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L'Europe à la recherche de relations sécuritaires avec le Maghreb

Afrique - Politique
Les mesures préparées par les Etats membres de l'Union européenne pour faire échec au terrorisme seront prises en coopération avec la Turquie et les pays arabes, en particulier l'Algérie.
Lors de leur récente réunion à Bruxelles, les ministres des Affaires étrangères de l'Union ont approuvé un nouveau plan de lutte contre le terrorisme dans l'UE. Ces mesures visent à renforcer la coopération en matière de sécurité et de renseignement, à resserrer la surveillance aux frontières de l'espace Schengen, à combattre le trafic d'armes et à créer des fichiers communs pour les passagers aériens en coordination avec les pays d'Afrique du Nord, l'Egypte, la Turquie, les Etats du Golfe et certains pays d'Asie.

Cette décision de l'UE, annoncée lundi 19 janvier, intervient douze jours seulement après l'attaque terroriste contre le siège parisien de l'hebdomadaire satirique Charlie Hebdo et quatre jours après le démantèlement d'une cellule jihadiste en Belgique. D'autres projets d'attentats terroristes dans d'autres pays ont été récemment mis en échec, et les forces de sécurité ont été placées en état d'alerte maximum dans plusieurs pays européens.

Les ministres européens des Affaires étrangères ont également décidé de renforcer la coordination avec les pays arabes et du Maghreb en matière de "partage de renseignements et d'informations au sein de l'UE et avec d'autres pays", a précisé lundi l'AFP.

"Nous étudions des projets spécifiques qui seront lancés dans les semaines à venir avec certains pays pour renforcer le niveau de coopération antiterroriste, notamment avec la Turquie, l'Egypte, le Yémen, l'Algérie et les pays du Golfe", a déclaré Federica Mogherini, responsable de la politique étrangère de l'UE, lors d'une conférence de presse organisée lundi à Bruxelles.

Elle a fait part de l'intention de l'Union de prendre des mesures immédiates sur le terrain, notamment la nomination d'attachés à la sécurité dans toutes les missions de l'UE dans les pays où cette coopération en matière de sécurité et de renseignement sera mise en place.

"L'objectif est de maintenir des contacts réguliers entre les responsables de la sécurité et de la lutte antiterroriste, et d'améliorer les communications avec les populations arabophones au sein de l'Union et avec les Arabes partout dans le monde", a-t-elle ajouté.

Cette dernière réunion de l'UE a été l'occasion pour certains participants de présenter une nouvelle approche, ainsi que les mesures de sécurité, visant à contrer la menace terroriste. Cette nouvelle stratégie s'attache à la recherche de solutions économiques et sociales à ce phénomène au sein de l'Union, où vivent de nombreux jeunes issus du Maghreb et d'origine arabe ou africaine, et où se propagent l'extrémisme religieux et la violence.

"La lutte contre le terrorisme n'est pas seulement une affaire militaire ou sécuritaire ; elle doit également être menée sur le terrain intellectuel, culturel, médiatique et religieux", a déclaré le secrétaire général de la Ligue arabe Nabil al-Arabi. "Cela renforce notre capacité de résistance."

Pour sa part, le ministre allemand des Affaires étrangères Frank-Walter Steinmeier a parlé du renforcement des relations avec les pays musulmans.

Plusieurs rencontres sont prévues en Europe en janvier et en février, à commencer par une réunion de l'UE ce jeudi à Londres, réunissant les Etats membres de la coalition contre l'Etat islamique (EIIL), une autre réunion des ministres des Affaires étrangères de l'UE le 29 janvier, et le sommet des chefs d'Etat et de gouvernement des pays européens, le 12 février. Une conférence internationale aura également lieu prochainement à Bruxelles, pour étudier les moyens de tarir les sources de financement des réseaux terroristes.

"La question de la coordination en matière de sécurité et de renseignement et de la coopération avec les pays du Maghreb et d'Afrique de l'Ouest, ainsi qu'avec d'autres pays jouant un rôle actif dans la lutte contre le terrorisme, est désormais une nécessité urgente", a déclaré Jérôme Pigné, spécialiste français du terrorisme et des questions de sécurité au Sahel, à propos de l'importance de la coopération sécuritaire entre les pays d'Europe et du Maghreb. "Cette nécessité résulte du fait qu'aucun pays ne peut à lui seul répondre aux menaces sécuritaires transcontinentales."

"Beaucoup a été dit sur la sécurité et le développement partagé en tant qu'outil de la politique étrangère de l'Europe dans la lutte antiterroriste, mais à ce jour, il n'y a eu aucune action réelle sur le terrain", a-t-il ajouté, appelant de ses vœux l'activation des mesures annoncées lors de ce sommet de Bruxelles.

L'analyste Mohamed Ahmed a pour sa part appelé à saisir cette opportunité pour assurer une plus forte coordination avec les pays du Maghreb et pour mettre en place une nouvelle coordination avec des pays qui ne sont pas directement alignés avec l'UE.

Il a également mis en garde contre des réactions non calculées dans la réponse au terrorisme. Il a prédit davantage de restrictions à l'immigration, à la main d'œuvre et à l'internet. Tout en mettant en œuvre de strictes mesures de précaution, les pays de l'Union européenne devront assurer l'équilibre entre le rejet de réactions émotionnelles et l'assurance d'une plus grande sécurité pour les voyageurs, a-t-il ajouté.