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Mèche Nina : Des conditions de travail exécrables et inhumaines

Togo - Societe
Le décès d’une employée de la société Mèche Nina fait ressortir depuis ce matin des exactions qui ont cours dans cette boite depuis quelques années. Les employés parlent des traitements inhumains et dégradants à eux infligés par les responsables.
Selon les employés que nous avons rencontré, leurs employés les font travailler de 7 heures à 18 heures debout, sans possibilité pour eux, de s’asseoir un moment pour prendre une pause. Le seul repos qui leur est permis, c’est entre midi et 13 heures, où ils doivent payer 200 FCFA pour se faire servir un repas à la cantine. Et quel repas?

« Nous sommes obligés de manger ce qu’on nous prépare ici, puisqu’ils nous refusent la sortie pour aller prendre un repas de notre choix », indique une employée qui a requis l’anonymat.

A les croire, dans certaines sections, ceux qui acceptent de rester debout sont rémunérés à 30 000 FCFA par mois. Ceux qui s’asseyent sont payer à 15 000 FCFA le mois.

Nombreux sont ceux qui travaillent là-bas pendant des années, mais qui ont des statuts de temporaires. Ils n’ont pas de contrat, ni d’assurance et sont la plupart du temps exposés à des risques.

« Cela fait 15 ans que je travaille ici, mais je suis encore temporaire. Je travaille plus que ceux qui sont permanents, mais je gagne un salaire de misère. J’ai eu mon BAC II. C’est parce qu’il n’y a pas d’emplois que je suis venue me suis retrouver ici pour subir toutes ces humiliations », a déploré Georgette avant de supplier presque : « S’il vous plait, messieurs les journalistes, aidez-nous à sortir de cette situation. Il faut en parler abondamment pour attirer l’attention des autorités sur notre cas. Sinon, c’est comme ça que nous allons mourir un à un ici jusqu’à la dernière personne ».

Les employés disent ne pas avoir le droit de demander de permission, lorsqu’il y a une urgence qui se présente à eux. Dans le cas de la désormais regrettée Agbalegnon Afi, après ses multiples demandes de permissions rejetées, son mari serait même venu en personne, sans succès. Ces employés n’ont pas non plus le droit de réclamer quoi que ce soit, même lorsqu’ils sont brimés dans leurs droits. « Sinon, on vous renvoi sans autres formes de procès. Surtout on vous met à la porte sans rien vous donner », affirme une autre employée.

Les agissements dans cette société sont déplorables. Même les délégués du personnel, à en croire les employés, sont de connivence avec les responsables de l’entreprise. « Ils ne nous ont jamais défendus. Plutôt ils nous disent que lorsqu’on lance la pierre en l’air, il appartient à chacun individuellement de protéger sa tête avec ses mains. C’est révoltant », souligne Aouissi Kobré qui travaille là-bas depuis 12 ans sans contrat.

Quant à la direction que nous avons approchée, les employés exagèrent. « Vous savez, quand les employés trouvent une occasion de faire la grève, il leur arrive de dire du n’importe quoi. Nous ne payons pas en bas du SMIG », a dit le chef personnel Bwuassi Kokou, également Directeur administratif.

Il reconnaît néanmoins que tout n’est pas rose dans l’entreprise. « Dans toute société, on rencontre des difficultés. Nous ne disons pas que chez nous les conditions sont parfaites. Nous reconnaissons quelques manquements. Mais ce n’est pas tout noir comme le relatent les employés », a-t-il ajouté.

Il pense également qu’il y a eu un peu de négligence de la part du chef section qui n’a pas suivi les recommandations du médecin à l’égard de la fille.

Actuellement, les employés refusent de reprendre le travail. Ils demandent que leur soit versé le salaire du mois de janvier, avant de quitter l’entreprise.

I.K.