoutés des marches ?

ATCHADAM : Non. Il faut simplement changer les stratégies. Le Peuple attend l’alternance. Mais le Peuple veut l’union de l’opposition, une synergie de l’opposition pour parvenir. C’est possible. Les discussions sont en cours. Aujourd’hui, il s’agit de mettre tout le monde d’accord. Toutes les forces en lutte pour l’alternance doivent se mettre d’accord et demander au Peuple de se mettre debout. Il y a des initiatives. Comme nous le disions tout récemment à une conférence de presse, il s’agit de mettre toutes les forces en lutte pour l’alternance ensemble. Et demander au Peuple de sortir, de se mettre débout. Mais en même temps, jouer la synergie en coordonnant la lutte avec la diaspora. Il s’agit de faire en sorte qu’à une date D, tout le monde manifeste. L’alternance est une demande nationale. Et la diaspora doit se joindre aux manifestations. Il faut que les Togolais sortent. Que les amis du Togo sortent. Ce qui veut dire que nous devons faire des manifestations simultanées au Togo, aux Etats Unis, au Canada, en France, en Angleterre, en Allemagne et autres. Les Togolais devront manifester partout pour faire partir ce régime. Ça ce n’est pas de la mer à boire. Ce n’est pas de la mer. Ce n’est pas de la mer à boire aux Burkinabés, au Maghreb. Je le dis et je le répète, ce n’est pas de la mer à boire. Le Peuple Togolais a déjà démontré de quoi il est capable. Il faut juste une union des forces en lutte pour l’alternance.

PLUME LIBRE : Le départ précipité de l’actuel Chef de l’Etat dont vous parlez serait-il la solution ? Les textes tels qu’ils existent aujourd’hui permettent à Monsieur Faure GNASSINGBE de se présenter si le veut. Ne pensez vous pas que l’opposition devrait plutôt s’organiser pour le battre dans les urnes.

ATCHADAM : Dans quelles urnes ? Et au bout de quel processus ? Vous savez que j’ai fais la CENI. Le processus est bâclé. Je vous dis qu’on inscrit des gens en violation de la loi aujourd’hui. Que croyez-vous ? Il faut mettre fin à ce système. La Constitution de 1992 a été une constitution consensuelle. Même Eyadema a appelé la population à voter cette constitution. Un seul parti politique : le RPT révise la constitution, sans consensus en 2002 et en 2005. On affaiblit le Premier Ministre. On renforce le pouvoir du Président de la République. On saute la limitation du mandat présidentiel. En réalité le constitutionalisme c’est la limitation de pouvoir dans ses prérogatives et dans le temps. Si vous avez une constitution qui ne limite rien, cela veut dire que ce n’est pas le constitutionalisme. Comment peut-on concevoir que notre constitution actuelle ne limite rien. C’est en 1992 que le Peuple Togolais a dit : nous ne voulons plus, eu égard à ce que nous avions vécu avec Eyadema, que quelqu’un nous gouverne encore pendant plus de dix ans. Est-ce parce qu’on a révisé la constitution qu’il est possible d’effacer dans la mémoire collective des Togolais que Faure GNASSINGBE nous a gouverné déjà pendant 10 ans ? Ce n’est pas possible. Nous avons cela dans nos esprits, ce qui s’est passé il y a de cela 10 ans. Les reformes s’imposent. Au nom de la Constitution de 1992, Faure a déjà fait 10 ans, et il doit partir. Pourquoi Faure s’impose à nous ? Pourquoi Faure GNASSIGBE s’impose au Peuple Togolais ? Pourquoi ? Messieurs les journalistes, pourquoi ? Est-ce que le Togo a une dette envers le régime, envers la famille GNASSINGBE. Dites moi, mes frères et sœurs, est ce que le Togo doit payer une dette à la famille GNASSINGBE ? Mais alors pourquoi ? Que doit le Togo à la famille d’Eyadema ? Faure GNASSINGBE parle de réconciliation mais rien. Il n’a rien fait pour cela. Moi je le dis, il n’est pas capable de se réconcilier avec son frère, même père. Et qu’attendez-vous de cet homme. Au niveau d’UNIR, à part Faure GNASSINGBE, il n’y a pas d’autres candidats ? Voila un parti qui n’est pas capable d’opérer l’alternance au sein même de son vestibule c'est-à-dire, il n’est pas capable d’opérer l’alternance au sein du vestibule UNIR. C’est un candidat naturel. UNIR désigne Faure. UNIR ne peut pas désigner un autre candidat ? Il faut savoir que le combat que nous menons est aussi au profit d’UNIR. Si Faure se mettait de coté, les gens allaient déposer leur candidature. Mais moi je le dis. Il n’y a pas de liberté d’expression à UNIR. La démocratie est loin d’UNIR. Alors pour nous, c’est très clair. Ils ont modifié la constitution sans consensus. Nous ne sommes pas d’accord. Le Peuple doit exiger les reformes et le retour à la constitution de 1992. Faure GNASSINGBE a déjà fait 10 ans, il faut qu’il parte. Il ne faut pas amadouer Faure GNASSINGBE. Allons-nous sacrifier le Peuple Togolais pour les intérêts de Faure GNASSINGBE ? Je ne comprends pas. Pour le PNP, c’est très clair. Nous revendiquons les reformes et le retour à la constitution de 1992. Si Faure se met de côté, on pourra discuter de garantie. Une transition peut être conduite avec UNIR. Je l’ai dis sur d’autres médias. Mais s’il s’entête, il aura choisi. Voila la position du PNP. Elle est très claire.

