Vous etes sur la version ARCHIVES. Cliquez ici pour afficher la nouvelle version de iciLome.com
 8:36:46 AM Vendredi, 29 Mars 2024 | 
Actualité  |  Immobilier  |  Annonces classées  |  Forums  |  Annuaire  |  Videos  |  Photos 


Difficile quotidien sans Facebook

Congo RDC - Societe
si certains se sont adapté à la vie sans Internet, mais surtout sans le réseau social Facebook, il faut dire que Facebook a manque aux internautes de la RDC. l'interruption de l'Internet a fait des dégâts.
"Jusqu'à ce jour, Facebook ne passe pas sur mon mobile, quelquefois Twitter passe". "La vie sans Facebook a été difficile à gérer tout au début de la crise car j'avais pris l'habitude de publier mes poèmes et quelques pensées. Ça m'avait manqué". "On se serait cru en Corée du Nord en plein centre de l'Afrique. Mais au fur et à mesure, j'ai pu renouer avec mes livres à mes heures perdues". Ces réactions ne sont qu’un échantillon de comment les Kinois ou les Congolais des autres villes vivent depuis plus d’un mois et la coupure des réseaux sociaux.

Si certains d'entre les populations arrivent à supporter cette privation, tel n’est pas le cas pour d’autres, obligés de se trouver d’autres alternatives. C’est le cas par exemple de Patou, cet entrepreneur en informatique. Celui-ci confie que pour avoir accès à Facebook, "sur mon laptop (ordinateur portable) j'utilise le navigateur Tor: il permet de masquer mon adresse IP (numéro d'identification d'un ordinateur, Ndlr) et de donner l'illusion que je suis dans un autre pays". Mais il n’est pas tiré complètement d’affaire. "C'est pas fluide et je ne travaille pas avec la même rapidité [qu'avant].
D'autre part, c'est pas parce que j'ai accès à Facebook que mon public aussi y a accès. Du coup, je n'atteins pas tout le monde. . . ", avoue-t-il avec un petit regret.

C’est une solution que d’autres encore, les cybercafés expérimentent même si tout devient coûteux. Ainsi, pour maintenir la clientèle, ils se permettent le luxe de télécharger des applications compatibles et naviguer, ou soit installer des programmes payant d'autres fournisseurs. "On est pénalisé! La clientèle va sur Facebook, surtout les jeunes. Le chiffre d'affaire baisse alors on est obligé de charger des applications pour débloquer Facebook. Le site s'affiche comme sur le téléphone", se justifie Jean-Pierre, co-gérant d'un cyber-café.

Il faut dire que dans l’Est du pays la solution à moindre coût est toute trouvée: pour accéder à ce réseau social très populaire, la RD Congo se rabattait sur les pays voisins. C’est d’ailleurs le cas de toutes les localités proches de la frontière avec le Rwanda et l’Ouganda. Dans ce contexte où tout prouve que Facebook est devenu un carrefour indispensable mais interdit d’accès aux internautes par le pouvoir en place il faut noter que les accusations ne sont pas absentes.

D’aucuns attendent toujours que la société civile mette à exécution sa menace de "traîner en justice les fournisseurs d'internet pour leur complicité avérée dans cette restrictions des libertés fondamentales". C’est le cas de Timothée Mbuya, défenseur des droits de l'Homme. Dans l’autre sens, c’est le gouvernement que pointe du doigt accusateur Olivier, ce médecin accroc des réseaux sociaux pour qui, l’exécutif "cherche à casser le thermomètre pour espérer baisser la fièvre au lieu de soigner la cause". Il résume la coupure des réseaux sociaux à " un signe d'intolérance et de dictature", vu comment elle "rend les choses compliquées pour beaucoup".

Pour rappel, cette coupure de la connexion internet, par la suite remise sans les réseaux sociaux, a été provoquée par les manifestations violentes et meurtrières du 19 au 22 janvier, qui ont fait entre 27 et 42 morts.