Les manifestants se sont rassemblés en masse à la place de l' Obélisque, non loin du centre-ville de Dakar, en scandant des slogans hostiles à l'hebdomadaire satirique français. Sur leurs pancartes, on pouvait notamment lire "J'aime Mouhamed ! Je ne suis pas Charlie, je suis musulman".
Certains manifestants surchauffés ont brûlé sur place le drapeau français.
La manifestation, qui s'est déroulée dans le calme, a vu la participation du Premier ministre sénégalais, Mouhamed Boune Abdallah Dionne, de députés, d'opposants, de guides religieux et de membres de la société civile du pays.
"Nous n'allons pas répondre par la violence, mais par la paix et d'une manière civilisée. Charlie a des complices, nous leur demandons d'arrêter", a déclaré Sambou Biagui, président de PLADH, ONG.
"L'islam rassemble les coeurs, les familles. Mouhamed est notre vie, notre coeur, notre sang, notre âme, quiconque l'égratigne, nous offense", a déclaré pour sa part, Oustaz Alioune Sall, célèbre prédicateur.
Le guide religieux a soutenu que ce rassemblement vise à demander la paix dans le monde, mais la paix "n'est possible que dans le respect de l'autre", a-t-il dit.
"Je pense qu'il fallait limiter cette affaire (Charlie Hebdo) dès son départ et ainsi éviter sa propagation à travers le monde" a-t-il ajouté.
De son côté, le grand Serigne (marabout) de Dakar, Abdoulaye Makhtar Diop, a soutenu que "des athées, des gens d'esprit libre" sont derrière cette affaire de Charlie Hebdo qui vise "à détruire le monde", ajoutant que "cela n'a rien à voir avec la religion chrétienne".
Le Premier ministre sénégalais, qui n'a pas pris la parole en public lors du rassemblement, s'est tout de même adressé à la presse pour condamner les caricatures du prophète Mouhamed publiées par Charlie Hebdo.
"Cela (les caricatures du prophète) nous fait mal et fait mal à tout musulman", a-t-il soutenu avant de préciser que le président sénégalais Macky Sall s'était rendu à Paris "pour dénoncer le terrorisme et non pour soutenir Charlie Hebdo". Fin
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