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Baisse du prix de l’essence à la pompe au Nigéria, sourire aux lèvres des vendeurs de « Boudè » au Togo

Togo - Societe
Le « Boudè », c’est le nom donné au carburant frelaté ou de contrebande qui pullule dans les rues de Lomé malgré la chasse ouverte contre ses vendeurs par les autorités. Le gouvernement, avec le soutien des Forces de l’ordre mais aussi des médias, a décidé d’initier une campagne d’interdiction de la vente de ce carburant sur le territoire national. La méthode choisie, est celle du bâton et de la carotte.
Pendant que les forces de l’ordre sillonnent les rues et recoins de la capitale à la recherche de vendeurs de ce carburant, le ministère du Commerce et celle des transports communiquent sur les médias à travers spots publicitaires et insertions dans les journaux. « Stop au carburant frelaté. Ne fermons pas les yeux… Le risque est grand », peut-on lire sur les affiches publicitaires déployées dans la capitale togolaise.

Mais ce combat peine à prendre. Le carburant de contrebande se fait de plus en plus présent dans les rues. A Adakpamé, quartier périphérique de Lomé, rapporte un témoin, un jeune vendeur de ce carburant non protégé s’est installé avec son étable sous l’une des affiches géantes interdisant la vente de ce carburant.

Variant entre 600 et 550 F CFA selon les endroits, le carburant frelaté risque de ravir la vedette à sa consœur qu’on rencontre dans les stations d’essence, analyse un observateur et pour cause, le Nigéria, pays où s’approvisionnent en grande partie, les contrebandiers, vient de revoir à la baisse le prix de ses produits à la pompe. En effet, en fonction de la baisse significative du pétrole sur le marché international, le gouvernement du Nigéria vient de décider de la baisse du prix du litre de l’essence sans plomb. Il passe de 300 F CFA (97 naira) à 270 F CFA, soit 85 naira.

Ce qui est de nature à encourager les contrebandiers dans leur commerce. Entre les prix pratiqués à la pompe au Nigéria et ceux du Togo, le bénéfice est réel pour les trafiquants. La différence est de 310 F CFA par litre d’essence entre les deux pays, d’où la crainte d’un regain de ce commerce, qui rapporte gros à ceux qui s’y adonnent, témoigne un jeune intermédiaire qui s’occupe grâce à ce trafic dont les conséquences sont parfois désastreuses.

Si le gouvernement lutte contre ce commerce, confie un expert, c’est avant tout à cause du danger que la manipulation de l’essence représente pour la population. Celui-ci rappelle les nombreux incendies liés à la manipulation de ce carburant faisant plusieurs victimes.

L’autre argument mis en avant porte sur le manque à gagner que représente ce commerce pour les caisses de l’Etat togolais. On parle de plusieurs milliards de francs CFA.

La solution pour mettre efficacement fin à ce trafic, serait de revoir sensiblement à la baisse, les prix des produits pétroliers à la pompe au Togo, souligne le citoyen lambda dans les rues de la capitale togolaise.

A.G.