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Les Libyens sceptiques face au dialogue de Genève

Libye - Politique
Le second cycle des pourparlers pour la paix en Libye s'est achevé à Genève cette semaine, le jour même où les terroristes de Daesh ont lancé une attaque meurtrière contre un hôtel de Tripoli.
Les violences qui secouent la Libye affectent les citoyens, qui accusent les parties du dialogue d'être responsables des constants bains de sang, ajoutant que ces parties auraient pu s'asseoir à une même table et parvenir à une solution.

À l'occasion de la réunion de Genève, le chef de la mission des Nations unies a abordé la question du moral des Libyens

"Nous sommes tous d'accord pour dire que le peuple libyen a trop souffert," a déclaré le chef de la Mission d'appui des Nations unies en Libye (MANUL) Bernardino Leon, mardi 27 janvier, en clôture des pourparlers suisses.

"Personne en Libye n'a été épargné […]. Toutefois, afin d'œuvrer pour l'avenir, nous devons regarder plus loin et nous concentrer sur la manière dont vous pourriez travailler de concert pour rétablir la paix et la sécurité en Libye."

"Les participants ont exprimé leur conviction qu'un échange franc et véritable de points de vue entre les Libyens constitue le fondement de la réconciliation, et ils ont donc entamé ces négociations. Tous les participants ont souligné la nécessité de travailler de concert et de coopérer pour établir un climat apte à faire de ce dialogue une réussite en parvenant à une solution pacifique à la crise politique et sécuritaire qui secoue la Libye," a indiqué le communiqué de clôture publié à l'issue de la réunion de Genève.

"Les participants ont également convenu d'envoyer un message clair aux parties en conflit, les invitant à écouter l'appel des chefs de municipalités et des représentants élus, plus proches des populations de leurs régions et conscients de leurs besoins et aspirations, et selon lequel l'heure est désormais venue de mettre fin aux combats et de saisir l'opportunité d'établir la paix que représente ce dialogue," a ajouté le communiqué.

Les négociateurs ont en outre annoncé des projets visant à "former différents groupes de travail chargés de poursuivre leurs efforts pour améliorer la vie des Libyens, qui ont beaucoup souffert, perdu leurs proches et leurs biens, et ont été contraints à quitter leurs foyers pour se rendre dans d'autres régions, dans le pays et en dehors".

Un accord en plusieurs points a été conclu sous l'égide de l'ONU entre les municipalités de Misrata et de Tawergha pour atténuer le conflit de longue date qui les sépare, soulignant le droit des habitants de Tawergha à retourner sur leurs terres.

Mais les Libyens affichent leur scepticisme, compte tenu en particulier du refus du gouvernement de Tripoli, soutenu par les islamistes, de prendre part aux pourparlers pour la paix.

"Ce qui se déroule à Genève va tout simplement provoquer la division de la nation," a commenté Munir Salem, employé de 38 ans.

Un avis que ne partage pas Nesrin Abdel Rahman, 33 ans, travailleuse sociale : "s'il peut apporter une solution capable de mettre fin à la guerre, alors oui au dialogue de Genève."

"Nous en avons assez de la guerre, et le parlement et le gouvernement n'ont rien fait d'autre que recevoir leurs salaires et leurs budgets, et prendre des photos," a-t-elle ajouté. "Benghazi est en ruines."