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L’arrestation d’un imam déclenche des émeutes à Conakry

Guinée - Societe
Dans les pays frappés par la fièvre hémorragique à virus Ebola, personne ne meurt de mort naturelle. C’est comme il est désormais interdit de mourir de façon naturelle. Lorsqu’un citoyen décède, selon les autorités, c’est fatalement pour cause d’Ebola. C’est cette interprétation qui a conduit à des affrontements mardi, dans le sud de Conakry où un imam avait conduit des cérémonies funéraires pour un croyant décédé.
Les autorités sanitaires et la police ayant appris l’information, ont procédé à une descente dans le quartier, histoire de prendre la mesure de la menace et interroger les proches parents de la victime sur les causes de son décès. Mais, cette démarche n’a pas été bien comprise par les riverains qui ont accueilli les forces de l’ordre à coup de projectiles et de pneus enflammé.

"Pour les autorités guinéennes, personne ne peut mourir maintenant de mort naturelle, tous ceux qui meurent sont forcément morts d'Ebola, c’est grave, non?", a dénoncé au micro de l’AFP, un jeune manifestant. "Ils sont venus arrêter le troisième imam de notre mosquée parce qu'il a dirigé hier (dimanche) la prière funèbre à la mosquée ici pour un parent décédé d’une mort naturelle", a ajouté un autre manifestant.

Du côté des autorités, on se veut pédagogue et rassurant. Les policiers voulaient "simplement, sur instruction des autorités sanitaires du pays, interroger l’imam sur la nature de la maladie dont souffrait le défunt, les conditions de son décès et les conditions dans lesquelles il a été inhumé. Il faut surtout savoir s'il ne souffrait pas d'Ebola afin de sécuriser sa famille et les autres voisins, dont des contacts potentiels ont eu lieu", rapporte un membre de l’équipe sanitaire.

Les affrontements ont fait une dizaine de blessés et de nombreux dégâts.

L’Organisation Mondiale de la Santé (OMS) pointe du doigt les rites mortuaires comme un facteur aggravant de l’épidémie. Elle donne l’exemple de Onze personnes contaminées il y a quelques jours à la suite de funérailles.