PLUME LIBRE : Mais aujourd’hui est-ce que l’opposition peut parler d’une seule voix pour pouvoir contrer le parti UNIR ? Le constat est là, au niveau de l’opposition vous êtes très divisés. Même si vous, vous ne vous présenter pas aux prochaines élections, il y en a qui seront quand même candidat face à Faure.

ATCHADAM : De toute façon même si toute l’opposition ne se présentait pas comme candidat à la présidentielle, le régime va se créer d’autres candidats. Vous vous souvenez des candidats d’Eyadema. Je ne donne pas les noms. Ils vont se fabriquer même leur opposition. Ce sont des gens qui sont dans la logique de conservation du pouvoir, c’est tout. Il y a un seul objectif à UNIR, conserver le pouvoir. Même les infrastructures, les rues dont on vous parle c’est pour conserver le pouvoir. Mais, parallèlement on sait que le peuple a besoin de pains, que le peuple a besoin de pétrole, certains citoyens ont besoin de 1000F, de 5000F. C’est pour cela qu’aux élections on donne du pétrole aux citoyens pour qu’ils votent UNIR, des boites d’allumettes, parfois de la farine de maïs déjà moulu, du riz Faure. Ils savent que les gens sont affamés. Vous voyez dans la sous région un pays où la population vit comme au Togo ? Dans notre pays, ceux qui travaillent et ceux qui ne font rien ont le même problème. Avez-vous d’autres pays de ce genre dans la sous région. Celui qui bosse tous les jours a les mêmes problèmes que celui que dort tous les jours. De quelles ressources disposent le Benin, le Burkina Faso, le Ghana pour payer bien et à temps les fonctionnaires. Vous avez la meilleure qualité de phosphate au monde quand la population n’était pas aussi forte. Le Maroc s’est développé à partir du phosphate. Où sont les ressources de notre phosphate. On parle du pétrole et personne ne nous situe. C’est du pillage systématique. Les pilleurs de la République doivent partir.

PLUME LIBRE : Aujourd’hui, quelle est la solution selon vous face à tous ses problèmes ? Que proposez vous au niveau du PNP pour une sorti de crise, s’il faut l’appeler ainsi.

ATCHADAM : Il y a une initiative que nous avons entreprise avec les ODDH pour faire en sorte qu’on connaisse notre position. Et nous l’avons exprimé clairement. Il faut absolument les reformes avant toute élection. Il faut opérer les reformes avant toute élection. Nous sommes entrain de nous entendre pour un mouvement coordonné. Nous sommes entrain de nous entendre pour aller dans le sens de l’histoire. Dans le sens de l’intérêt du peuple. En fait c’est pour cela qu’on devrait les gouverner. Je n’ai pas ce sentiment que ceux qui nous gouvernent le font dans l’intérêt du peuple. Je n’ai pas ce sentiment.

PLUME LIBRE : Quel est votre message à l’endroit des Togolais de la diaspora. Qu’est-ce que vous avez à dire à tous ceux qui sont des Togolais et qui vivent à l’extérieur.

ATCHADAM : La diaspora est déjà debout. Ils nous appellent. Ils nous écrivent par facebook et autres. La diaspora est debout pour l’alternance. Elle se bat jour et nuit. Elle veut aussi l’union de l’opposition sur le terrain ici. C’est en cours. De toutes les façons, même si au niveau de l’opposition on n’est pas d’accord sur l’union, on va faire comme les Ewé le disent : "Si on est 5, on le fait. Si on est 4 ou 3, on le fera". Ce sont les Ewé qui le disent. Même à 2 on va le faire. Encore que le Peuple est très clair sur sa demande : c’est tout. La diaspora est déjà debout. Et moi je leur dis de ne pas perdre patience. Les discussions continuent et un jour ou l’autre ils auront les résultats et nous pourrions ensemble coordonner un mouvement pour libérer le Togo qui est couvert par une éclipse qui dure depuis 1963. Les Togolais du monde entier doivent manifester un seul jour pour faire partir ce régime.

PLUME LIBRE : Aujourd’hui, ne pensez vous pas que Faure GNASSINGBE a tous les feux sur lui tout simplement parce qu’il est le fils d’Eyadema qui a fait 38 ans au pouvoir ?

