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Présidentielle 2015: Bannir les vendeurs d’illusions!

Togo - Politique
Les Togolais s’apprêtent à aller aux urnes dans les semaines à venir pour élire leur nouveau président de la République. Et comme on le constate, à la veille de chaque joute électorale, des “arrivistes” qui se couvrent de titres d’opposants s’agitent depuis quelques jours, qui pour déclarer sa candidature, qui pour appeler au boycott du scrutin.

C’est ainsi que des partis qui n’ont plus organisé le moindre conseil national depuis plus de dix ans, s’en souviennent subitement et se retrouvent en congrès et en convention. D’autres multiplient des conférences de presse et émissions radios ici et là. C’est donc la haute saison des affaires au Togo, et tout le monde se positionne pour se remplir les poches sur le dos du peuple togolais. Des leaders de partis qui ne sont pas arrivés à se faire élire député dans leur propre préfecture, se lancent aussi dans la conquête de la magistrature suprême, avec l’assurance de recueillir un score supérieur ou égal à O %.

On se demande dans quel intérêt un homme politique peut choisir à dessein de jeter “son argent” par la fenêtre? C’est quand même curieux. Une campagne électorale présidentielle nécessite d’énormes moyens financiers et humains. La caution à verser au dossier seul s’élève à vingt millions de francs Cfa. Le budget de campagne proprement dit est chiffré à 150 millions de Fcfa au minimum pour le candidat qui veut faire les choses simplement. Puisqu’il faut commander plusieurs dizaines de milliers de T-shirt, casquettes et autre gadgets; acheter et louer des voitures pour les meetings et autres sensibilisations sur le terrain etc… Où donc nos “opposants-affairistes” vont ils trouver ces moyens colossaux pour battre campagne?

Quand on sait que certains ne comptent même pas plus de cinq cent militants. Aucune banque de la place ne se hasarderait pas à leur faire des prêts. On sait aussi que personne d’entre eux n’a gagné à la lotto ces derniers mois. Où donc les leaders de ces partis microscopiques vont-ils trouver les moyens pour faire une campagne électorale sérieuse en vue de convaincre les électeurs à leur accorder les voix?

C’est ici que vient la question des candidatures fantaisistes suscitées par le pouvoir pour semer la zizanie dans l’opinion publique et au sein de la communauté internationale. À chaque élection présidentielle au Togo, le pouvoir, tel un metteur en scène, répartit les rôles aux opposants qu’il choisi lui-même au préalable. Certains parmi eux sont chargés de faire le tour des médias pour appeler la population à ne pas prendre part au scrutin en arguant que les jeux sont faits d’avance et que le candidat du pouvoir sera déclaré vainqueur malgré tout. D’autres sont chargés de décourager et de démobiliser les électeurs de l’opposition en créant une crise artificielle au sein de la famille de l’opposition pour faire croire qu’elle est très divisée et donc incapable de diriger ce pays. D’autres encore sont chargés de vilipender leurs partenaires sur des médias et à travers des meetings.

C’est ainsi que l’adversaire commun est ménagé pendant la campagne électorale proprement dite. Les “opposants” s’attaquent entre eux tout au long de cette période de conquête et de séduction de l’électorat. Celui-ci présente l’autre comme corrompu et roulant pour le pouvoir. Un autre demande aux électeurs de choisir entre Jésus Christ et Barabas. Et vaille que vaille, la campagne s’achève dans une confusion totale. Ceux qui sont déçus par ces scènes de gaminerie entre leaders politiques de l’opposition, refusent d’aller voter. Le jour J, seuls les irréductibles et les convaincus vont accomplir leur devoir civique. Et à la fin, le candidat du pouvoir est déclaré vainqueur par les institutions qui sont sous sa coupole. Les opposants retrouvent dès alors leur unité d’action et crient d’une même voix à la fraude, au hold-up électoral, à une parodie d’élection et patati patata.

On appelle la population à descendre dans la rue pour réclamer la victoire de celui qui est le mieux placé (on s’en rend compte maintenant que tout est gâté). On crée des collectifs en ce sens. Et c’est parti pour un nouveau cycle de négociation et concertation en vue d’une sortie de crise, ainsi de suite. C’est toujours le même scénario depuis 1993. Au nom de l’intérêt personnel, de la méchanceté, de la haine, de la jalousie, certains individus se réclamant de l’opposition se sucrent sur le dos de la population.

Ça suffit comme ça. La population doit ouvrir les yeux et détecter les “faux opposants” des “vrais”. La population doit détecter ceux qui se servent d’elle pour se remplir la poche soi- disant qu’ils cherchent ses intérêts. Comme l’artiste ivoirien Tiken Jah Fakoly, les Togolais doivent dire à l’unissons : ” allez dire aux hommes politiques, qu’ils enlèvent nos noms dans leur business, on a tout compris…ils nous utilisent comme des chameaux, dans des conditions qu’on déplore, ils nous mènent souvent en bateau, vers des destinations qu’on ignore, ils allument le feu, ils l’activent et après ils viennent jouer aux pompiers, on a tout compris”. Oui, le même Tiken d’ajouter, “c’est toujours le même scénario, les marchands d’illusions sont là, ils nous font rêver debout, ils achètent nos consciences…”.

Il est temps pour les Togolais d’extraire les mauvais grains qui polluent leur farine, d’arracher les mauvaises herbes qui empêchent la culture de grandir convenablement. Aucune malédiction ne pèse sur le Togo, c’est le choix de certains individus de maintenir le statu quo qui en principe les arrange, qui est à l’origine de la souffrance des Togolais. Au Sénégal face à l’entêtement de Wade à briguer un troisième mandat, la population s’est mobilisée et l’a battu dans les urnes. Aucun opposant ne s’en est pris à l’autre au cours de la campagne. Ils avaient tous une cible: Abdoulaye Wade. Et quand Macky Sall a émergé du lot, ils se sont tous rangés derrière lui et l’ont soutenu unanimement. C’est pareil au Burkina Faso quand il s’est agit de contrer Compaore dans sa boulimie du pouvoir. Tous les leaders de l’opposition se sont rangés derrière leur Chef de file en la personne de Zéphyrin Diabre jusqu’au bout.

On n’a pas vu certains, au nom de l’aura ou de la popularité qu’ils ont eu dans le passé, imposer une autre démarche à suivre au peuple. Benewende Sankara n’a pas dit : « J’étais l’ancien chef de file de l’opposition et donc je propose une voie intermédiaire ». Non. Ils se sont tous mis dans la même direction, celle choisie par l’UPC, premier parti de l’opposition jusqu’à ce qu’ils atteignent leur but.

Pourquoi au Togo certains opposants cherchent à manipuler le peuple en lui faisant croire qu’ils ont la solution à leurs problèmes, alors qu’ils sont en réalité dans des combines avec le pouvoir? Le peuple doit ouvrir grandement les yeux en cette période électorale et savoir qui cherche réellement son intérêt. Il est grand temps d’éclaircir le paysage politique. Qu’on sache qui est qui et qui fait quoi, dans quel but!

Kusasanews.com