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« Appel sur l’actualité » / Réformes et Présidentielle de 2015 : Déçus par les leaders de l’opposition, les Togolais partagés entre participation et boycott

Togo - Politique

Probablement, les Togolais seront aux urnes le 21 avril 2015. Du moins c’est la date avancée comme étant celle que s’apprête à proposer la CENI. A un peu moins de deux mois de cette échéance, la division est apparente aussi bien au sein même des leaders de l’opposition. On en veut pour preuve que la déclaration de candidature de sept personnalités de l’opposition qui seront face au candidat du parti au pouvoir.
Chez nos confrères de Rfi ce mardi, dans l’émission « Appel sur l’actualité » qui débattait de la question de la division au sein de l’opposition togolaise à quelques semaines du scrutin présidentiel, divergentes ont été les positions des compatriotes togolais aussi bien vivant sur le continent que dans l’occident. S’étant rendus compte que l’union sacrée pourtant présentée par certains leaders comme le seul moyen pour obtenir une alternance à la tête du pays, n’aura pas finalement lieu, ce sont des Togolais désabusés, déçus qui ont pris la parole. Le décor sera planté par une assertion d’un internaute togolais pour qui, «l’opposition togolaise brille par son amateurisme et ses éternels problèmes de leadership ». Voici les multiples réactions enregistrés au cours de cette émission.

André, Lomé :
« Je ne suis pas déçu, je ne suis pas non plus surpris par cette division, dans la mesure où par le passé cette opposition n’a montré qu’elle pouvait face aux enjeux importants comme obtenir l’alternance en faveur des Togolais, cette opposition n’a pas montré depuis 1990 que ses leaders pouvaient dépasser les petits égos et problèmes de leadership. Nous pensons aussi que cette opposition ne tire pas des leçons du passé parce que, ils ont passé du temps à nous démontrer que justement, face à l’échec de la mobilisation de l’opinion, à l’échec en matière de mutualisation des ressources, qu’ils étaient prêts à se sacrifier pour aller en front uni à cette élections. C’est avec beaucoup de déception qu’on constate que, même n’ayant pas obtenu les réformes, qui aurait pu clarifier le jeu démocratique, chacun donne l’impression que le peuple voulait prendre ses responsabilités alors que par le passé cette stratégie n’a pas marché.
Pas de réformes, pas d’élection, ceux qui réclament la limitation du mandat présidentiel, le mode de scrutin, il faut participer, éviter les erreurs du passé.
Les deux positions sont faciles à comprendre. Dans la mesure où c’est par dépit que les gens s’expriment ainsi. Ma position, c’est qu’il faut marteler au pouvoir lui-même que c’est avec les ressources de l’Etat que ces élections sont organisées. Alors, il ne faut pas organiser les élections alors que tout le monde sait que le jeu n’est pas équitable et transparent. Donc il ne sert à rien que l’on parle de boycott ni d’un autre mot d’ordre, à part le fait de dire au pouvoir que 85% des Togolais veulent les réformes et que pour une fois, si ces élections devaient seulement servir à légitimer quelqu’un, donc, qu’on perde pas l’argent des Togolais. Il me semble que c’est ce discours là que l’ensemble de l’opposition devait tenir. Ceux qui y vont parce qu’en boycottant, ils ouvrent un boulevard à Faure Gnassingbé, je les comprends. De toutes les façons s’il n’y a pas les réformes, il n’y a pas autre solution ».

Charles, Lomé
« Je suis assez dépassé par cette attitude (division) de l’opposition qui pendant longtemps s’est réclamée majoritaire dans le paysage politique du Togo mais qui n’arrive pas du tout à se réunir. Ça me fait penser à une chose, c’est que véritablement, l’opposition ne se sent pas en mesure de gagner les élections et forcément, chacun se positionne d’une manière à après rebondir. Si non, on ne comprendrait pas que, unis derrière une idée de réformes ou d’une alternance politique, ils ne se soient pas entendus pour choisir un candidat unique.
Pendant longtemps, j’ai cru en mon âme que l’opposition était en mesure de présenter un candidat unique, mais les derniers évènements montrent que ce n’est pas du tout le cas. La situation sera pareil car ils vont affronter quelqu’un de bien implanté sur le terrain. Pour être un vrai challenger, l’opposition n’a qu’une alternative, c’est de s’unir ».

Jacob, Paris
« Tout d’abord, l’absence d’unité des forces de l’alternance est une trahison du peuple. Pour moi, je pointe du doigt l’opposition qui est la base des problèmes du pays. L’opposition doit sensibiliser la population togolaise pour mettre la pression sur le régime cinquantenaire qu’on n’a jamais vu nulle part ailleurs si ce n’est au Togo. Le peuple a soif de l’alternance.
Je suis consterné par des querelles au sein de l’opposition togolaise jusqu’à ce jour, l’opposition n’arrive pas à trouver un candidat unique pour combattre M. Faure Gnassingbé qui est pouvoir depuis dix ans.
Je suis pour le boycott puisque l’opposition n’a pas les moyens de prouver après qu’elle a gagné ces élections. Donc sans les réformes constitutionnelles et institutionnelles, donc ça ne sert à rien d’accompagner Faure Gnassingbé et de le légitimer pour un nouveau mandat de cinq ans. Pour moi, les dés sont pipés d’avance ».