ATCHADAM : Si vous appréciez sa gouvernance en oubliant qu’il est le fils d’Eyadema, qu’est-ce qu’il a fait ? Evaluez la gouvernance sous Faure GNASSINGBE. Qu’est-ce qui a changé ? L’impunité ? Le pillage du pays ? Ce n’est pas une question de procès de sa filiation. Non. L’impunité continue, le pillage continue. Les citoyens Togolais ne sont pas fiers de leur justice. Le trafic d’influence continue. La gouvernance n’a pas changé. C’est la même gouvernance que nous vivons. C’est comme sous Eyadema. Rien n’a changé. Maintenant parlons de son père. Si Faure GNASSINGBE n’avait pas été le fils d’Eyadema, par où serait-il passé pour devenir Président de la République Togolaise. Faure est devenu Président parce qu’il est fils d’Eyadema. C’est ce que j’appelle la légitimité par simple filiation. C’est tout. Quel est le mérite de Faure ? Son mérite c’est d’être le fils d’Eyadema. C’est pour cela qu’il est devenu notre Chef d’Etat. Il n’y a pas autre chose. C’est tout. Sinon dites-moi. On a voulu mettre un enfant d’Eyadema et on nous a mis Faure. C’est tout. N’obliger pas les Togolais à compter à partir de Faure GNASSINGBE. Nous devons compter à partir de 1963, puisque c’est Eyadema qui tirait les ficelles depuis là, depuis que Sylvanus OLYMPIO est tombé. Nous ne pouvons pas opter pour la démocratie et obtenir en retour la monarchie. C’est inacceptable.

PLUME LIBRE : Mais UNIR a eu quand même 62 députés à l’Assemblée Nationale. Ce qui veut dire qu’il a une bonne partie des Togolais qui apprécie sa politique.

ATCHADAM : Mais on sortait d’un processus bancal. Comment s’organise des élections dans notre pays. Beaucoup vendent leur voix. On demande aux Togolais de prêter un serment sur la Bible ou le Coran à cause de 2000FCFA pour voter. Les chefs traditionnels sont traumatisés. Ils sont obligés de marcher. Le jour où on ira à des élections sans les fils d’Eyadema, un, vous libérez les chefs traditionnels, deux vous libérez l’armée, trois vous libérez la police, 4 vous libérez la CENI et ses démembrements, 5 vous libérez la Cour Constitutionnelle et donc vous libérez l’espoir pour la démocratie. Dans le cas contraire tous ce que je viens de citer ne fonctionnera pas normalement. Moi je vous dis que le RPT n’a jamais gagné une élection au Togo. Même le RPT le sait. Les barons et ceux qui sont dans la machine du RPT le disent. Le RPT n’a jamais remporté une élection. Jamais.

PLUME LIBRE : Alors pour finir quel est votre message à l’endroit de tous les citoyens togolais et de ceux qui vont vous lire et vous écouter ? Message d’espoir ?

ATCHADAM : Oui, il y a espoir. Moi je crois qu’il y a espoir parce que tout un peuple debout peut venir à bout de tout régime. Tout pouvoir présente des apparences de forces jusqu’à la seconde prêt. Mais ne pensez pas que le système Togolais est plus solide que le système burkinabé. C’est un système fragile. Le peuple peut venir à bout de ce système, s’il se décide. Quand le peuple se met debout personne ne peut l’arrêter. Nous sommes clairs. Tout ce qu’il faut c’est les reformes avant les élections et le retour à la constitution de 1992. Si ce n’est pas fait, il faut donc demander que Faure quitte le pouvoir. Et le Togo devra partir sur de nouvelles bases. Les citoyens doivent être prêts à manifester pacifiquement. La loi nous le permet. Toutes les forces qui veulent l’alternance doivent manifester pacifiquement. Au Togo, on oblige tout le monde à faire la politique. Il nous faut la démocratie et chacun pourra faire ce qu’il doit faire. Ceux qui veulent faire la politique pourront le faire. Vous savez nous avons beaucoup de cerveaux togolais qui évoluent à l’extérieur. Les ressources humaines togolaise de la diaspora sont incroyables et dans tous les domaines. Ils ne peuvent pas rentrer quand la situation du pays n’est pas claire. Même des hommes d’affaires fuient ce pays, puisque si on vous soupçonne de soutenir un parti de l’opposition, vous êtes foutu. C’est grave. Je voudrais dire au Peuple Togolais qu’il est fort et capable. C’est le Peuple qui s’est battu pour qu’Eyadema accepte la démocratie. Eyadema n’a pas accepté la démocratie parce qu’il le voulait. Non. Le peuple a dit nous voulons la démocratie. Le peuple est fort. Il faut que le Togo devienne un pays normal. Le Burkina Faso va se normaliser bientôt, le Ghana et le Benin, on n’en parle pas. Il faut se battre pour que le Togo devienne un pays normal. Un pays où tout le monde travaille. Un pays où les richesses profitent à tous. Si le Togo est riche, nous devons en profiter ensemble et qu’on partage cette richesse. Si le Togo est pauvre qu’on travaille pour le rendre riche. Voila tout ce que je dis à mes concitoyens. Nous devons refuser qu’on transforme ce pays en monarchie.

PLUME LIBRE : Merci Me Tikpi Salifou ATCHADAM. Je rappelle que vous êtes le Président du parti PNP.

ATCHADAM : Merci aussi à votre Rédaction.



Propos recueillis et transcrits par Emmanuel Vivien TOMI

et la Rédaction de Plume Libre