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Face aux menaces de Boko Haram, le Cameroun réclame des renforts

Cameroun - Societe
La nébuleuse Boko Haram étend ses ramifications et multiplie les attaques terroristes dans la province de l'extrême-nord du Cameroun. Dans cette région, la secte progresse à un rythme assez effrayant. Jusque-là, l'armée camerounaise arrive à tenir tête au groupe armé. Néanmoins, les militaires et les forces de sécurité attendent plus de moyens pour lutter efficacement contre les jihadistes. Une aide étrangère serait également la bienvenue.
Dans l'extrême-nord du Cameroun; une région frontalière du Nigeria, les habitants sont à la merci des hommes de Boko Haram. Selon le témoignage d'un habitant de la région, les terroristes "circulent tous les jours et partout en territoire camerounais. Ils vont dans les villages, prennent les bœufs et les moutons. Ils rançonnent les gens". Le plus inquiétant est qu'ils disposent d'éclaireurs camerounais pour les renseigner.

En début de semaine, la Cameroun a essuyé une attaque, la première d'envergure, menée par Boko Haram dans l'extrême-nord à Kolofata. La secte a lancé l'assaut contre un camp qui hébergeait l'unité d'élite du Bataillon d'intervention rapide (BIR). D'intenses combats ont opposé les soldats camerounais aux jihadistes: bilan 143 morts du côté des terroristes et un soldat camerounais décédé. Un important arsenal de guerre appartenant aux combattants de Boko Haram a été saisi.

Suite à cette farouche riposte de l'armée camerounaise, le chef du groupe islamiste a menacé de nouveau le pays mettant en garde Paul Biya. "Paul Biya, si tu ne mets pas fin à ton plan maléfique, tu vas avoir droit au même sort que le Nigeria (...) Tes soldats ne peuvent rien contre nous", avait-il déclaré dans une vidéo.

Pourquoi personne ne dit rien?

Le constat est alarmant. "Boko Haram est en train de mettre le feu et personne ne bouge le moindre petit doigt", a fait remarquer un responsable militaire camerounais. Face aux attaques du groupe armé, les soldats nigérians désertent leurs camps en abandonnant leurs armes. "Ce sont avec leurs armes que nous sommes attaqués", s'est-il plaint. Si l'ONU a condamné les attaques du groupe islamiste dans l'extrême-nord du Cameroun, elle ne devrait pas en rester aux simples condamnations.

Pour un responsable au niveau du BIR, "le séisme vient du Nigeria et nous nous battons seuls pour contenir la menace". Au-delà de simple constats, l'ONU doit agir. Et les combattants camerounais attendent de l'aide, qu'elle soit africaine ou étrangère.