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Fatou Biramah, la Togolaise d’Africa N°1

Togo - Societe
Sa voix passe sur Africa N°1 où elle officie comme animatrice de programmes et chroniqueuse. Elle, c’est notre compatriote Fatou Biramah. Nous nous intéressons à elle ce mois-ci. Fatou est née en France le 31 aout 1975 de parents togolais. Elle y a toujours résidé après un petit détour au Togo en 1992 où elle était au collège international de Kpalimé pour ses études secondaires. Malheureusement, l’expérience a été écourtée par la grève générale qui l’a contrainte à s’installer au Gabon pour un an avant de repartir en France. Ce pays où Fatou s’est battue et s’affirme depuis un moment. Les auditeurs d’Europe 1 et de la radio panafricaine Africa N°1 sont habituées à cette voix suave qui présente des programmes divers depuis plusieurs années. - See more at: http://www.kusasanews.com/2014/11/fatou-biramah-la-togolaise-dafrica-n1/#sthash.dawkerQN.dpuf
Fatou Biramah est arrivée dans la presse par un heureux hasard et y excelle bien. Tout est parti en 2004 où elle intégra les rédactions de «The source» et «Tracklist». Pendant l’été 2008, elle anime l’émission «Parfum de femme» sur la radio Africa N°1 avant de se voir confier une chronique dans
l’émission «Ambiance Africa» entre 10h et 12h. Depuis août dernier, elle anime l’émission libre antenne intitulée «Tu vas où Fatou?» de 22 h à minuit, toujours sur la radio panafricaine. Entre-temps, elle a été repérée par Europe 1 qu’elle rejoint en août 2012 en tant que chroniqueuse d’actualité des réseaux sociaux dans l’émission «Des clics et des clacs» qui passe de 20h à 22h30, en compagnie de Berengère Bonte, David Abiker, Agnes Léglise, Lise Pressac et Cyrille de Lasteyrie. Elle rejoint 8 mois plus tard l’équipe du Magazine Stylist France en tant que journaliste intervieweuse.

La compatriote est aussi amoureuse du 7e art. C’est ainsi qu’en 2010, elle participa à la réalisation du film «Aux yeux de tous » de Cédric Jimenez en tant qu’assistante réalisatrice, et en 2011, elle signe chez KSTR Casterman le scénario de la bande dessinée «Ghetto chic», en collaboration avec Palma Cazalis de Fondouce. En 2013, elle est assistante sur un second film, «La French» de Cédric Jimenez.

Fatou est aussi romancière. Elle fait son entrée en littérature et publie son premier ouvrage, «Confessions d’un salaud» avec Audrey Diwan en 2004 et le deuxième intitulé « Négresse » (privé) avec Sophie Blandinières ( Michel Lafon). Ces deux ouvrages ont été édités par Guy Birenbaum.

Six questions à Fatou Biramah

Qui est Fatou Biramah?
Je suis une Togolaise née en France, mais ce n’est pas ce qui me définit. Je suis une autodidacte, un peu dans l’écriture, un peu journaliste, un peu animatrice et un peu rebelle.

Comment vous définissez-vous ?
Je me définis comme une journaliste. Je ne sais pas vraiment, mais une chose est sûre, c’est que je milite pour la/ma liberté de parole et de pensée, c’est important pour moi. Ayant été muselée toute mon enfance par mes géniteurs, je n’avais pas le droit de parler, pas le droit de donner mon avis, pas le droit de m’exprimer sans prendre des claques, ça m’a endurcie, et du coup une fois devenue adulte, j’ai mis un point d’honneur à dire ce que je pense, que ça plaise ou non.

De quel courant politique vous sentez-vous proche en France comme au Togo ?
Je dirais que je suis évidemment plus proche de la «Gauche» et je mets gauche entre guillemets. J’ai du mal avec les politiques et leurs discours non suivis d’actes concrets. Je n’aime pas les politiques et leur fâcheuse tendance à mentir à cœur ouvert, je n’aime pas cette comédie validée par tous, mais à côté, j’aime et j’adore la politique au sens propre du terme. Au Togo, je ne me sens proche d’aucun courant politique, et la distance n’arrange pas les choses. Mais à choisir, je me sens évidemment plus proche de l’opposition que du régime en place, ça c’est certain. Je pense que la politique togolaise doit changer, et ça n’engage que moi. Mais il est temps. Ça fait trop longtemps que ça tourne en rond entre les mêmes personnes depuis trop d’années. Une vraie démocratie voudrait que chaque mandat présidentiel ait un début et une fin, surtout une fin.

L’alternance, est-ce une nécessité pour la stabilité en Afrique ?

Evidemment que l’alternance est une nécessité pour la stabilité en Afrique et ailleurs. Pourquoi chez nous tout est figé ? Pourquoi n’y a-t-il pas de rotation ?

Quelles sont vos visions pour le Togo, votre pays d’origine ?
Vivre loin et prétendre à des ambitions pour son pays d’origine pourrait être mal perçu, mais j’en ai évidemment. J’ai des ambitions plutôt utopiques certes, mais bien réelles tout de même, comme l’accès aux soins sanitaires pour tous les citoyens, l’accès gratuit à l’éducation, la nourriture pour tout le monde et que tous les diplômés trouvent de l’emploi. Les bases quoi ! Qu’on soit encore en train d’en parler en 2014 me met hors de moi. Travaillant dans la presse, j’aimerais qu’on puisse me dire que chez moi dans mon pays, la presse est libre, que les étudiants ont un accès libre et gratuit à internet pour leur permettre d’être en phase avec l’évolution du monde. J’aimerais aussi qu’on puisse me dire que chez moi, les routes sont goudronnées, que le délestage appartient au passé, que la sécurité est maitrisée. Bref, que le Togo soit un pays démocratique, que les gens soient libres. Ce n’est pas trop demander, ça !

Quelles sont vos contributions pour l’enracinement de la démocratie au Togo ?
Il y a un certain Alberto Olympio dont j’ai lu le livre qui me donne un peu d’espoir pour le pays. J’ai l’impression qu’avec un homme comme lui, le pays pourrait sortir de la panade si on le laisse faire. C’est un homme d’affaires à la base, mais baigné depuis toujours dans la politique. A la lecture de son livre, la première chose que je me suis dit, c’est qu’il faudrait que dans tous les foyers, les Togolais puissent avoir accès à son ouvrage, son programme politique tient la route. C’est un homme qui a des valeurs que je rejoins, il serait intéressant de voir comment il redresserait le pays si on lui en donne la possibilité.

- Source journal .kusasanews.