Gervais, Paris
« Il ne faut pas du tout boycotter. Il faut quand même respecter notre constitution, respecter le peuple togolais. L’opposition fait aujourd’hui preuve de son incompétence, ils n’ont pas de cadres, ils n’ont pas de programme pour les Togolais. Et ce qui se passe aujourd’hui n’est du tout une surprise. Je pense que tout togolais sait et savait que c’est ce qui allait se passer. Ceux qui veulent le développement du Togo, c’est les Togolais eux-mêmes, c’est leur quotidien. Ils attendent des candidats qui leur proposent un vrai programme de société et c’est sur ce choix là que doivent se décider les Togolais. A un moment ou à un autre, il faut que l’opposition prenne ses responsabilités. Aujourd’hui ce n’est pas le cas et c’est vraiment dommage pour les Togolais.
Dès le début, le gouvernement était ouvert aux réformes mais nous savons tous qu’il y a eu un point d’achoppement sur la rétroactivité du mandat du président actuel. Ce qui a été un pint de blocage. Il aurait fallu depuis cinq ans faire ces réformes là et le mettre de côté. Faure, il faut le battre sur le terrain des élections. C’est ça qui pose problème aujourd’hui. Il appartiendra au peuple de décider du choix de son dirigeant pour les cinq prochaines années. L’opposition n’a pas fait sont travail. Qu’ils assument aujourd’hui leur responsabilité. Ils n’ont pas de compétence, ils n’ont pas de programme pour le Togo ».

Jacob de Paris réagit aux propos de Gervais :
« Pour moi l’opposition n’est pas responsable du blocage. Le pouvoir n’a pas envi d’une alternance au Togo. Le pouvoir fait tout pour garder, de confisquer le pouvoir du peuple. Ce pouvoir qui est en place bientôt plus de cinquante ans, le peuple en a marre, donc tout montre que ce pouvoir n’a pas envi de partir. Faure veut confisquer le pouvoir du peuple, donc l’opposition n’est pas responsable ».

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Léo, Lomé
« Les opposants togolais sont des opportunistes. Par ces querelles intestines, ils sont eux-mêmes les ennemis de l’alternance. Tout ça c’est un faux débat. Ce qui importe, c’est que l’élection se déroule dans la transparence et qu’elle soit inclusive ».

Richard, Lomé
« Il faut aller aux élections, c’est sur le terrain qu’il faut battre Faure Gnassingbé. Moi je ne comprends pas l’attitude d’une partie de l’opposition à savoir le CAR. Le CAR a toujours ces genres de comportements. Nous sommes fatigués. Le CAR sort toujours ces genres de jeu à la veille des élections. Ils posent toujours des problèmes à la veille des élections alors qu’au niveau de l’Assemblée ils n’ont que quatre députés contre une vingtaine pour l’ANC. Donc ils doivent vraiment faire bloc derrière l’ANC. C’est ce qu’ils ne souhaitent jamais, alors qu’aux élections législatives, ils n’ont jamais la majorité. Nous choqués, nous sommes fatigués, nous sidérés contre ces opposants qui ne font pas le boulot comme il se doit ».

Bertin, Cotonou
« Je suis aussi fatigué par l’attitude de l’opposition, mais contrairement à l’auditeur précédent, je pense que c’est ceux qui veulent aller aux élections qui sont plutôt irresponsables parce que non seulement l’opposition n’a pas été unie pour obtenir les réformes, rien n’a changé dans l’organisation pratique de ces élections là, ni à la CENI, ni à la Cour constitutionnelle et une partie de l’opposition veut malgré tout aller à ces élections là, pourquoi ? Vous n’avez pas pu obtenir les réformes, qu’est ce qui pourra vous faire croire qu’à ce scrutin vous pouvez défendre votre élection si jamais vous avez été élu. On a eu la même chose en 2010. L’opposition n’a pas pu défendre son vote. Qu’est ce qui aujourd’hui permet à cette opposition là de croire qu’elle pourra le faire en 2015. Pour moi, il faut boycotter de façon active ces élections. Ces élections ne doivent pas avoir lieu parce qu’elles sont source de conflit et de meurtre prévisibles.
Moi je dis à Jean-Pierre Fabre aussi qu’aller à ces élections sans réformes, c’est aussi un chèque en blanc donné à Faure Gnassingbé. Aujourd’hui, Fabre n’a ni les moyens, ni la capacité de revendiquer sa probable victoire à ces élections. S’il n’a pas eu les moyens d’obtenir ces réformes, il n’aura aucun moyen de revendiquer probablement sa victoire ».

Roger, Lomé
« Ce qu’il faut c’est un deuxième tour. Il n’est pas juste d’accabler aussi l’opposition de tous ces maux. A un scrutin à un tour, il y aura toujours ces disputes. Nous voudrions un candidat unique mais au deuxième tour comme ça, et toute l’opposition va choisir. On a des élections en apparence démocratiques mais elles ne sont pas libres. C’est comme, on a demandé à l’opposition par des critères subjectifs de choisir un candidat unique. Ce n’est pas normal .

Il ne s’agit même pas de perdre les moyens de participer à ces élections sans révision de la constitution pour permettre les deux tours. Que faire ? Les marches ont été également dévaluées parce que les gens ont passé tout leur temps à marcher ».

Ce sont là des réactions qui prouvent à suffisance que les Togolais sont autant divisés sur la participation ou non à la présidentielle à venir que les leaders politiques. Tout porte à croire qu’à quelques semaines du scrutin, l’on est encore là à chercher son pied d’appel et que le boulevard semble être en train de s’ouvrir encore plus pour le parti au pouvoir qui se choisit son candidat demain mercredi au cours d’une Convention d’investiture à Kara à quelques 400 kilomètres au Nord de Lomé.

Mathias G. (Avec Rfi) / Telegramme228