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Alberto Olympio sorti de la CENI bredouille mais plus décidé que jamais à accéder au fichier électoral

Togo - Politique
Le siège de la Commission électorale nationale indépendante (CENI) s’est prêté ce vendredi soir à une scène inédite relativement à la demande d’accès au fichier électoral faite depuis quelques semaines par le candidat du Parti des Togolais à l’élection présidentielle d’avril 2015, Alberto Olympio.
Invité à rencontrer ce vendredi les responsables de la CENI pour discuter de l’accessibilité du fichier électoral, Alberto Olympio a invité d’autres acteurs politiques, notamment le président du Mouvement citoyen pour la démocratie et le développement (MCD), Me Mohamed Tchassona Traoré, le président du Nouvel engagement togolais (NET), Gerry Taama, le président du Parti des Travailleurs (PT), Claude Améganvi et plusieurs de ses militants et sympathisants.

Les forces de l’ordre et de sécurité ayant refusé l’accès aux locaux de la CENI aux autres acteurs politiques accompagnateurs, Alberto Olympio a dû être le seul à entrer en compagnie de son Directeur de cabinet, Nathaniel Olympio.

Des 45 minutes de discussions, l’ingénieur informaticien retient une seule chose, la CENI n’a pas l’intention de mettre à la disposition des partis légalement constitués, le fichier électoral, « en violation des dispositions du code électorales.

« Après 45 minutes de bavardage inutile, ils m’ont dit qu’ils vont donc demander à la Cour constitutionnelle ce qui veut dire accès au fichier. Ils n’ont même pas précisé quand ils vont nous donner les résultats », a déclaré M. Olympio.

Pour lui, il n’est pas question de prendre part aux élections dans ces conditions. Après avoir souligné qu’il ne baissera pas les bras devant la CENI, le président du Parti des Togolais a appelé les autres candidats de l’opposition à ne pas prendre part à ce qu’il considère comme étant « une mascarade ».

Voici l’intégralité de sa déclaration à la presse au sortir des locaux de la CENI :

«J’ai dit à certains amis de l’opposition de venir m’accompagner, de faire partie de ma délégation pour aller rencontrer la CENI mais la CENI n’a pas voulu les recevoir. Apparemment il faut faire un sit-in sous le soleil à la CENI, envoyer des SMS au président de la CENI, avant de recevoir un courrier d’invitation. Finalement, je suis parti seul, avec mon directeur de cabinet et je leur ai posé d’emblée la question suivante : est-ce que vous voulez me donner oui ou non accès au fichier ? Ils m’ont répondu que les autres partis politiques ont accepté de prendre le PDF, pourquoi pas vous ? Je leur ai dit que moi je veux faire en sorte qu’on ait un fichier comme la loi nous en donne le droit. Ils disent qu’ils ne peuvent pas nous donner le fichier et qu’ils ne comprennent pas le mot accès. Après 45 minutes de bavardage inutile, ils m’ont dit qu’ils vont donc demander à la Cour constitutionnelle ce qui veut dire accès au fichier. Ils ont aussi dit que je n’ai pas le droit d’accéder au fichier parce que ce dernier comporte des éléments confidentiels sur la population togolaise alors que les mêmes textes qui donnent le droit à la CENI met le ministère de l’administration territoriale et les partis politiques légalement constitués sur le même pied d’égalité pour accéder à ce fichier. Ils disent qu’ils ont le droit d’accès parce qu’ils ont prêté serment et par conséquent, ils ne peuvent pas faire des manquements graves. Je leur ai rappelé qu’ils ont fait démissionné tous les représentants du parti UNIR pour manquements graves alors que ceux-là aussi ont prêté serment. Cela voudra dire que nous ne pouvons pas faire confiance à ce fichier. Je leur ai répété que donner un fichier PDF correspond à donner un fichier qui ne nous permet pas d’avoir les garanties à la totalité des informations ».

« Ils n’ont même pas précisé quand ils vont nous donner les résultats. Vu l’urgence à la date qui a été fixée au 15 avril prochain alors que le corps électoral n’est même pas constitué, je considère cette réponse comme négative parce qu’en clair aujourd’hui, nous n’aurons pas accès à ce fichier. Mais nous allons continuer à nous battre pour avoir accès à ce fichier. Je ne baisserai pas les bras, je ne prends jamais non pour une réponse. Il ne devrait pas avoir d’élection au Togo si celle-ci n’est pas transparente. Nous ne devons pas accepter qu’on nous organise le 15 avril prochain des élections au Togo si toutes les conditions de transparence la plus totale ne sont pas établies ».

« Nous devons avoir l’ancien fichier pour l’auditer, nous devons avoir la liste exhaustive des bureaux de vote pour établir la liste des électeurs bureau de vote par bureau de vote et plus tard comparer avec les résultats qui seront affichés bureau de vote par bureau de vote ».

« .Si la CENI se met hors la loi et refuse délibérément de nous donner accès au fichier, elle se disqualifie et tous ces membres doivent démissionner et laisser ceux qui veulent vraiment travailler pour le faire ».

« Il n’est pas question qu’on ne fasse pas des élections totalement transparentes. Nous n’avons pas encore établi tous les préalables, à savoir le corps électoral, la liste électorale n’est pas encore affichée et on ne l’a pas encore auditée et on nous bombarde une date. Ce n’est pas acceptable, je ne reconnais pas cette date comme date des élections. Nous devons tout faire pour faire des élections transparentes. Si ce n’est pas le cas, nous allons vers les vieux démons. Je dis cela en faisant référence à ce qui s’est passé malheureusement en 2005. Plus jamais ça! Les même causes produisant les mêmes effets, pourquoi aller aux élections avec les mêmes causes ? Moi, je n’accepte pas cela et je ne m’inscris pas dans cette logique ».

« Je profite pour appeler tous les candidats déclarés de ne pas s’associer à cette mascarade, surtout que l’issue sera dramatique pour le peuple togolais. Je demande à nos amis du Combat pour l’alternance politique en 2015 (CAP 2015), de l’Alliance des démocrates pour le développement intégral (ADDI) et à tous les autres de ne pas s’associer à cette mascarade, nous ne devons pas aller aux élections si la vie et la paix du Togo sont en danger ».

Telli K.