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Appel des responsables politiques marocains à lutter contre le fondamentalisme

Maroc - Politique
A quelques mois des élections locales au Maroc en juin prochain, de nombreux électeurs critiquent ouvertement les partis politiques pour ne pas tendre la main à la jeunesse.
En 2011, seuls sept pour cent des électeurs marocains âgés de 18 à 25 an avaient participé aux élections législatives. Selon les observateurs, il sera difficile de persuader les électeurs de se rendre aux urnes, d'autant que la Cour des comptes a récemment épinglé les finances des principaux partis politiques du royaume.

Les résultats de cette enquête en ont surpris plus d'un.

Dans son rapport publié mi-décembre, la Cour a révélé le montant des sommes allouées par l'Etat aux partis politiques. Six d'entre eux doivent encore à l'Etat quelque 5,7 millions de dirhams au titre des dépenses encourues lors des deux dernières élections. De fait, 86 pour cent du revenu total des partis politiques proviennent de l'Etat.

Les prochaines élections se dérouleront dans quelques mois seulement, et les groupes partisans s'efforcent de rallier les électeurs.

Mais pour de nombreux citoyens, les partis politiques ne parviennent pas à communiquer avec l'électorat.

Karima Sefri, étudiante de 22 ans, fait part de sa déception face à des partis politiques qui "ne deviennent visibles que lors des rendez-vous électoraux".

"Or, il est connu que les acteurs politiques doivent être en permanence sur le terrain pour écouter les citoyens, les encadrer et répondre à leurs doléances", explique-t-elle.

Haitam Turabi, cadre bancaire de 26 ans, estime lui aussi que les formations politiques ne consultent pas l'opinion sur les sujets nationaux essentiels à la vie des citoyens.

"Les partis politiques reçoivent des subventions de l'Etat et devraient de ce fait jouer un rôle important dans la société", explique Siham Boutalbi, enseignante, à Magharebia.

Pour elle, leurs responsabilités devraient inclure l'encadrement des citoyens, notamment des jeunes, afin de lutter contre le fondamentalisme et les autres fléaux qui frappent la société.

"Au lieu de cela, on assiste à la langue de bois au sujet de plusieurs questions et à des querelles partisanes qui n'intéressent pas les citoyens. Pire, cette situation renforce de plus en plus l'aversion des jeunes envers la politique", ajoute ce professeur.

Selon le politologue Hamza Dahbi, "les partis politiques sont appelés à déployer de grands efforts pour établir la démocratie interne en leur sein et permettre à leurs jeunes de s'exprimer et d'exercer une véritable influence dans leur entourage."

"Ils doivent aussi ériger la communication externe en priorité à travers l'encadrement des citoyens et leur sensibilisation", explique-t-il.

Mais l'image des partis politiques est écornée, ajoute-t-il. Pour restaurer leur crédibilité auprès des jeunes, ils doivent multiplier les actions de proximité et tenir un langage proche des préoccupations quotidiennes.

Pour lui, bien que les étudiants aient besoin d'un encadrement, les responsables politiques "brillent par leur absence" dans les universités marocaines. "De grandes potentialités sont à exploiter à ce niveau", souligne-t-il.

"Les partis politiques doivent cesser de brandir, comme ils en ont l'habitude, la carte de la faiblesse de leurs moyens financiers les empêchant d'organiser des rencontres régulières avec les citoyens", ajoute cet analyste.

"Les nouvelles technologies facilitent désormais la mission des partis politiques, dont la principale cible doit être les jeunes. Les formations partisanes peuvent créer de grands sujets de débats, se concerter avec les citoyens et sauver de ce fait ceux qui, faute de dialogue et d'écoute, trouvent refuge entre les mains des obscurantistes", conclut-il.