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L'Algérie renforce la lutte contre le financement du terrorisme

Algérie - Politique
Le gouvernement algérien a présenté mardi 20 janvier une nouvelle stratégie visant à porter un coup d'arrêt au blanchiment d'argent et au financement du terrorisme.
Ce projet de loi, présenté par le ministre de la Justice Tayeb Louh, a pour but "la définition de l'infraction de financement du terrorisme conformément aux normes internationales, ainsi que le renforcement du mécanisme de gel et/ou de saisie des fonds appartenant aux terroristes".

Ainsi, les banques pourront désormais disposer d'un ancrage juridique dans leur lutte contre le blanchiment d'argent et le financement du terrorisme.

Louh a précisé que ce projet de loi "tient compte de l'équilibre entre le régime constitutionnel algérien et les engagements internationaux du pays".

Le ministre a par ailleurs expliqué que ce nouveau texte propose trois amendements fondamentaux, dont le premier est une définition "précise et globale" du délit de financement du terrorisme. Cet amendement "considère le financement du terrorisme comme un crime, que l'auteur et le commanditaire se trouvent en Algérie ou à l'étranger".

Le deuxième amendement, qui concerne la définition des procédures juridiques et administratives relatives au gel ou à la saisie des avoirs, propose que le président du tribunal d'Alger soit habilité à prendre cette décision.

Le troisième porte sur 'le parachèvement des procédures de prévention relatives au devoir de vigilance concernant les transactions financières suspectes".

Le Centre africain d'étude et de recherche sur le terrorisme (CAERT), basé à Alger, a établi un constat très clair de la situation actuelle.

Selon son directeur Francisco José Madeira, on assiste à un changement dans la nature des groupes terroristes. Leur indépendance vis-à-vis de l'organisation-mère al-Qaida signifie également qu'ils ont désormais besoin de financements locaux, ce qui les oblige à se tourner vers les trafics de drogue et d'armes, ainsi qu'à recourir à des enlèvements, explique-t-il.

"Au moment où les Etats multiplient les efforts de lutte des deux côtés de l'Atlantique, des groupes criminels puissants profitent de la vulnérabilité de nos pays pour utiliser le Golfe de Guinée comme un itinéraire d'accès à la cocaïne provenant de Colombie et d'Afghanistan vers la vaste zone sahélienne", ajoute-t-il.

"Les conflits politiques en Afrique de l'Ouest ont eu pour conséquence le développement inquiétant du trafic d'armes non répertoriées, qui constituent une source d'approvisionnement importante pour les terroristes", explique-t-il à Magharebia. "Un deal existe bel et bien entre les trafiquants de drogue, d'armes, d'êtres humains et les terroristes."

Les experts estiment que pour les pays confrontés à la menace terroriste, les enlèvements pourraient être réduits par une révision de la politique concernant le paiement des rançons.

Selon Kamal Rezzag Bara, conseiller à la présidence algérienne, "le paiement des rançons est la voie ouverte à encore plus de prises d'otages et facilite le financement du terrorisme".

"On estime que près de 150 millions d'euros de rançons auraient été versés aux groupes terroristes actifs dans la région du Sahel", souligne-t-il.